Portrait

Bui Van Hung, l'âme de la danse Xuan Pha

Bui Van Hung, de  la commune de Xuân Truong, district deTho Xuân, province de Thanh Hoa, a passé toute sa vie  à étudier, exécuter et transmettre la danse traditionnelle Xuan Pha. Il est le dernier dépositaire de cet art séculaire. 
 
La Tro Xuan Pha (danse Xuan Pha) est une danse folklorique propre à la commune de Xuan Truong, district de Tho Xuan, province de Thanh Hoa, transmise de génération à génération. La danse se pratique surtout les 10e  et 12e  jours du 2e  mois lunaire dans le village qui lui a donné son nom: Xuan Pha.

La Tro Xuân Pha est basée sur une légende de la dynastie des Dinh, au Xe siècle, dans laquelle le roi dépêcha des messagers pour demander des aides contre des envahisseurs.

Lorsque la troupe de messagers et soldats arriva près de Xuân Pha, une tempête éclata et ils durent se mettre à l’abri. Cette nuit-là, un messager rêva que le génie tutélaire du village lui décrivait la meilleure stratégie contre l’ennemi. Le messager  rapporta ce rêve au roi. Celui-ci déploya ce plan, qui s’avéra victorieux…

Après la victoire, le roi accorda au village les meilleurs chants et pièces de théâtre comme remerciement de la cour. Ils comprenaient cinq danses typiques que sont Hoa Lang, Ai Lao, Ngô Quôc, Chiêm Thành et Luc Hôn Nhung (encore appelée Tu Huân), connus sous le terme de « danses de Xuân Pha ». Depuis, les gens de Xuân Pha, de génération en génération, interprètent ces danses lors de leur fête annuelle. 



L’artiste Bui Van Hung


Bui Van Hung esquisse des figures de Xuân Pha 


Bui Van Hung et le menuisier Do Van Hao fabriquent des masques nécessaires à la danse 


Bui Van Hung enseigne des figures de aux élèves de la commune .


Bùi Văn Hùng et l’équipe de danseurs interprétant la danse Tu Huan (une des cinq danses Xuan Pha).


Bùi Văn Hùng joue du tambour lors des répétitions et spectacles de Xuân Pha 


L'artisan aide à préparer des costumes avant de présenter la danse Ngo Quoc lors du festival Lam Kinh 2018.


L'artiste et la troupe locale répètent avant de se produire au festival Lam Kinh 2018.
   
Ces cinq danses sont représentées par plus de 200 participants. Pour les Chiem Thanh, Hoa Lang et Tu Huan, les danseurs attachent le masque sur le visage. Pour les Ai Lao et Ngo Quoc, ils les tiennent dans leur bouche. 

 
    “J’ai un grand amour pour le patrimoine culturel de mon pays natal”, a confié  Hung qui,  lorsqu’il était enfant, allait voir les spectacles de Xuân Pha dans la cour de son village et n’en ratait aucun.

    En 1990, le pays a promulgué sa politique de restauration de la culture nationale. Le village de Xuân Truong a commencé à reconstituer sa danse: « Je fut l’un des 20 premiers jeunes choisis par les anciens pour apprendre la danse », a confié Hung.

 A cette époque, il ne restait que 4 à 5 personnes sachant cette danse. A la différence des autres apprenants qui n’écoutèrent que les propos des enseignants,  l’artiste Hung, lui, prit beaucoup de notes détaillées.  Il y décrivit des airs de chants, illustra des figures, afin que ceux qui consultent ses notes puissent comprendre et exécuter la danse. Lorsque les vieux artistes moururent, les notes de Hung devinrent le seul document sur cette danse ; et il commença son nouveau rôle: enseignant puis chorégraphe de la danse Xuân Pha.

 
    Il est actuellement président du club de Xuân Pha de la commune de Xuân Truong, qui organise les spectacles de danse à l’occasion des  fêtes de village, et même des tournées à l’intérieur du pays pour la troupe du village. Hung est toujours  confiance en le futur de cet art folklorique de son village. « Les habitants de mon village, bien que leur vie soit encore difficile,  sont ravis de pratiquer cette danse. En fait, la danse envoie un message de solidarité, d’énergie et d’ardeur au travail », a-t-il confié.

   La danse Hoa Lang: les artistes dansent avec des éventails en chantant des airs de cheo (Théâtre populaire) et manifestent joie et optimisme. Les airs de cheo décrivent la vie quotidienne des habitants.

   Le Tu Huan (ou Luc Hon Nhung) : cette danse, originaire de Mongolie, reflète la vie quotidienne d’une famille de plusieurs générations. Elle délivre une leçon de vie aux enfants : respecter les plus anciens, être généreux, valoriser la solidarité familiale.

    La danse folklorique Xuân Pha, originaire de la province de Thanh Hoa (Centre), a été reconnue début mars 2017 comme patrimoine culturel immatériel national. Une joie immense pour les habitants locaux, et ceux de toute la province de Thanh Hoa en  général. 
 

Bui Van Hung ajuste le port d’un coutelas d’un artiste exécutant la danse Ngô Quoc 


Bui Van Hung enseigne à un danseur à frapper des cliquettes


Bui Van Hong consulte un artiste qui interprète dans la danse Tu Huan 


Bui Van Hung dirige les danseurs qui interprètent la danse Chiêm Thanh 


La danse Chiêm Thanh 


Bui Van Hung interprète des figures de la danse Chiêm Thanh


Bui Van Hung doit enseigner minutieusement les figures de la danse Chiêm Thanh


Les enfants de la commune de Xuân Truong peuvent, sous la direction de Bui Van Hung, interpréter facilement  la danse
Xuân Pha 

L’artiste Hung se soucie de la pérennité  de la danse car l’unique joueur de tambour du village, M. Do Dinh Ta, est âgée de 82 ans. Or le joueur  de tambour joue un rôle primordial car il sait par cœur toutes les airs et rythmes.

En tant qu’enseignant, Hung donne avec tout son cœur des leçons aux garçons et fillettes, afin de transmettre le flambeau aux plus jeunes./. 

 
Texte: Thao Vy – Photo: Tran Cong Dat –Tran Thanh Giang 

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