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Un nouveau symbole de production responsable

L'industrie rizicole vietnamienne a franchi une étape importante le 5 juin avec l'exportation du premier lot de riz sous la marque « Riz vietnamien vert et à faibles émissions » vers le Japon, l'un des marchés les plus exigeants au monde.

L'industrie rizicole vietnamienne a franchi une étape importante le 5 juin avec l'exportation du premier lot de riz sous la marque « Riz vietnamien vert et à faibles émissions » vers le Japon, l'un des marchés les plus exigeants au monde.


Cette cargaison a été exportée par la compagnie par actions d'agriculture de haute technologie Trung An, en coopération avec le groupe Murase. Sa particularité réside dans sa méthode de production entièrement novatrice : respectueuse de l'environnement, minimisant les émissions de gaz à effet de serre et entièrement traçable.

Il s'agit non seulement d'une réussite technique et commerciale, mais aussi d'une preuve convaincante d'une profonde évolution des mentalités en matière de développement agricole, passant d'une production traditionnelle à une agriculture durable, moderne et responsable, adaptée au changement climatique.

Ce succès est le premier fruit du projet « Développement durable d'un million d'hectares de riziculture de haute qualité et à faibles émissions, associé à une croissance verte dans le delta du Mékong d'ici 2030 »- une politique stratégique visant à restructurer en profondeur la filière rizicole. L'objectif est de passer d'une production de masse à une production de haute qualité ; de la recherche de la quantité à la valorisation. Pham Thai Binh, président ddu conseil d’administration de la compagnie par actions d'agriculture de haute technologie Trung An, l'une des premières entreprises à bénéficier du label « Riz vietnamien vert et à faibles émissions », a souligné que la production de riz à faibles émissions ne se limite pas à un simple changement de méthodes agricoles. Elle nécessite une transformation de l'ensemble de la chaîne de valeur : réduction des engrais chimiques, augmentation des agents biologiques, gestion précise de l'eau, récolte écologique et, surtout, recours aux technologies numériques pour le suivi et la traçabilité.

Le succès du processus de riz vert réside dans le fait que le prix à l'exportation de la première cargaison exportée a atteint 820 dollars/tonne, supérieur à la moyenne de 650 à 700 dollars /tonne et équivalent au prix du riz Hom Mali premium de Thaïlande. Ceci démontre clairement que les produits verts, s'ils sont produits correctement, peuvent se positionner pleinement sur le segment haut de gamme du marché mondial.

Après le premier lot de riz labellisé « Riz vert vietnamien à faibles émissions » exporté vers le Japon, selon les prévisions, vers le mois d’octobre prochain, 3 000 tonnes de riz ST25 – l'une des variétés de riz premium vietnamiennes certifiées à faibles émissions – seront expédiées vers l'Australie, un marché réputé pour ses normes d'inspection strictes, tout comme le Japon.

Cependant, pour conquérir ces marchés haut de gamme, la qualité des grains de riz ne suffit pas : il faut un système de production synchrone, rigoureux et responsable. À ce propos, Pham Thai Binh a déclaré qu'il existait un fort potentiel pour un riz de haute qualité et respectueux de l'environnement, notamment sur des marchés comme l'Union européenne (UE), les États-Unis et le Moyen-Orient. Cependant, leurs exigences sont extrêmement strictes. Par conséquent, il est nécessaire d’établir un lien durable entre les agriculteurs, les coopératives et les entreprises pour bien valoriser l’efficacité du riz vert, a souligné Pham Thai Binh.

Pour que le riz vert à faibles émissions devienne un pilier stratégique à long terme, le Vietnam a besoin d'une feuille de route de transformation profonde et synchrone, de la politique à la pratique. Le Vietnam doit restructurer l'ensemble du secteur de la production rizicole pour la moderniser, l'écologiser et la normaliser à l'échelle internationale. Tout d'abord, il est nécessaire de convertir les modèles de production traditionnels en modèles modernes, tels que l'utilisation de biofertilisants, la réduction des émissions de méthane et l'optimisation de la gestion de l'eau. Ces changements contribuent non seulement à réduire les émissions, mais aussi à améliorer l'efficacité économique et la qualité des produits, garantissant ainsi leur conformité aux exigences des marchés haut de gamme.

De plus, pour la mise en œuvre de ce modèle réussie, une coordination étroite entre les entreprises et les agriculteurs est nécessaire, ainsi qu'un soutien de l'État pour réaménager les zones de production conformément aux normes vertes ; fournir des crédits verts pour soutenir les agriculteurs dans leur conversion ; investir dans les infrastructures logistiques et la transformation conformément aux normes internationales. Il s'agit notamment de créer une marque nationale prestigieuse de riz à faibles émissions, reconnue internationalement.

Selon le vice-ministre de l'Agriculture et de l'Environnement, Tran Thanh Nam, c'est le changement de la mentalité des agriculteurs en matière de production qui a créé les bases du succès initial du modèle de riz à faibles émissions.-VNA/VI 


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