Des enfants handicapés et des «coeurs d’or»

Des enfants, des vétérans, des ex-jeunes volontaires, tous victimes de la dioxine déversée par l’armée américaine pendant la guerre au Vietnam,nbsp;vivent dans un village où règnent l’amour et l’affection. Son nomnbsp;: le village de l’Amitié.


Duong Thi May, 13 ans, ausculte son ours en peluche.


Dans la classe. .

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Vu Xuân Nhiên (17 ans) et son ami dans la salle de réhabilitation fonctionnelle.


Suel Jones , vétéran américain intoxiqué
par l'agent orange et ami des vétérans vietnamiens de ce village.nbsp;


La Danoise Aillen Laugerson aide
Nguyên Tiên Mao à
se tenir debout.nbsp;

Des enfants, des vétérans, des ex-jeunes volontaires, tous victimes de la dioxine déversée par l’armée américaine pendant la guerre au Vietnam,nbsp;vivent dans un village où règnent l’amour et l’affection. Son nomnbsp;: le village de l’Amitié

La petite May veut porter la blouse blanche de son médecin. Avec son stéthoscope, elle ausculte son ours en peluche. Puis, elle rit d’un air hébété. Autour d’elle, ses camarades éclatent de rire. May a 13 ans, mais elle ne comprend rien à ce qu’on lui dit, elle parle avec peine et se déplace difficilement car elle a les jambes arquées. Son père est mort et ses quatre frères aînés sont tous handicapés mentaux. Autour d’elles, ses camarades hochent la tête de gauche à droite, agitant. Tous ces enfants souffrent d’insuffisances mentales, et sont des victimes de l’agent d’orange.

«nbsp;Nous avons des difficultés à leur apprendre à lire, explique l’institutrice Nguyên Thi Yên. Plusieurs d’entre eux prononcent mal non seulement à cause de leur prolèmes physiologique, mais aussi parce qu’ils ont une mauvaise mémoire. Ils oublient vite ce qu’ils ont appris. Outre la lecture, les enfants apprennent encore la broderie, la couture, la fabrication de fleurs en plastique. Des mains encore maladroites mais qui marquent déjà un certain progrès dans le travail. On espère qu’ils pourront aider leur famille et qu’ils s’intégreront dans la communauténbsp;».

Il est difficile de deviner l’âge des enfants. Des garçons ou filles adultes âgés de 20 ans ne sont pas plus grands que les enfants de 7 ou 8 ans. C’est pénible de les voir manger. Leur tête se contorsionne, leurs bras tordus introduisent difficilement les cuillerées de riz dans la bouche.

La Danoise Aillen Laugersen, une spécialiste de physiothérapie travaille bénévolement au village de l’Amitié. Elle a fait don d’équipements à la salle de réhabilitation fonctionnelle. Elle vient ici chaque semaine pour guider deux techniciens vietnamiens à utiliser ces instruments médicaux. Après une période de traitement, plusieurs enfants peuvent maintenant se déplacer plus facilement. Bien des enfants ont besoin d’une intervention chirurgicale. Cependant, les dépenses dépassent les capacités financières du village qui compte sur les aides d’organisations et de personnes charitables du pays et de l’étranger.

Suel Jones est un vétéran américain qui a combattu au Vietnam en 1968. Il est maintenant membre du Comité international des villages de l’Amitié. Depuis quatre ans qu’il travaille ici comme volontaire, Suel Jones reçoit les délégations étrangères qui viennent visiter le village et apporter leur aide. Aujourd’hui, il va voir les pensionnaires du village. Tout en dégustant un thé, il converse amicalement avec des vétérans vietnamiens qui viennent de sortir de la salle de physiothérapie. L’histoire de Vuong, un vétéran de la province de Thai Nguyên, l’a profondément ému. Ce militaire a eu sept enfants, dont trois sont morts de maladies causées par l’agent orange. L’un des quatre autres n’a pu ouvrir les yeux que trois mois après sa naissance. Suel Jones lui-même, comme beaucoup de vêtérans américains, a aussi été victime de l’agent orange. Sa femme a perdu le droit d’être mère après plusieurs fausses couches.

Suel Jones quitte le village de l’amitié avec l’affection des pensionnaires. Un enfant retient son pantalon et semble lui dire quelque chose en hochant la tête de haut en bas en signe de sympathie. Il veut sans doute dire au revoir à sa manière à son ami américain.?

Texte: Vuong Monbsp;nbsp; Photos: Trong Chinh

Situé dans la commune de Vân Canh, district de Hoài Duc, province de Hà Tây, le village de l’Amitié du Vietnam (appartenant à l’Association des vétérans du Vietnam), fut fondé le 18 mars 1998 avec l’aide du gouvernement vietnamien et des vétérans de cinq paysnbsp;: Allemagne, France, Etats-Unis, Japon et Grande-Bretagne. Il se propose de soigner, traiter, instruire et initier à un métier des enfants victimes de l’agent orange et infirmes, ainsi que de soigner des vétérans et des ex-jeunes volontaires d intoxiqué eux aussi par l’agent orange et ayant une vie difficile .

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Vuong Mo

Réunion pour la justice

Réunion pour la justice

La conférence internationale de soutien aux victimes de l’agent orange/dioxine (VAVA) s’est déroulée les 28 et 29 mars 2006 à Hanoi. Organisée conjointement par l’Association des vétérans vietnamiens et l’Union des associations d’amitié du Vietnam, elle a rassemblé plus de 150 délégués venus de divers pays dont Etats-Unis, France, Corée du sud, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande...

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