Une longue histoire
Bien que l'origine de l'ao dai n'ait pas été clairement définie, les historiens ont convenu qu’il est apparu au Vietnam au début de l'ère chrétienne. Les premières femmes vietnamiennes portant l'ao dai seraient les sœurs Trung (Hai Ba Trung) (40-43 après JC), les deux premières femmes-généraux du Vietnam. La légende raconte qu'en chevauchant les éléphants pour combattre les Han, les deux dames portèrent une cuirasse ao dai à deux pans d'or.
Pour montrer leur respect pour les deux héroïnes nationales, les femmes vietnamiennes de l'époque évitèrent de porter des robes à deux pans, en utilisant plutôt des robes longues à quatre pans.
Les quatre pans de la robe longue symbolisèrent les quatre parents d'une femme et de son mari, témoignage de gratitude des enfants envers leurs parents. La robe eut également cinq boutons resserrés sur la poitrine gauche, ce qui représenta les cinq vertus constantes d’une femme selon le confucianisme: bienveillance, droiture, convenance, sagesse et fiabilité.
La robe à quatre pans des femmes vietnamiennes changea à travers l'histoire, en particulier du XVIIe au XIXe siècles, lorsqu'elle fut modifiée en une robe à cinq pans pour montrer la richesse et la position sociale d'une femme.
Au début des années 1930, la culture occidentale pénétrant au Vietnam entraîna un changement du goût esthétique pour l’ao dai.
La tunique fut rénovée par M. Cát Tuong, un créateur de mode vietnamienne et écrivain de Hanoi, plus connu des Français sous le nom de Monsieur le Mur (traduction littérale de son nom). Cat Tuong équipa le corsage aux courbes du corps et proposa les boutons de l’avant vers une ouverture le long de la couture de l’épaule et sur le côté. En conséquence de ces changements, l’ao dai est devenu une robe longue. La robe se divise en un pan avant et arrière, de la taille aux pieds.
L’ao dai a ensuite été modifié par l'artiste Le Pho en une robe longue à col fermé à deux pans, qui avait un corsage bien ajusté et était fendue sur les côtés de la taille, laissant les deux pans tomber librement. Au début des années 1960, l’ensemble devint un costume populaire.
Pays natal de l’ao dai
Le village de Trach Xa, dans le district d'Ung Hoa, à Hanoi, est connu comme le lieu d'origine de l'artisanat de couture de l’ao dai. Le village, à environ 60 km du centre-ville, confectionne des ao dai depuis plus de mille ans. L'atmosphère s'anime à l’approche du nouvel an lunaire.
Les commandes sont de plus en plus nombreuses. La plupart des femmes vietnamiennes dans l’ensemble du pays portent en effet cette tunique traditionnelle à l'occasion du Têt. Environ 70% des familles de Trach Xa perpétuent leur métier millénaire. Les villageois observent strictement la règle du village selon laquelle tous les enfants d’une famille de tailleurs d’ao dai doivent maîtriser les compétences de l’artisanat avant de quitter le village pour s’installer ailleurs, quel que soit leur travail.
Nous avons rencontré l’artisan Nguyen Van Nhien, âgé de 86 ans, dans son ancienne maison à l'architecture nordique. Apprenant le métier à l'âge de 16 ans, il a passé toute sa vie à confectionner des ao dai,
Selon Nhien, les villageois ont transmis de génération en génération une légende des tailleurs d’ao dai de Trach Xa pour rendre hommage au fondateur du métier. La légende raconte qu'en 968, après avoir vaincu 12 seigneurs de guerre et unifié le pays, Dinh Tien Hoang monta sur le trône et se rendit à Son Tay pour recruter des talents. Là, Dinh Tien Hoang rencontra Nguyen Thi Sen, une belle jeune fille du village de Trach Xa, qui fut une excellente couturière et brodeuse. Nguyen Thi Sen devint la quatrième reine de Dinh Tien Hoang et introduisit le métier de tailleur d’ao dai à la cour royale. Après la mort du roi Dinh Tien Hoang en 979, Nguyen Thi Sen ramena ses enfants dans son village natal et enseigna le métier de couture d’ao dai aux villageois de Trach Xa.
Chaque année, lors de l'anniversaire de la création de l'ao dai fait main, les villageois originaires de Trach Xa retournent dans leur village pour rendre hommage à la mère de leur métier. Ces villageois, bien que vivant aux quatre coins du pays, pratiquent leur métier ancestral, mais ont le grand mérite à rendre l’ao dai Trach Xa populaire dans tout le pays.
Les ao dai de Trach Xa sont désormais non seulement appréciés dans le pays, mais également exportés vers l'Australie, les États-Unis, la Thaïlande et la Suède./ .
Bien que l'origine de l'ao dai n'ait pas été clairement définie, les historiens ont convenu qu’il est apparu au Vietnam au début de l'ère chrétienne. Les premières femmes vietnamiennes portant l'ao dai seraient les sœurs Trung (Hai Ba Trung) (40-43 après JC), les deux premières femmes-généraux du Vietnam. La légende raconte qu'en chevauchant les éléphants pour combattre les Han, les deux dames portèrent une cuirasse ao dai à deux pans d'or.
Pour montrer leur respect pour les deux héroïnes nationales, les femmes vietnamiennes de l'époque évitèrent de porter des robes à deux pans, en utilisant plutôt des robes longues à quatre pans.
Des ao dai vietnamiens de différentes époques exposés au musée « Ao dai Du Vietnam », dans le 9e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Photo : Thông Hai L’ao dai est le costume principal des chanteuses de Ca tru. L’art du Ca tru est reconnu patrimoine immatériel de l’Humanité depuis 2009. Photo : Tât Son
Des artistes chantant du hat xoan en portant des ao dai. Photo : Tât Son
|
Les quatre pans de la robe longue symbolisèrent les quatre parents d'une femme et de son mari, témoignage de gratitude des enfants envers leurs parents. La robe eut également cinq boutons resserrés sur la poitrine gauche, ce qui représenta les cinq vertus constantes d’une femme selon le confucianisme: bienveillance, droiture, convenance, sagesse et fiabilité.
La robe à quatre pans des femmes vietnamiennes changea à travers l'histoire, en particulier du XVIIe au XIXe siècles, lorsqu'elle fut modifiée en une robe à cinq pans pour montrer la richesse et la position sociale d'une femme.
L’ao dai dans sa forme vietnamienne originale est définie par le dictionnaire Oxford comme « une tunique à manches longues d'une femme vietnamienne avec des pans retombant jusqu’à la cheville à l'avant et à l'arrière, portée par-dessus un pantalon blanc ». |
La tunique fut rénovée par M. Cát Tuong, un créateur de mode vietnamienne et écrivain de Hanoi, plus connu des Français sous le nom de Monsieur le Mur (traduction littérale de son nom). Cat Tuong équipa le corsage aux courbes du corps et proposa les boutons de l’avant vers une ouverture le long de la couture de l’épaule et sur le côté. En conséquence de ces changements, l’ao dai est devenu une robe longue. La robe se divise en un pan avant et arrière, de la taille aux pieds.
L’ao dai a ensuite été modifié par l'artiste Le Pho en une robe longue à col fermé à deux pans, qui avait un corsage bien ajusté et était fendue sur les côtés de la taille, laissant les deux pans tomber librement. Au début des années 1960, l’ensemble devint un costume populaire.
Pays natal de l’ao dai
Le village de Trach Xa, dans le district d'Ung Hoa, à Hanoi, est connu comme le lieu d'origine de l'artisanat de couture de l’ao dai. Le village, à environ 60 km du centre-ville, confectionne des ao dai depuis plus de mille ans. L'atmosphère s'anime à l’approche du nouvel an lunaire.
Les commandes sont de plus en plus nombreuses. La plupart des femmes vietnamiennes dans l’ensemble du pays portent en effet cette tunique traditionnelle à l'occasion du Têt. Environ 70% des familles de Trach Xa perpétuent leur métier millénaire. Les villageois observent strictement la règle du village selon laquelle tous les enfants d’une famille de tailleurs d’ao dai doivent maîtriser les compétences de l’artisanat avant de quitter le village pour s’installer ailleurs, quel que soit leur travail.
Les tailleurs du village de Trach Xa confectionnent des ao dai. Photo : Công Dat Les enfants du village de Trach Xa peuvent confectionner des ao dai à l’âge de 6 ou 7 ans. Photo : Công Dat Le tailleur Nguyên Van Nhiên, âgé de 86 ans, du village de Trach Xa, confectionne des ao dai depuis près de 70 ans. Photo : Công Dat |
Nous avons rencontré l’artisan Nguyen Van Nhien, âgé de 86 ans, dans son ancienne maison à l'architecture nordique. Apprenant le métier à l'âge de 16 ans, il a passé toute sa vie à confectionner des ao dai,
À travers des milliers d'années de changements de mode, l’ao dai a pu conserver sa fière position dans la culture vietnamienne. |
Selon Nhien, les villageois ont transmis de génération en génération une légende des tailleurs d’ao dai de Trach Xa pour rendre hommage au fondateur du métier. La légende raconte qu'en 968, après avoir vaincu 12 seigneurs de guerre et unifié le pays, Dinh Tien Hoang monta sur le trône et se rendit à Son Tay pour recruter des talents. Là, Dinh Tien Hoang rencontra Nguyen Thi Sen, une belle jeune fille du village de Trach Xa, qui fut une excellente couturière et brodeuse. Nguyen Thi Sen devint la quatrième reine de Dinh Tien Hoang et introduisit le métier de tailleur d’ao dai à la cour royale. Après la mort du roi Dinh Tien Hoang en 979, Nguyen Thi Sen ramena ses enfants dans son village natal et enseigna le métier de couture d’ao dai aux villageois de Trach Xa.
Chaque année, lors de l'anniversaire de la création de l'ao dai fait main, les villageois originaires de Trach Xa retournent dans leur village pour rendre hommage à la mère de leur métier. Ces villageois, bien que vivant aux quatre coins du pays, pratiquent leur métier ancestral, mais ont le grand mérite à rendre l’ao dai Trach Xa populaire dans tout le pays.
À Huê, considérée comme le "pays de l'ao dai", la tunique traditionnelle est devenue l’uniforme des écolières et de nombreux employés de l'État qui la portent le lundi. |
Défilé d’ao dai dans des rues hanoïennes. Photo : Thanh Giang
Le ao dai devient l’uniform d’écolières de Hue. Photo : Nguyên Luân Les employés d’Etat de Huê revêtent l’ao dai au bureau le lundi. Photo : archives Le ao dai est le costume des mariages des Hanoïens. Photo : Thanh Giang L’ambassadrice d’Italie au Vietnam, Cecilia Piccioni, porte un ao dai rouge du styliste Chu La, lors d’un défilé de mode au temple de la Littérature Van Mieu- Quoc Tu Giam (Hanoï). Photo : Thanh Giang
Des collections d’ao dai des stylistes célèbres sont présentées lors d’un défilé de mode tenu au temple de la Littérature Van Mieu- Quoc Tu Giam (Hanoï). Photo : Thanh Giang
Présentation de modèles d’ao dai au Festival de Huê 2014. Photo : Thanh Giang |
Le Vietnam possède 13 héritages culturels immatériels de l'humanité reconnus par l'UNESCO, dont sept arts populaires où l'ao dai est utilisé comme costume par les artistes. Ce sont le quan ho, le ca tru, le chant xoan, le vi giam, la musique royale de Hue, le don ca tai tu (chansons d'amateurs) et le culte des Déesses-mères. Cela montre le rôle significatif de l'ao dai dans la promotion des patrimoines culturels immatériels du Vietnam.
Texte : Thao Vy – Photos : Công Dat, Thanh Giang, Nguyên Luân et archives