Sports

Kendo, l’art martial qui forge le mental

Implanté au Vietnam depuis une dizaine d’années, le kendo (dont le nom signifie littéralement «la voie du sabre») est un art martial de maniement du sabre, le ken oukatana. Le kendo, en digne héritier des samouraïs, nécessite un engagement total et sincère du corps et de l’esprit.

Aucune contrainte ne retient le kendoka dans l'exécution de son geste; il porte ses attaques en libérant son physique et son mental, acquérant ainsi une plus grande confiance en ses moyens et se façonnant une personnalité plus forte dont il tirera profit dans la vie quotidienne

Le kendo (littéralement «la voie du sabre») est la version moderne du kenjutsu (techniques du sabre), l'escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs.

Le club Kendo Thang Long est situé à Giang Vo (Hanoi).  Une cinquantaine de pratiquants font entendre toute la journée des cris et des sons produits par le choc des épées de bambou.  «Au Vietnam, le kendo a d’abord été un sport pratiqué à Hanoi dans les années 2000 par les enfants de Japonais expatriés. Il attire depuis nombre de Vietnamiens et est pratiqué dans de nombreuses provinces vietnamiennes», a informé Le Hai Son, directeur du club.



Le kendo s’est implanté au Vietnam vers les années 90 du 20e siècle et en 2009, le club Kendo Vietnam a été fondé
avec des antennes à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville.



Les jeunes pratiquent le kendo pour se fortifier et développer leur confiance en eux.


Créé en août 2014, le club Kendo Thang Long regroupe des passionnés d'escrime au sabre et de culture nippone


Les exercices de méditation permettent aux kendokas de se détendre et de s’équilibrer

Les pratiquants ou kendokas assimilent techniques et tactiques du sabre, mais aussi des vertus morales que sont assiduité, bonne conduite envers les autres pratiquants, respect du maître. Pour les kendokas, le fait de  gagner sur soi-même est plus significatif qu’une victoire sur l’adversaire.

Après une longue période de guerres et l'unification du pays par le shogun Tokugawa Ieyasu, le Japon entre dans une ère de paix qui durera plus de 260 ans, l'époque d'Edo (1600-1868), au cours de laquelle l'escrime au sabre, le kenjutsu qui a perdu sa finalité sur les champs de bataille, continue à être enseignée dans le cadre de la formation de la caste dirigeante, celle des bushi (ou samouraï): le kenjutsu est l'un des dix-huit arts martiaux que doit pratiquer le bushi. On compte actuellement plus de 10 millions de pratiquants à travers le monde.
La pratique du kendo permet de se détendre, de fortifier sa santé, de forger la confiance en soi-même. «Apprendre le kendo me permet de prendre des décisions rapides et les plus appropriées, même dans des situations difficiles», a confié M. Son.

Ce sport de compétition se pratique aujourd'hui avec un shinai, un sabre en bambou de 1,20 m de long. Les combattants portent une armure (bogu), un masque (men), les poignets (kote), les flancs (do), un plastron (do), un taré (protection pour les hanches), une jupe pantalon traditionnelle (hakama) et le kendo-gi(veste).

Etant l’arme principale du kendoka, le shinai est composé de quatre larmes de bambou reliées, avec l’extrémité couverte de métal. Les kendokas portent les attaques sur les parties du corps protégées par l’armure: le men (tête), les koté (poignets), le do (les flans) et pour les plus chevronnés le tsuki (coup de destoc, de pointe) à la poitrine. Le tsuki est une attaque meurtrière lorsque le kendoka pointe  son épée vers la gorge de son adversaire. Les kendokas peuvent vaincre l’adversaire en un seul coup et les attaques exigent au pratiquant de bien maîtriser les techniques les plus difficiles.



Initier les débutants aux ordres en japonais 


Les débutants apprennent les déplacements fondamentaux …


Le sabre en bambou (shinai) remplace en classe le katana


Le Hai Son, directeur du club Kendo Thang Long, initie ses adeptes aux tactiques du kendo


Le kendo exige du pratiquant vitesse et précision


Les kendokas se divisent en deux groupes pour s’entraîner en attaque et défense


La pratique du kendo valorise l’humanisme et le respect mutuel


Les pratiquants portent une armure pour se protéger des coups


Les kendokas s’entraînent pieds nus


Les cibles, ou datotsu-bui. En kendo, les quatre datotsu-bui sont: la tête (men), les poignets (kote),
les flancs (dō) et la gorge (tsuki) de l’adversaire



La notion fondamentale du kendo est le ki ken tai no itchi (l'esprit, le sabre et le corps en un) 


Le kendo a pour but de forger la personnalité. Pour les kendokas, le fait de  gagner sur soi-même
est plus significatif qu’une victoire sur l’adversaire.



Les kendokas se livrent à des combats à la fin de chaque entraînement


Les techniques sont répétées à de nombreuses reprises 


Kendokas à l’entraînement

Bien que le kendo soit un sport relativement récent au Vietnam, la sélection vietnamienne a récolté de nombreuses victoires dans des compétitions régionales et internationales, dont deux médailles d’argent en individuel homme au championnat d’Asie du Sud-Est en 2007 et 2013  et une médaille d’argent par équipe masculine au championnat de Hongkong élargi de 2014./.
Texte: Trân Hiêu – Photos: Khanh Long


Top