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Une scientifique porteuse d’espoir de faire pousser le riz dans l’eau salée

La Pr-Dr Nguyên Thi Lang est très connue auprès des paysans dans le delta du Mékong. La scientifique poursuit toujours son but de l’hybridation de variétés de riz pour trouver les plus tolérantes aux terres salines et alunées tout en donnant un rendement élevé.

Nguyên Thi Lang, 62 ans, vient de se voir décerner le prix Trân Dai Nghia, une distinction honorifique remise aux Vietnamiens effectuant des travaux de recherches sur les sciences naturelles et les technologies de grande applicabilité dans l’activité économique. Son ouvrage "Recherche, sélection et hybridation de variétés de riz au service du delta du Mékong" est l’un des quatre travaux honorés par l’Académie des sciences et des technologies du Vietnam, le 17 mai à Hanoi.

Mme Lang est née dans la province de Bên Tre, l’une des 13 localités du delta du Mékong. Après avoir achevé sa formation universitaire en biologie à Hô Chi Minh-Ville en 1979, la diplômée a choisi l’Institut du riz du Mékong et y a travaillé entre 1990 et 2016 en tant que cheffe du Département de génétique et de sélection des variétés. Forte de ses compétences, la scientifique a été envoyée à plusieurs reprises à l’étranger - États-Unis, Japon et Philippines - pour mener des programmes de formation postdoctorale en génétique, génétique moléculaire, biotechnologie, transfert de gènes... Des questions utiles et urgentes pour la production rizicole du Vietnam et pour l’amélioration de la qualité du riz exporté notamment.

En particulier, ses ouvrages scientifiques approfondis sur la carte génétique et les génomes du riz sont d’une grande importance, contribuant au développement de la production rizicole non seulement pour la région mais aussi pour le pays. De 2011 à 2015, Mme Lang a présenté 334 travaux scientifiques lors de 59 conférences scientifiques internationales.

Acclimater les riz "fantômes"

Pour aider l’agriculture du delta du Mékong à faire face aux défis du changement climatique, Mme Lang poursuit sa recherche des variétés de riz hybrides capables d’être tolérantes aux terres salines et alunées, résistantes à la sécheresse tout en produisant un rendement élevé.

Difficile de ne pas citer l’une de ses contributions remarquables à la riziculture de cette région: Nguyên Thi Lang a réussi à trouver des variétés de riz tolérantes à la salinité dont l’origine provient des plants sauvages que l’on surnomme riz "fantôme" dans la région Dông Thap Muoi (Plaine des Joncs). En effet, pendant la saison des crues, ce riz est capable de pousser très haut et donner des épis de bonne qualité. Nguyên Thi Lang avec son confrère et mari, le Professeur Bùi Chi Buu (un scientifique aussi réputé pour le riz), se sont rendus à Dông Thap Muoi pour chercher à hybrider des riz sauvages avec ceux de haut rendement pour créer une nouvelle variété concentrant tous les avantages.

Après plus de dix ans de recherche, la nouvelle variété baptisée AS996 est née avec des caractéristiques impressionnantes: bonne croissance dans différentes terres arables, notamment les terres alunées, avec l’absence d’engrais phosphoriques, tolérance élevée à la salinité, résistance aux cicadelles brunes et  rendement élevé. Après l’AS996, viennent des dizaines d’autres dont les OM4498, OM5930, OM4900, et OM6073.

Au total, durant une trentaine d’années de recherche, la sexagénaire a créé 73 variétés de riz hybrides, dont 31 ont été reconnues par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Elles ont été mises en production dans les provinces du delta du Mékong ainsi que dans plusieurs autres du Nord et du Centre. En outre, une centaine d’autres sont en phase d’expérimentation et d’attente d’évaluation. Actuellement, elle poursuit des recherches supplémentaires sur les variétés résistantes aux insectes et maladies, à la sécheresse et la salinité, riches en éléments nutritifs.

Après sa retraite de l’Institut du riz du delta du Mékong en 2016, Mme Lang est devenue directrice de l’Institut de recherche de l’agriculture de haute technologie du delta du Mékong (basé dans la ville de Cân Tho) dont elle est la fondatrice. La Professeure continue en même temps son enseignement aux Universités de Cuu Long (province de Vinh Long) et An Giang (province d’An Giang). – CVN/VNA/VI


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