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Une exposition dévoile des trésors cachés de la peinture vietnamienne du 20e siècle

Du 11 mars au 16 avril 2022, l’Institut français de Hanoi présente au public une exposition consacrée aux œuvres de Phan Kê An, l’une des figures de proue de la peinture vietnamienne au 20e siècle.

Du 11 mars au 16 avril 2022, l’Institut français de Hanoi présente au public une exposition consacrée aux œuvres de Phan Kê An, l’une des figures de proue de la peinture vietnamienne au 20e siècle.

Une exposition devoile des tresors caches de la peinture vietnamienne du 20e siecle hinh anh 1Photo: VOV


Phan Kê An (1923-2018), également connu sous le pseudonyme de Phan Kich, fait partie de la génération des artistes diplômés de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine. Entre 1960 et 1962, il a été formé à l’Académie des Beaux-arts de Repin (URSS). L’artiste est surtout connu pour ses peintures à la laque et à l’huile, et notamment pour «Nostalgie d’un après-midi dans les montagnes du Nord-Ouest», qui a inspiré la chanson éponyme. Phan Kê An a été aussi le premier peintre à réaliser des portraits du Président Hô Chi Minh dès 1948, c’est-à-dire pendant la résistance contre les colonialistes français. Plusieurs de ses œuvres sont précieusement conservées au Musée des Beaux-Arts du Vietnam.

Dans le cadre de cette exposition qui lui est dédiée, les passionnés d’art et de peinture en particulier et le public hanoïen en général pourront découvrir des «trésors cachés» minutieusement conservés par la famille de l’artiste pendant de longues années, comme nous l’explique Vu Dô, le commissaire de l’exposition.

«La particularité de cette exposition réside dans le fait qu’elle présente 24 œuvres inédites, bien cachées puis finalement redécouvertes par la famille d’artiste. Certaines sont inachevées, d’autres restent encore à fignoler, mais à la limite, elles n’en sont que plus émouvantes… Ce sont des peintures  qui retracent le travail quotidien de l’artiste, qui laissent transparaître ses préoccupations, ses réflexions, voire ses déceptions pendant son parcours créatif», dit-il.

Présente au vernissage, Phan Mai Thanh Thuy, qui est la propre fille de Phan Kê An, était bien évidemment très émue de voir son père ainsi célébré par l’un des centres culturels les plus en vue de la capitale…     

«Mon père n’a jamais eu d’exposition monographique sauf quand il était engagé dans la Résistance», nous raconte-t-elle. «En fait, la plupart de ses tableaux ont été vendus très rapidement, certains ont même été achetés avant d’être tout à fait secs…  Du coup, pour faire des expositions, il était obligé de se faire prêter ses propres œuvres… Ça faisait longtemps que je voulais organiser une exposition consacrée à ses œuvres, et voilà que ce vieux rêve se réalise !... » 

Une exposition devoile des tresors caches de la peinture vietnamienne du 20e siecle hinh anh 2La laque «Thiêu nu bên hoa sen», littéralement «La fille au lotus». Photo: VOV


Parmi toutes les œuvres exposées, une, en particulier, retient l’attention des visiteurs. Il s’agit d’une laque intitulée «Thiêu nu bên hoa sen», littéralement «La fille au lotus». C’est aussi le tableau préféré de Nguyên Thi Thu Hoà, une collectionneuse d’œuvres d’art.

«Dans ce tableau, le peintre mêle habilement la technique de la laque traditionnelle vietnamienne et le style vériste européen. On peut aussi y admirer la beauté et le charme d’une jeune fille vietnamienne des années 1960. Chacune de ses oeuvres est remarquable, je trouve, tant sur le plan artistique que sur le plan historique… Cette exposition témoigne d’une vraie créativité, de la part d’un grand maître, qui était sans cesse en train d’expérimenter», confie-t-elle. 

L’exposition est accompagnée de plusieurs parcours guidés et d’une table-ronde, permettant au public d’en apprendre beaucoup sur la conservation et la valorisation du patrimoine artistique. Elle sera aussi la dernière dans les locaux actuels de l’Institut français de Hanoi, au 24 rue Tràng Tiên, avant son déménagement. – VOV/VNA/VI


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