Le « médecin du Peuple » Ta Thi Chung est appelé « Mme Hai Chung» par ses collègues de l’hôpital Tu Du de Hô Chi Minh-Ville, et « nanny » par les enfants du village Hoa Binh, qui prend en charge des enfants handicapés ou atteint de l’agent orange.
Ta Thi Chung a rejoint la résistance pour l’indépendance nationale dès l’âge de 15 ans et lorsque le pays a été réunifié, elle a suivi des études de médecine puis a travaillé pour l’hôpital Tu Du (Hô Chi Minh-Ville). En 23 années d’activité, de 1975 à 1998, elle a surmonté beaucoup de difficultés, tant en ressources humaines qu’en moyens financiers, pour développer l’hôpital.
A la direction de l’hôpital, le médecin Chung a suscité un grand esprit de solidarité et une assiduité du personnel. C’est elle qui a lance, en1980, le modèle « Séances de consultation supplémentaires », ce qui a offert aux patients un nouveau lieu de soin.
En outre, le médecin Chung a activement encouragé les initiatives de ses collègues. C’est elle qui a appuyé la recherche scientifique « L’agent orange cher la femme enceinte » de Nguyên Thi Ngoc Phuong, ancienne directrice de Tu Du, ou le travail collectif des médecins de Tu Du « Fécondation in vitro » en 1997, ou le modèle « Abris précaire », qui visait à donner un abri aux femmes ayant une grossesse non désirée. Particulièrement, en 1988, c’est l’hôpital Tu Du qui a séparé avec succès les siamois Viet-Duc, victimes de l’agent orange. Cette opération fut la première du genre au Vietnam et la 7e dans le monde. Son succès découle, pour une part importante, des contributions de Mme Hai Chung.

Ta Thi Chung en décembre 2014. Photo : Lê Minh

Ta Thi Chung a consacré toute sa vie à l’hôpital Tu Du. Photo : Lê Minh

Le médecin Hai Chung reçoit des volontaires allemands au village Hoa Binh. Photo : Lê Minh

Le médecin Ta Thi Chung reçoit des médecins-experts européens. Photo: Lê Minh |
Pour ses contributions, Ta Thi Chung s’est vu attribuer en 2001 le titre de « médecin du Peuple », l’Ordre du Travail de première classe (1989), l’Ordre de l’Indépendance de 3e classe (1998), de 2e classe (2007). L’hôpital Tu Du est le premier hôpital du pays a avoir reçu deux fois le titre de « Héros du Travail à l’époque du Renouveau», en 1985 et 2002. |
Le village Hoa Binh a été créé en 1990, avec une très grande contribution de Mme Ta Thi Chung. En plus d’héberger et de soigner des enfants handicapés ou victimes de l’agent orange, l’établissement se charge aussi de leur donner des cours d’apprentissage pour qu’ils puissent gagner leur vie. Le village a pris en charge jusqu’ici plus de 200 enfants et aidé beaucoup d’entre eux à avoir une vie stable.
Bien qu’âgée de 83 ans et à la retraite depuis 16 ans, elle est présente chaque jour au village. Elle donne elle-même des soins aux enfants ou encourage les employés à s’intéresser plus aux enfants. Pour cela, les enfants l’appellent toujours avec émotion « nanny ».
Vingt-quatre années se sont écoulées depuis la création du village, nombre d’enfants du village Hoa Binh ont grandi et réussi leur vie. Par exemple le nageur Nguyên Hong Loi, champion aux Jeux Paralympiques plusieurs années consécutives, Duy Phuong, qui a remporté le titre de « maître d’école le plus jeune du Vietnam », ou les fillettes Phuong Anh, Tran Thi Hoan, de brillantes élèves qui sont revenues travailler au village après leurs études. Leur retour au village ou les succès des anciens enfants demeurent des joies inestimables pour Mme Ta Thi Chung.
Mme Chung et la trentaine de volontaires du village soignent chaque jour 60 enfants handicapés. Tant que sa santé le lui permettra, elle continuera d’œuvrer pour le village et les enfants./.

Le médecin Ta Thi Chung accorde tout son amour aux enfants handicapés du village Hoa Binh. Photo : Lê Minh

Les enfants l’appellent avec affection « nanny ». Photo : Lê Minh

« Nanny » Hai Chung avec Nguyên Duc (appuyé sur une béquille) et Duy Phuong,
anciens élèves du village Hoa Binh . Photo d’archives

Une calligraphie de Duy Phuong, « maître d’école le plus jeune du Vietnam »,
offerte au médecin Ta Thi Chung. Photo d’archives |
Texte : Son Nghia – Photos : Lê Minh et archives
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