 nbsp;«Héroïne d’Asie 2004», titre consacré à Pham Thi Huê, à
la suite d’un sondage d’opinion effectué par la revue
Time.
 Huê accepte volontiers de
paraître dans les médias.
 Le numéro de téléphone du
domicile de Huê estnbsp; familier aux malades du
sida.nbsp;
 Les époux Thao – Huê assistent
un malade du sida en dernière phase.
 Huê et son groupe «nbsp;Hoa
phuong donbsp;» ramassent les seringues utilisées par les
drogués.
 Toute la famille s’intègre à la
collectivité.
 Toujours
optimiste.
 La belle-mère de Huê lui apporte
une grande aide. nbsp;
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Pham Thi Huê
reconnaît qu'elle a le sida afin de réussir à vaincre son handicap
et se rendre utile. Pendant qu’elle prononce ces paroles, je ne peux
en croire mes oreilles. Mon interlocutrice est une belle femme de 24
ans, le visage radieux et pleine de vitalité. Elle est un brillant
exemple de courage et de fermeté.nbsp;
Des journées difficiles
Pham Thi Huê a connu le bonheur familial.
Ouvrière de la chaussure dans la ville portuaire de Hai Phong, son
mari est maître d’hôtel dans un grand restaurant à Kiên An. Leur vie
conjugale se passe paisiblement dans l’affection de leurs proches.
Début 2001, Huê met au monde un petit garçon. Les jeunes époux sont
au comble du bonheur. Mais leurs beaux jours s'arrêtent, quand le
médecin annonce à la parturiente, qu’elle est contaminée par le VIH.
Elle est soumise à une stricte quarantaine. Complètement isolée du
reste du monde. Huit jours après, on la fait sortir en hâte de
l’hôpital. Elle apprend alors que son mari se droguait depuis
longtemps et que l’examen de son sang a révélé la présence du VIH.
Un malheur ne vient jamais seul. Tous les deux sont licenciés. Leurs
proches les évitent. Ils doivent changer constamment de domicile,
les bailleurs trouvant toujours un prétexte pour les mettre dehors.
Ils vivent dans l’isolement, le désespoir… Plus d’une fois, les
époux pensent se suicider pour en finir avec les tourments. Mais la
vue de leur petit garçon les en empêche. Une vie de bête trauée qui
devait durer un an…
«nbsp;Puis, un beau jour, les parents de mon
mari nous ouvrent largement leur portenbsp;», explique Huê, en
accompagnant ses paroles d’un sourire. Nul ombre d’amertume dans ses
yeux. Restée oisive entre quatre murs, son désir de vivre pour se
rendre utile naît et grandit chaque jour. «nbsp;Il faut bien faire
quelque chosenbsp;», se dit-elle. Elle adhére au club Hai Au à
Haiphong dont les membres portent le VIH dans leurs veines comme
elle. «nbsp;Au début, j’avais un complexe. Mais lorsque je leur ai
confié mes desseins secrets, je me suis sentie soulagée. Il me
restait à accomplir les tâches que je m'étais
assignées.nbsp;»
Se rendre
utile
Pham Thi Huê est l’une des rares personnes
contaminées qui acceptent de paraître dans les journaux. Très
active, elle participe à de nombreux groupes et instituts d’étude
relative au sida. Le groupe Hoa phuong do (Flamboyants rouges),
surnom de sa ville natale de Haiphong, fondé par elle il y a à peine
un an et composé entièrement de sidéens, a fourni un travail
efficace dans la lutte contre le vih/sida. Ses membres assistent les
malades à leur dernière phase, aménagent un coin d’étude pour les
enfants dont les parents sont contaminés, ramassent les seringues
utilisées par les drogués, font des exposés publics sur la maladie
etc… Le numéro de téléphone 031.8422747 du domicile de Huê estnbsp;
une adresse familière, pour les consultants atteints du sida.
«nbsp;Effroyablenbsp;! ajoute Pham Thi Huê. Mes nombreux contacts
avec ceux qui connaissent lenbsp;même sort que moi m’ont révélé que
beaucoup meurent de discrimination, avant de l’être par la maladie.
J’ai la chance d’avoir à mes côtés une famille, mais un grand nombre
d’entre eux passent leurs derniers jours dans la solitude. Je dois
faire quelque chose pour eux durant le reste de ma
vienbsp;».
Madame Luu, belle-mère de Huê, raconte qu’à la
crèche, son petit-fils Hiêu est seul dans un coin et doit manger à
part, séparé des autres enfants. Pourtant, l’examen de son sang a
donné un résultat négatif.
Les époux Thao-Huê et moi, avons passé une
journée bien remplie à distribuer les dépliants, ramasser les
seringues souillées et soigner les malades du sida. Le soir, toute
la famille se réunit autour du petit Hiêu pour le voir exécuter la
danse de la licorne. Des regards, des sourires qui respirent le
bonheur. Soudain, Huê me murmure à l’oreille. «nbsp;Peu importe
qu’on vive longtemps ou meure prématurément. L’important c’est de
vivre utilementnbsp;».
Je voudrais dire au petit Hiêunbsp;: «nbsp;Mon
enfant, sois fier de tes parents. Ils sont magnifique. Ce sont des
héros.»v
nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;
Texte: Trung
Kiên - Photos: Trong Chinh
nbsp;
Etant
donné les contributions du couple Thao – Huê dans la lutte
contre le vih/sida et sur la proposition du dispatcher Jordan
Ryan, l’ONU a décidé d’apporter une aide matérielle à leur
fils Hà Minh Hiêu jusqu’à sa
majorité. |
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