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Le Vietnam veut se renforcer sur le marché des herbes médicinales

Le ministère de la Santé a soumis au Premier ministre le Programme de développement de l’industrie pharmaceutique, des herbes médicinales produites au Vietnam d'ici 2030, avec une vision jusqu'en 2045.

 Le Vietnam a exporté des herbes médicinales comme la cannelle, l’anis, la cardamome, le curcuma, mais c’est encore fragmenté, à petite échelle. Afin de concurrencer dans le marché mondial de la phytothérapie, il est nécessaire de faire des investissements synchrones allant de l’expansion de l’échelle et du développement des zones de culture des plantes médicinales à l’application de la science et de la technologie pour garantir des normes de qualité ainsi que la diversification des produits…

Avec environ 5.117 espèces de plantes médicinales, le Vietnam a de nombreux potentiels et avantages pour développer les herbes médicinales dans un secteur technique et économique. Les matières médicinales sont utilisées à de nombreuses fins différentes comme la production de médicaments pour traiter les maladies, l’alimentation et la nutrition, les boissons, les cosmétiques, etc.

En outre, les plantes médicinales sont également utilisées comme matières premières pour la production de médicaments phytosanitaires, de médicaments vétérinaires et de médicaments pour les produits aquatiques et de la mer. Selon Fortune Business Insights, la valeur totale du marché mondial des produits à base de plantes en 2021 est estimée à 230 milliards de dollars et devrait atteindre 430 milliards de dollars en 2028.

Selon le directeur général adjoint du Département de la gestion de la médecine traditionnelle relevant du ministère de la Santé, Trân Minh Ngoc, la tendance à utiliser des plantes médicinales au lieu de médicaments chimiques est bien accueillie dans le monde entier. Le Vietnam ne fait pas exception à cette tendance générale. Sur la carte mondiale des herbes médicinales, le Vietnam est considéré comme ayant une source diversifiée d’herbes médicinales. Les herbes médicinales naturelles rares et précieuses sont encore assez abondantes.

Jusqu’à présent, un certain nombre d’entreprises vietnamiennes ont exporté de nombreux types d’herbes médicinales telles que : cannelle, anis, cardamome, curcuma, mais avec un volume négligeable. Bien que la valeur totale des exportations de cannelle et d’anis n’ait cessé d’augmenter, atteignant 276 millions de dollars en 2022, ce chiffre reste toutefois faible par rapport au marché des herbes médicinales dans le monde.

L’une des raisons pour lesquelles les herbes médicinales vietnamiennes représentent une très petite part des revenus totaux du marché pharmaceutique mondial est que la majorité des herbes médicinales vietnamiennes sont exportées sous forme de matières premières.

De plus, il existe encore des plantes médicinales qui ne répondent pas aux normes de qualité prescrites. En 2022, le nombre total d’échantillons d’herbes prélevés pour l’inspection de la qualité était de 2 224 échantillons, dont 85 échantillons ne répondaient pas aux normes de qualité, soit 3,82 % ; le pourcentage d’échantillons de plantes n’atteignant pas les normes de qualité était de 11,08 % (en 2017) et de 5,7 % (en 2018).

Faisant part des difficultés, ainsi que du désir que les herbes médicinales vietnamiennes se fassent connaître et se créent une marque internationale, Nguyên Viêt Hung, directeur général de la compagnie par actions des produits pharmaceutiques de Chu Sê (province de Gia Lai, dans les Hauts Plateaux du Centre) a déclaré : Pour les entreprises de plantes médicinales, la première préoccupation est que la planification des zones de plantation pour chaque groupe de plantes doit être adaptée au sol et au climat... Pour les variétés de plantes médicinales, il faut sélectionner très soigneusement la qualité des variétés des plantes médicinales.

En effet, les entreprises pharmaceutiques font face aujourd’hui à de nombreuses difficultés et à une rude concurrence. Les entreprises qui cultivent des herbes médicinales propres doivent désormais être concurrentielles sur le marché intérieur lorsque le prix de vente des produits finis à partir des herbes médicinales propres cultivées par des entreprises nationales ne peut concurrencer ceux importés (principalement importés de Chine). La plupart des entreprises manufacturières vietnamiennes importent désormais des matières premières d’herbes médicinales de Chine pour fabriquer leurs propres produits.

Dans le contexte difficile et concurrentiel actuel, pour participer au marché mondial des plantes médicinales, selon Trân Minh Ngoc, les entreprises vietnamiennes doivent bien investir dans la science-technologie, les variétés de plantes de médecine et le développement des zones de culture des herbes médicinales à grande échelle, respectant les normes et réglementations du pays importateur.

Plus particulier, il est nécessaire de constituer des zones de production d’herbes médicinales spécialisées, concentrées et à grande échelle qui doivent être gérées pour la traçabilité et la qualité des produits selon les normes de l’Organisation mondiale de la Santé sur l’alimentation et de bonnes pratiques d’élevage, de culture et de récolte (GACP-WHO), ainsi que la production d’herbes biologiques selon les normes internationales, les normes de la pharmacopée du Vietnam et celles des pays importateurs.

Par ailleurs, il est nécessaire de sensibiliser la communauté et les personnes impliquées dans la culture des herbes médicinales... Pour constituer progressivement une zone concentrée de production d’herbes suffisamment grande pour répondre aux normes de qualité exigées par les pays importateurs.

Afin de participer activement au terrain de jeu mondial, le ministère de la Santé a soumis au Premier ministre pour approbation le Programme de développement de l’industrie pharmaceutique, des herbes médicinales produites au Vietnam à l’horizon 2030, avec une vision à l’horizon 2045.

Le Programme prévoit de nombreuses politiques spécifiques pour soutenir les entreprises pharmaceutiques telles que : donner la priorité aux investissements dans la recherche scientifique, la production de médicaments à base de plantes de haute qualité et le développement de la production de médicaments à base de plantes de médecine de marque nationale.

Dans le même temps, il a également proposé de nombreux groupes de solutions synchrones sur les institutions et les lois ; les investissements pour améliorer la compétitivité ; la science-technologie, les ressources humaines et la formation ; le contrôle du marché des médicaments et des produits pharmaceutiques.

Pour faire des herbes médicinales un secteur technique et économique qui sert non seulement les soins et la protection de la santé des personnes, mais contribue également à la réduction de la faim et de la pauvreté, beaucoup de gens soutiennent qu’il est nécessaire de se concentrer sur le soutien à l’investissement et l’application de la science et de la technologie dans la sélection et la création de nouvelles variétés, les processus techniques de culture d’herbes médicinales pour une productivité, une qualité élevée et stables pour les plantes médicinales précieuses et endémiques.

Il existe des mesures pour soutenir et investir dans la formation d’une zone de culture d’herbes médicinales concentrée et à grande échelle, dans le respect des normes et réglementations internationales, en association avec la traçabilité d’origine, la qualité et le code de la zone de culture ; investir dans la recherche, la transformation et la diversification des produits à base de plantes pour augmenter la chaîne de valeur des produits à base de plantes. Dans le même temps, il faut investir dans la recherche, l’analyse de marché, la promotion du commerce international et la création d’une marque d’herbes médicinales vietnamiennes sur la scène internationale.

Pour soutenir le développement de l’industrie pharmaceutique nationale, le Premier ministre a également approuvé le programme national cible pour le développement socio-économique dans les régions des minorités ethniques pour la période 2021-2030.

En particulier, le sous-projet 2 de la 1ère phase (de 2021 à 2025) développe des zones de culture d’herbes médicinales avec de nombreux mécanismes d’incitation à l’investissement, notamment en capital. Ce mécanisme incite les entreprises à investir dans la culture d’herbes médicinales, la réduction de la faim, la réduction de la pauvreté et la recherche de sources de main-d’œuvre pour les minorités ethniques et les zones montagneuses. 

NDEL/VI


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