La traçabilité des marchandises est non seulement un filtre pour prévenir les contrefaçons et les produits de qualité inférieure, mais aussi un «passeport numérique» pour les produits vietnamiens et leur commercialisation à l’international.
Au cours du premier semestre 2025, 50.736 infractions ont été détectées et traitées à l’échelle nationale. Parmi celles-ci, plus de 36.600 cas concernaient des fraudes commerciales et fiscales, et près de 3.300 autres étaient liés à des contrefaçons et à des atteintes à la propriété intellectuelle, selon le dernier rapport du Comité national de pilotage de la lutte contre la contrebande, la fraude commerciale et la contrefaçon (Comité national de pilotage 389).
Durant le mois le plus chargé en matière de lutte contre la contrebande et la contrefaçon (du 15 mai au 15 juin), les autorités ont traité 10 437 cas, soit une augmentation de 80,51% par rapport au mois précédent.
Lors d’un récent séminaire sur la vérification et la traçabilité, Pham Minh Tiên, directeur adjoint du Centre national des données du ministère de la Sécurité publique, a souligné que les contrefaçons étaient devenues un problème urgent, infiltrant même les supermarchés et les hôpitaux. Cela représente un défi majeur pour les autorités de régulation et suscite l’inquiétude des consommateurs.
Par conséquent, garantir l’authenticité, la transparence et la traçabilité des marchandises est non seulement essentiel à la gestion de l’État, mais aussi une condition préalable au renforcement de la confiance des consommateurs et à l’intégration internationale.
Selon Pham Minh Tiên, l’absence d’un système national unifié de codes d’identification constitue un obstacle majeur.
Les données sont fragmentées entre différents ministères et secteurs, la traçabilité reste superficielle et la chaîne d’approvisionnement, des matières premières à la production et à la consommation, n’est pas entièrement suivie. De plus, la surveillance des marchandises sur les plateformes de commerce électronique est limitée et les consommateurs manquent d’outils efficaces pour vérifier l’authenticité.
Les autorités invoquent également des raisons telles que la manutention manuelle et passive, l’absence de contrôle strict, la participation non obligatoire des entreprises aux systèmes de traçabilité, la faible intégration entre traçabilité et contrôle qualité, et l’absence de base de données centralisée pour l’évaluation et la gestion des marchandises.
Une porte ouverte sur le monde
La traçabilité et la vérification sont une tendance essentielle de l’économie numérique. Le Vietnam peut en tirer pleinement parti pour bâtir une économie numérique transparente, efficace et compétitive à l’échelle mondiale.
Bui Ba Chinh, directeur par intérim du Centre national de numérotation et de codes-barres du ministère des Sciences et des Technologies, a souligné que des pays comme les États-Unis, le Canada et les États membres de l’UE ont mis en place des systèmes de traçabilité et d’identification des produits sur toute la chaîne, de la production à l’exportation. Le Vietnam peut faire de même en déclarant et en surveillant ses produits de manière transparente, sous contrôle public.
Marion Chaminade, conseillère régionale aux affaires agricoles à l’ambassade de France, a présenté des exemples de pays comme la France et l’UE où la traçabilité est obligatoire pour chaque composant d’un produit ou d’un service, de la ferme à la table, afin de garantir la transparence. Elle a souligné l’adoption de technologies avancées, notamment la blockchain, comme outils efficaces pour réduire la fraude et renforcer la confiance des consommateurs.
Nguyên Huy, représentant de l’Association nationale des données, a observé que si de nombreuses grandes entreprises vietnamiennes disposent déjà de systèmes d’authentification pour leurs produits, ceux-ci ne sont souvent pas basés sur des normes nationales ou internationales et se limitent généralement à des réseaux internes. De plus, ces systèmes manquent souvent de validation par les organismes publics.
Selon Nguyên Huy, cela nécessite une gestion coordonnée du niveau central au niveau local, une mise en œuvre universelle dans toutes les entreprises et une interopérabilité internationale. – VNA