La transition verte n’est plus une option mais une stratégie essentielle pour les entreprises, surtout depuis que le Vietnam s’est engagé à atteindre la neutralité carbone (Net Zero) d’ici 2050 lors de la COP26.
Aujourd’hui, les entreprises vietnamiennes font face à une pression croissante liée aux réglementations internationales telles que le CBAM de l’UE et les normes environnementales-sociales-gouvernance (ESG). Cela exige un accompagnement solide de l’État à travers des politiques de soutien, afin d’accélérer la transition verte, de transformer les défis en opportunités et de promouvoir une économie durable.
La transition verte, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à utiliser les ressources de manière plus efficace, apporte des avantages multidimensionnels. Selon la Chambre du commerce et de l’industrie vietnamienne (VCCI), elle permet aux entreprises de réduire de 15 à 25 % leurs émissions de carbone grâce aux énergies renouvelables, et d’économiser 20 à 30 % de leurs coûts énergétiques annuels, tout en facilitant l’accès aux marchés internationaux et aux accords de libre-échange...
Cependant, cette transition rencontre encore de nombreux obstacles. Les coûts initiaux élevés constituent la principale barrière pour les PME ; le manque de main-d’œuvre qualifiée et d’équipements technologiques modernes est également une difficulté majeure. Selon une enquête de la VCCI, seuls 30 % des entreprises disposent de personnel maîtrisant les normes ESG, tandis que le cadre juridique reste insuffisamment harmonisé avec les standards internationaux.
Pour affirmer son engagement en faveur de la croissance verte, le Parti et l’État ont publié des documents d’orientation importants, notamment la Stratégie nationale de croissance verte pour 2021-2030, le Plan d’action national sur la croissance verte et le Projet sur l’économie circulaire.
Selon Dau Anh Tuan, secrétaire général adjoint de la VCCI, la lourdeur administrative, les coûts informels et le manque de cohérence dans l’application des lois restent des freins majeurs. Le gouvernement doit lever ces obstacles institutionnels, réformer les procédures dans les domaines clés (investissement, foncier, environnement, construction) et développer un écosystème financier vert efficace.
Selon le Dr Nguyen Duc Kien, les entreprises doivent activement s’adapter, investir dans des technologies économes en énergie, respecter les engagements de durabilité et participer à l’élaboration des politiques pour améliorer le cadre juridique.
Le président de la VCCI, Ho Sy Hung, recommande un partenariat étroit entre l’État et les entreprises, la mise en place d’un cadre juridique stable et prévisible, ainsi que des avancées décisives dans les secteurs de l’énergie et des ressources humaines qualifiées.
La croissance verte n’est pas un chemin facile, mais elle offre des bénéfices substantiels. Les entreprises sont au cœur de cette transformation : elles sont à la fois actrices centrales et forces motrices du développement durable.
Pour réussir, elles doivent élaborer une stratégie verte intégrant les critères ESG dans toute la chaîne de valeur, investir dans l’innovation (solaire en toiture, systèmes de recyclage de l’eau, IA pour la gestion énergétique) et renforcer la formation du personnel ainsi que la culture verte. Elles doivent également participer activement au marché du carbone et aux chaînes d’approvisionnement vertes mondiales.
Cela permettra non seulement d’éviter l’exclusion des chaînes de valeur internationales, mais aussi d’ouvrir de nouvelles sources de revenus grâce aux crédits carbone, contribuant ainsi aux objectifs nationaux de développement durable.-VNA/VI





