Déroulement
du procès Du 29 juin au 14
juillet 2004, un groupe de sept avocats américains a séjourné au Vietnam
pour travailler avec l’Association et rencontrer plusieurs de ses membres.
Ce voyage leur a permis de mettre au point le dossier du procès et d’être
témoins des soufrances physiques et morales des victimes au
Vietnam. Le 28 février 2005 à
11h00, les défenseurs des deux parties entamèrent les discussions devant
le tribunal. En 3e jours plus tard,
le 11 mars 2005, le juge du Tribunal fédéral américain de Brooklyn, Jack
B.Weinstein, a annoncé son refus d’examiner la demande des Vietnamiens
victimes de l’agent orange/dioxine. Le juge a prétexté que
l’emploi de défoliants par les troupes US pendant la guerre au Vietnam
s’était interdit ni par la loi américaine ni par la loi internationale.
Car jusqu’au début d’avril 1975, le gouvernement américain n’avait pas
interdit ce produit et n’avait pas encore reconnu la loi internationale à
son sujet. L’avocat de la partie civile, William H. Goodman, a affirmé que
le juge Weinstein avait commis “une erreur fondamentale et évidente”
lorsqu’il a déclaré que l’agent orange n’était pas un produit toxique.
Maître Goodman a fait savoir qu’il fera appel pourque cette affaire aille
jusqu’au Tribunal suprême des Etats-Unis. L’avocat Jonathan Moore, aussi
avocat de la partie civile, a promis de poursuivre le procès jusqu’au bout
afin que les victimes vietnamiennes obtiennent réparation.
Le 8 avril 2005, les
avocats de la partie civile qui avaient porté plainte contre 37 compagnies
chimiques américaines, ont demandé au Tribunal fédéral de la 2e zone à New
York d’exercer sa juridiction et d’opposer son veto à la décision du juge
Jack B.Weinstein. Les
réactions après le verdict du Tribunal fédéral américain M. Le Dung,
porte-parole du Ministère vietnamien des affaires
étrangères. “Le peuple vietnamien
éprouve une vive contrariété après le verdict du Tribunal fédéral
américain de Brooklyn du 10 mars 2005. Quoiqu’il en soit, ce verdict ne
saurait déformer la vérité, à savoir que l’agent orange déversé par les
troupes US pendant la guerre au Vietnam a eu des conséquences
catastrophiques sur la population etnbsp;
l’environnement vietnamiens qui, malgré plus de quarante années
depuis l’arrêt des combats continuent perturbent toujours la vie
socio-économique au Vietnam. Ce ci a été prouvé dans de nombreuses études
scientifiques vietnamiennes et américaines. Des millions de victimes
vietnamiennes de l’agent orange/dioxine souffrent de maladies dangereuses
et des centaines de milliers de nos enfants et petits-enfants sont
atteints malformations congénitales. Ils connaissent d’importantes
difficultés matérielles et souffrent physiquement et moralement. Le fait
que ces victimes intentent un procès contre les sociétés chimiques
américaines est légitime. Celles-ci sont juridiquement responsables des
dégâts de ce produit toxique, pas seulement envers les vétérans américains
mais aussi, et surtout, envers les victimes vietnamiennes.” Le Front de la Patrie du Vietnam proteste énergiquement
contre le verdict du Tribunal fédéral américain de
Brooklyn. Dans une déclaration,
le Présidium du Front de la Patrie du Vietnam proteste contre ce verdict
injuste. Il souligne: “Le
Présidium du Front de la Patrie du Vietnam proteste énergiquement contre
le verdict du Tribunal fédéral américain de Brooklyn car il est tout à
fait contraire à la morale et à la justice, fait fi de l’opinion
progressiste des peuples du monde concernant le respect de la vie humaine.
Mais ce verdict ne saurait cacher et déformer la vérité, à savoir que
l’agent orange répandu par l’armée américaine dans sa guerre d’agression
au Vietnam a causé des dommages gravissimes à l’homme et à
l’environnement. Le Front de la Patrie du Vietnam appelle instamment les
gouvernements, les organisations internationales, les organisations
non-gouvernementales, les scientifiques, les hommes d’action sociale et
les peuples du monde, en particulier le peuple américain soutenir les
victimes vietnamiennes et la partie plaignante afin que la justice
triomphe”. Déclaration
de l’Association des victimes vietnamiennes de l’agent
orange/dioxine. “Il
s’agit d’un verdict
absurde, anormal et injuste. Il est absurde car, depuis les années 1990,
l’Académie des sciences et l’Institut de médecine des Etats-Unis ont confirmé
l’existence de rapports étaits entre l’agent orange et 13 sortes de
maladies humaines. En 1996, le Président américain Bill Clinton avait fait
ses excuses auxnbsp;vétérans américainsnbsp;et en avait ajouté d’autres pathologies à cette liste. Il
avait ordonné à son Ministère des Anciens combattants de dédommager les
vétérans américains affectés par l’agent orange. Le verdict de M.
Weinstein rejeté le droit des millions de victimes vietnamiennes d’être
dédommagées pour leur préjudices moraux et physiques et a fermé les yeux
sur l’épandage criminel de produits chimiques
toxiques.”. L’Association des
Vietnamiens victimes de l’agent orange/dioxine poursuivra le combat
jusqu’à ce que justice soit faite, non seulement pour ces victimes du
Vietnam mais aussi dans l’intérêt légitime de toute celles de l’étranger,
Etats-Unis compris. Texte: Vuong
Mo
Vuong Mo