Des
enfants, des vétérans, des ex-jeunes volontaires, tous
victimes de la dioxine déversée par l’armée américaine pendant
la guerre au Vietnam,nbsp;vivent dans un village où règnent
l’amour et l’affection. Son
nomnbsp;: le village de l’Amitié
La
petite May veut porter la blouse blanche de son médecin. Avec
son stéthoscope, elle ausculte son ours en peluche. Puis, elle
rit d’un air hébété. Autour d’elle, ses camarades éclatent de
rire. May a 13 ans, mais elle ne comprend rien à ce qu’on lui
dit, elle parle avec peine et se déplace difficilement car
elle a les jambes arquées. Son père est mort et ses quatre
frères aînés sont tous handicapés mentaux. Autour d’elles, ses
camarades hochent la tête de gauche à droite, agitant. Tous
ces enfants souffrent d’insuffisances mentales, et sont des
victimes de l’agent d’orange.
«nbsp;Nous
avons des difficultés à leur apprendre à lire, explique
l’institutrice Nguyên Thi Yên. Plusieurs d’entre eux
prononcent mal non seulement à cause de leur prolèmes
physiologique, mais aussi parce qu’ils ont une mauvaise
mémoire. Ils oublient vite ce qu’ils ont appris. Outre la
lecture, les enfants apprennent encore la broderie, la
couture, la fabrication de fleurs en plastique. Des mains
encore maladroites mais qui marquent déjà un certain progrès
dans le travail. On espère qu’ils pourront aider leur famille
et qu’ils s’intégreront dans la communauténbsp;».
Il
est difficile de deviner l’âge des enfants. Des garçons ou
filles adultes âgés de 20 ans ne sont pas plus grands que les
enfants de 7 ou 8 ans. C’est pénible de les voir manger. Leur
tête se contorsionne, leurs bras tordus introduisent
difficilement les cuillerées de riz dans la
bouche.
La
Danoise Aillen Laugersen, une spécialiste de physiothérapie
travaille bénévolement au village de l’Amitié. Elle a fait don
d’équipements à la salle de réhabilitation fonctionnelle. Elle
vient ici chaque semaine pour guider deux techniciens
vietnamiens à utiliser ces instruments médicaux. Après une
période de traitement, plusieurs enfants peuvent maintenant se
déplacer plus facilement. Bien des enfants ont besoin d’une
intervention chirurgicale. Cependant, les dépenses dépassent
les capacités financières du village qui compte sur les aides
d’organisations et de personnes charitables du pays et de
l’étranger.
Suel
Jones est un vétéran américain qui a combattu au Vietnam en
1968. Il est maintenant membre du Comité international des
villages de l’Amitié. Depuis quatre ans qu’il travaille ici
comme volontaire, Suel Jones reçoit les délégations étrangères
qui viennent visiter le village et apporter leur aide.
Aujourd’hui, il va voir les pensionnaires du village. Tout en
dégustant un thé, il converse amicalement avec des vétérans
vietnamiens qui viennent de sortir de la salle de
physiothérapie. L’histoire de Vuong, un vétéran de la province
de Thai Nguyên, l’a profondément ému. Ce militaire a eu sept
enfants, dont trois sont morts de maladies causées par l’agent
orange. L’un des quatre autres n’a pu ouvrir les yeux que
trois mois après sa naissance. Suel Jones lui-même, comme
beaucoup de vêtérans américains, a aussi été victime de
l’agent orange. Sa femme a perdu le droit d’être mère après
plusieurs fausses couches.
Suel
Jones quitte le village de l’amitié avec l’affection des
pensionnaires. Un enfant retient son pantalon et semble lui
dire quelque chose en hochant la tête de haut en bas en signe
de sympathie. Il veut sans doute dire au revoir à sa manière à
son ami américain.?
Texte:
Vuong Monbsp;nbsp; Photos: Trong
Chinh
Situé
dans la commune de Vân Canh, district de Hoài Duc,
province de Hà Tây, le village de l’Amitié du Vietnam
(appartenant à l’Association des vétérans du Vietnam),
fut fondé le 18 mars 1998 avec l’aide du gouvernement
vietnamien et des vétérans de cinq paysnbsp;:
Allemagne, France, Etats-Unis, Japon et Grande-Bretagne.
Il se propose de soigner, traiter, instruire et initier
à un métier des enfants victimes de l’agent orange et
infirmes, ainsi que de soigner des vétérans et des
ex-jeunes volontaires d intoxiqué eux aussi par l’agent
orange et ayant une vie difficile
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