Portrait

Nguyên Thi Chinh, la « reine des champignons »

La Prof. associée-Doctoresse Nguyên Thi Chinh est parmi les premiers à avoir apporté diverses variétés de champignons au Vietnam, qui sont maintenant largement cultivées dans de nombreuses petites et grandes exploitations à travers le pays. Elle est affectueusement appelée le « reine des champignons » par ses collaborateurs et de nombreuses personnes.
En nous accueillant dans sa ferme de champignons de plus de 15.000 m2 dans le district de Gia Lâm, Hanoi, Nguyên Thi Chinh semblait heureuse de nous présenter ses variétés de champignons, dont de rares Ling-Zhi et « champignons en forme de tête de singe »(Norugongdengi beoseot), presque prêts pour la récolte.
 

            Nguyên Thi Chinh est parmi les premiers à avoir apporté diverses variétés de champignons au Vietnam


            Nguyên Thi Chinh avec ses champignons à tête de singe (Norugongdengi beoseot)
cultivés dans la SARL Ling Zhi.


            Les champignons à tête de singe (Norugongdengi beoseot)  est l'une des matières premières
pharmaceutiques hautement appréciée par le milieu scientifique.


            Nguyên Thi Chinh présentant un sac de champignon Ling zhi de 3 mois d'âge à une cliente.


            Champignons Ling Zhi de plus d'un mois à la ferme de la SARL Ling Zhi.

Sa ferme spacieuse ne laissait pas imaginer les grands efforts et défis difficiles qu’elle avait dû rencontrer. Des difficultés qui ne purent pas empêcher cette femme de science d'atteindre son but : apporter de l'étranger des champignons pour les cultiver au Vietnam.
«J’étais consciente de l'importance des champignons pour aider les agriculteurs pauvres à sortir de  la pauvreté. Une forte motivation pour moi », a confié Chinh.

Nous avons marché le long de la route de béton qui conduisait aux cultures de champignons tout l’écoutant raconter la façon dont elle a apporté ces champignons de l’étranger.
Dans les années 1970, Chinh a fait des études supérieures en ex-Tchécoslovaquie. C’est là qu'elle a appris que les agriculteurs locaux et ceux d'autres pays européens utilisaient les déchets agricoles pour cultiver des champignons à grande échelle, avec des revenus élevés. Chinh a alors pensé au Vietnam, pays où les déchets agricoles sont abondants -  balles de paddy, paille de riz, bagasse (déchets de canne à sucre), sciure de bois... - dont les agriculteurs ne savent que faire. En outre, son climat tropical avec une humidité élevée est très approprié à la myciculture.

En 1973, après avoir reçu sa maîtrise, Chinh a décidé de sélectionner des variétés de champignons à haut rendement de pays européens et de les amener au Vietnam pour une culture expérimentale.

A cette époque, la culture des champignons était presque inconnue au Vietnam, donc il n’y avait ni laboratoire, ni technologies de production, et bien sûr pas de débouchés. Pour faire face à ces difficultés, Chinh a transformé sa propre maison de 16 m2 en un laboratoire.

Après de nombreux essais sans succès, elle a décidé de revenir en Tchécoslovaquie pour son doctorat. En 1986, elle a reçu un brevet pour son étude sur « la production de champignons en utilisant la microbiologie fermentée sans stérilisation ». En 1987, elle a défendu avec succès sa thèse de maîtrise sur les « micro-organismes dans la myciculture ». Son projet a été appliquée dans des fermes tchèques permettant de doubler les rendements.

La « reine des champignons »


De retour au pays natal, Chinh a effectué des cultures expérimentales avec quelques variétés. Elle est allée dans des fermes pour convaincre des agriculteurs locaux à cultiver des champignons sur des déchets agricoles ou sylvicoles.

Au Vietnam, elle a réussi son projet de culture de pleurotes sur paille non stérilisée, menée précédemment en Tchécoslovaquie. Ce résultat positif a ouvert une production à grande échelle, avec de hauts rendements. Actuellement, ce type de champignon est cultivé dans de nombreuses localités du pays, dont Son La, Laï Châu, Thai Binh, Nghê An, Lâm Dông, Dak Lak, Vinh Long…
 

            Nguyên Thi Chinh a cultivé le Dông Trùng Ha Thao dans des tubes à essai.


            Dông Trùng Ha Thao (Ophiocordyceps sinensis) est considérée comme une panacée.



            Nguyên Thi Chinh (deuxième à droite) lors de la cérémonie de remise du prix
« Femmes d'affaires du Mékong » et de la « Journée des femmes
vietnamiennes créatives 2013 ».


            Nguyên Thi Chinh (première à droite) recevant le prix de la « Journée des femmes vietnamiennes créatives 2013 ».

Même si elle avait cultivé avec succès diverses variétés de champignons pour l’alimentation et la médecine, Chinh a décidé de se focaliser sur la production de Ling Zhi (Ganoderma lucidum) en raison de leur haute qualité et de leur valeur médicinale. Elle a créé sa propre entreprise de Ling Zhi. D'autres pays comme la Chine, la Corée du Sud et le Japon ont accordé beaucoup d'attention à la culture de ce champignons en raison de son efficacité dans le traitement de certaines maladies telles que l'hypertension artérielle, le diabète, l'hépatite B et surtout le cancer. En Orient il est considéré comme « l’élixir de longue vie ». Ce champignon est extrêmement rare et difficile à trouver dans la nature. A l’état sauvage il pousse sur le tronc d’arbres en décomposition, particulièrement des pruniers. On retrouve environ un champignon pour 2000 arbres.

La technologie de culture des Ling Zhi mise au point par Nguyên Thi Chinh est devenue la première à être appliquée au Vietnam. Avec ce projet, en 2002, elle a reçu le prix WIFOTEC. Ses projets de recherche sur les Ling Zhi ont été très appréciés à la fois dans le pays et à l'étranger, et les produits à base de Ling Zhi de son entreprise sont maintenant largement vendus dans le pays.

À l'heure actuelle, la culture des champignons est fortement développée au Vietnam, à la fois quantitativement que qualitativement. Des variétés de champignons "made in Vietnam" sont disponibles non seulement pour la consommation intérieure, mais aussi pour l'exportation.

Dr Chinh a atteint son objectif de faire de la myciculture un moyen d'aider les agriculteurs à sortir de la pauvreté, de créer des produits efficaces pour lutter contre certaines maladies, de grande valeur pour l’exportation./.
 
Texte: Thao Vy - Photos: Viêt Cuong

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A Huynh n'a suivit pas aucun cours de musique, cependant les sons des instruments de musique tơ rưng, ting ning, k’ni, du lithophone le fascinent, l'incitant à devenir un jeune artiste savant créer et jouer presque tous les anciens instruments de musique de l’ethnie Ja Rai. 

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