Bien que
Son (son prénom vietnamien), soit barman, notre entretien n'a pas
commencé sur ce thème.nbsp;
Nous avons d’abord parlé de son amour pour le Vietnam.
Sa première passion, c’est son épouse, Vu Thi Thoa, une
femme vietnamienne née dans la province de Hai Duong. Puis, ses
yeux brillent de joie quand nous parlons du pays, des hommes, de
la culture, de la langue vietnamienne qu’il parle parfaitement, à
tel point que beaucoup de gens pensent que ses parents sont
vietnamiens. Il a vraiment l’air d’un vietnamiennbsp;avec son accent, ses gestes et,
en particulier, son utilisation de termes argotiques et de
dialectes.nbsp; Nous l’avons
rencontré pour la première fois il y a six ans quand ilnbsp; travaillait à la Voix du
Vietnam où il a rencontré son épouse. Ce jour-là, nous fûmes très
étonnés de sa large connaissance de la culture et de la langue
vietnamiennes. nbsp;Dans
notre entretien, Son souligne:nbsp;
"Rien ne m’empêchera de passer le reste de ma vie au Vietnam".
Marié et père d'un enfant, Son possède deux bars connus au centre
de Hanoï. D’autres verront le jour. Ses alcools (de marque Son Tinh)
sont distillés dans le village natal de son épouse, au district de
Cam Giang, province de Hai Duongnbsp; - un village très connu pour
sa production d’alcool traditionnel. L’histoire de Son au Vietnam
commence en 1993.nbsp; Agé
de 24 ans, connaissant le vietnamien, il fait un voyage pour étudier
la culture et les hommes du Vietnam. "Une année au Vietnam fut assez
pour m'inciter à retourner sur cette terre et y préparer des projets
à plus long terme. Le tourisme au Vietnam possède de grandes
potentialités», explique-t-il. Quelques mois plus tard, Son est
effectivement de retour au Vietnam etnbsp; installe un bureau de représentation
touristique à Hanoi (le siège principal étant situé en
Suisse). Il nbsp;consacre la
moitié de son temps au Vietnam et l’autre moitié à ses études
universitaires en Suisse. De 1996 à 1997, il fait des recherches sur
l’ethnie Thaï à Mai Châu (province de Hoa Binh) et nbsp; participe à des projets
onusiens de protection de l'environnement et à beaucoup d'autres
projets touristiques.nbsp;
"Travailler pour des projets est tout à fait intéressant mais
parfois vous ne pouvez pas réaliser vos idées."nbsp; Et Son décidenbsp;alors de monter
sa propre affaire. "L’alcool traditionnel vietnamien est excellent.
J'en ai goûté un certain nombre de types et j'ai décidé d’en faire
commercenbsp;».nbsp; Le 15
décembre 2000, dans une vieille rue, au coeur d’Hanoï, le bar
Highway 4 s'est ouvert.nbsp;
Nouvelle vie pour Son dans une maison de 3 étages, avec des
décorations très vietnamiennes: nbsp;toits en feuilles de palmier,
tables en bambou, coussins recouverts de motifs ethniques...nbsp; Le patron propose des
dizaines de sorte d’alcools:nbsp;
Sa Pa, Tao Meo, San Lung...nbsp; Beaucoup de gens
viennent au Highway 4 non seulement parce que son nom a un côté
étrange mais aussi parce qu’ils veulent s’initier aux multiples
saveurs des alcools vietnamiens. Quelquefois, Son permet à des
peintres d’exposer dans son bar. «Highway 4 est le nom de la route
nationale reliant les provinces de Cao Bang, Lang Son et Mui Ngoc (province
de Quang Ninh), le long de la frontière chinoise. Son confie que
c’est pour cette raison que son bar porte le nom d’Highway 4. Ses
affaires marchent bien, avec unenbsp;clientèle composée pour un tiers d’étrangers.
Fin 2003, un autre Highway 4, plus large, a vu le jour dans la rue
Mai Hac De.
nbsp;
Texte: Vuong Mo - Photos: Thanh
Dat
nbsp;nbsp;