Potentialités locales

La fabrication des bâtonnets d’encens à Di An

Le village de fabrication des bâtonnets d’encens de Di An (chef-lieu de Di An, province de Binh Duong), village de métier traditionnel centenaire, se cache dans un chef-lieu industriel animé.
Di An est réputé au Vietnam comme à l’étranger pour son métier centenaire de confection de bâtonnets d’encens. Nombre de familles locales vivent depuis des générations de cet artisanat. A l’âge d’or du métier, le village était animé jour et nuit pour alimenter tous les grossistes.

A l’entrée de l’habitation de la famille de Mme Hoang Thi Hong Hoa, dans le quartier de Binh Minh II, des matières premières s’entassent. « Autrefois, toute la région fabriquait des baguettes d’encens et on pouvait voit partout des gens couper des bûchettes de bambou pour en faire des bâtonnets d’encens. En pleine saison, bien que nous travaillions à plein régime, nous n’arrivions pas à fournir suffisamment les grossistes », nous a confié Mme Hoa.

Les bâtons d’encens sont fabriqués à partir de bambous adultes

Des grossistes venus des provinces d’An Giang, Ca Mau, Tien Giang… viennent acheter des bâtons d’encens à Di An

Fabrication des bâtonnets d’encens

Les bâtonnets d’encens de Di An se vendent sur le marché intérieur

Une maison sert au séchage

Fabrication mécanique des bâtons d’encens au village de Di An

Des bâtonnets d’encens de grande dimension sèchent au soleil après l’enrobage de pâte

Coloration des bâtonnets d’encens

Bâtonnets d’encens de marque commerciale Di An

Les bâtonnets d’encens de Di An s’écoulent dans les provinces de Binh Dung, Dong Nai, Long An, Ho Chi Minh-Ville et les provinces du Nord, et sont même exportés en Inde, à Taïwan, en Malaisie, à Singapour….

La matière première est le bambou adulte venant de la forêt Bu Dop, commune de Phuoc Long, ou de Nam Cat Tien, province de Lam Dong. Et les artisans, de leur mains habiles, coupent en longueur les tiges en trois ou quatre morceaux, selon la dimension de chaque bâton d’encens.
Le village de Di An abrite une cinquantaine de foyers d’artisans qui gagne chacun de quatre à cinq millions de dongs par mois. Le travail s’anime surtout quelque mois avant le Tet traditionnel. Les bâtons d’encens gagnent le delta du Mékong et les grossistes viennent de loin, des villages de provinces d’An Giang, Ca Mau, Tien Giang….

Les bâtonnets d’encens de Di An dégagent une fois allumés, une fragrance légère, qui a conquis les marchés de Ho Chi Minh-Ville et des provinces de Binh Duong, Dong Nai, Long An…, les provinces du Nord. Cette spécialité est même exportée en Inde, à Taiwan, en Malaisie, à Singapour…

La confection des bâtonnets d’encens est un travail minutieux exigeant une grande habileté. Les matières premières comme poudre de cassie, sciure de bois et pâte parfumée sont réduites en poudre et mélangées selon des proportions déterminées. Cette opération décide de la fragrance et de la durabilité de l’encens. Un secret de de cette opération est le mélange de la pâte avec de l’eau.

Actuellement, les autorités de la province de Binh Duong veillent à préserver et développer ce métier et ont accordé des fonds aux fabricants en vue de soutenir leur production. Ils organisent des foires, des expositions en vue de chercher de nouveaux débouchés.

Nous avons quitté le village de Di An avec l’image des femmes confectionnant d’un geste habile les bâtonnets d’encens. Cette confection artisanale demeure pour elles plus qu’un gagne-pain, c’est une activité culturelle pour perpétuer un métier artisanal traditionnel au cœur d’une ville urbaine prospère comme Di An.
Texte : Nguyen Oanh – Photos : Nguyen Luan

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