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Voyage éco-spirituel à Chi Linh, dans le Nord

Une forêt d’érables au Vietnam ? Il est difficile d’imaginer la présence de cet arbre issu de la zone tempérée dans une région tropicale. Portez à leur découverte à Chi Linh, province de Hai Duong !

Depuis toujours, la ville de Chi Linh est connue des touristes comme une contrée verdoyante où nombre de célébrités d’antan menèrent une vie d’ermite, notamment le généralissime Trân Hung Dao (XIIIe siècle), l’érudit Chu Van An (XIVe siècle), le stratège Nguyên Trai (XVe siècle)… Les temples anciens dédiés à leur culte, éparpillés dans les pinèdes,  sont devenus une destination de tourisme spirituel appelée "secteur des vestiges historiques de Côn Son".   

La visite de Chi Linh nécessite une journée complète. Pendant l’été, il est agréable de s’immerger dans les fraîches collines de pins séculaires. Personne ne sait depuis quand ces conifères vivent sur ces collines arides. Leurs grands troncs s’élancent droit vers le ciel. Leurs aiguilles mortes couvrent le sol d’un tapis brunâtre… Le paysage évoque une ville de Dà Lat en miniature, d’où émergent de vieilles constructions, dégageant une ambiance à la fois sereine et familière.

Des baeckées à perte de vue

Ce terrain sacré abrite d’autres surprises qui, désormais, caractérisent Chi Linh : le champ de baeckée (cây thanh hao en vietnamien) - une plante médicinale - aux petites fleurs blanches, et la forêt d’érables aux feuilles rouges l’hiver.

Tout près du secteur de Côn Son, les baeckées s’étendent sur une superficie de 18 ha. Ces derniers temps, à l’instar des champs de fleurs de sarrasin qui poussent un peu partout dans la province septentrionale de Hà Giang, les baeckée de Chi Linh ont accueilli un nombre croissant de visiteurs, des jeunes surtout, désireux de découvrir ce paysage original et d’y faire des photos souvenirs.

En pénétrant au milieu des fleurs blanches, on a alors l’impression de s’égarer dans un jardin céleste. Un paysage magnifique souligné par l’image des jeunes filles en ao dài (tunique fendue traditionnelle des Vietnamiennes) qui posent devant l’objectif des photographes amateurs.

Au loin, de l’autre côté des parcelles de baeckée, apparaît au pied de la montagne une forêt de pins séculaires dont les troncs mesurent un mètre de diamètre environ. Un espace vert paisible relié à l’histoire du lettré Trân Nguyên Dan, un haut dignitaire à la cour au XIVe siècle. Une fois son mandarinat terminé, Trân Nguyên Dan se retira à Côn Son où il vécut une vie d’ermite. Il planta des pins sur les collines, alors que sa femme cultiva des baeckées dans la vallée.   

Une forêt d’érables parfumés

La "forêt d’érables" se situe au pied de la montagne de Tam Ban, près de la pagode de Thanh Mai, dans la commune de Hoàng Hoa Tham. Pour s’y rendre, on prend un chemin, à travers les collines et les vallées. Au bout, apparaît alors une  forêt aux couleurs dorées. Les feuilles changent au fil des saisons. Le vent emporte les feuilles mortes qui tombent une à une sur le sol. L’espace dégage un parfum délicieux.

Selon la population locale, il s’agit d’une "prunelaie de race occidentale". Ces pruniers exotiques, appelés aussi "érables parfumés" par les scientifiques, poussent un peu partout dans la contrée de Tam Ban. D’une superficie totale de 100 ha, la forêt d’érables parfumés de Tam Ban est la plus grande du genre au Vietnam, et l’une des plus anciennes.

À l’arrivée de l’hiver, les érables commencent leur période de mutation, et les feuilles changent graduellement de couleur. Cette zone verdoyante se couvre alors de jaune, puis de rouge. "Plus le climat est froid, plus le rouge est éclatant", observe un responsable local. Avant d’ajouter : "Les feuilles rouges tombent massivement à la fin de l’hiver. Et sur les branches apparaissent alors des bourgeons annonciateurs du printemps".

On poursuit la randonnée sur un sentier ombragé, au milieu de la forêt d’érables, en faisant l’ascension de la montagne de Tam Ban. Au sommet, on découvre un gazon naturel. "Dans un avenir proche, un terrain de parapente sera aménagé ici", selon cet autochtone. Dernièrement, la montagne de Tam Ban est devenue une destination de rêve pour les fans de nature, de photographie, de pique-nique et de sports. À visiter absolument ! – CVN/VNA/VI


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