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L’alphabétisation des enfants démunis de mère en fils à Hô Chi Minh-Ville

A Hô Chi Minh-Ville, une “classe du cœur” a permis à plusieurs générations d’élèves démunis d’apprendre à lire et écrire. Elle est prise en charge par Ngô Thi Manh Hoa et son fils.

Située dans une petite ruelle de la rue Huynh Tân Phat, à Hô Chi Minh-Ville, une “classe du cœur” a permis à plusieurs générations d’élèves démunis d’apprendre à lire et écrire. Elle est prise en charge par Ngô Thi Manh Hoa et son fils.

L’alphabetisation des enfants demunis de mere en fils a Ho Chi Minh-Ville hinh anh 1Trung Hai et ses élèves en classe. Photo : GDTD

Depuis six ans, Phan Trung Hai, un étudiant de l’École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville, remplace sa mère dans l’enseignement d’élèves défavorisés. Avec amour et enthousiasme, il remplit cette classe spéciale de joie et d’esprit studieux.

“À sa création, la classe rencontrait des difficultés, en particulier lors de la nouvelle année scolaire. Ses installations étaient limitées et il était très difficile de motiver les enfants à étudier”, se souvient sa mère.

Selon Hoa, de nombreux parents ne voulaient pas laisser leurs enfants y assister afin qu’ils puissent les aider aux tâches ménagères.

Une compassion transmise de mère en fils

“Après avoir constaté les avantages et la signification de la classe, les familles ont accepté de laisser leurs enfants y aller. Ces derniers sont plus obéissants, diligents et font des progrès remarquables. De quelques élèves au début, l’effectif augmenté au fil des années”, ajoute-t-elle.

Hoa raconte que lorsque son fils était au lycée, il ne se concentrait pas sur ses études. Elle l’emmenait alors souvent en classe pour lui montrer l’importance de l’apprentissage pour les élèves pauvres.

Il y a environ six ans, voyant le travail significatif de sa mère et alors qu’il était étudiant en première année de l’École des transports et des communications fluviales II, Hai demande à aider sa mère à enseigner tous les soirs.

“Quand j’étais lycéen, je ne voulais que jouer et je rendais ma mère triste. En voyant son dévouement envers les élèves pauvres, j’ai été touché et j’ai décidé de me concentrer sur les études et de soutenir ma mère”, raconte Hai. “Maintenant, ma joie n’est plus forcément liée aux amis ou aux voyages, mais simplement à voir des enfants démunis aller à l’école. Je me sens heureux de les aider à avoir une vie et un avenir plus stables”, raconte-t-il.

“Au début, Hai était troublé car il manquait de qualifications pédagogiques. Mais après seulement un mois, avec détermination et persévérance, il a forcé l’admiration non seulement de moi mais aussi de ses élèves”, poursuit sa mère.

Se consacrer à plein temps à l’enseignement

Lors de son travail à la “classe du cœur”, Hai réalise qu’il préfère la pédagogie. C’est pourquoi, en 2019, après avoir obtenu son diplôme de l’École des transports et des communications fluviales II et trouvé un emploi avec un salaire de 10 millions de dôngs, il décide de changer de voie.

“Comme j’étais marin, travaillant sur des navires à grande vitesse et de croisière, je devais partir loin de chez moi pendant une semaine entière. Mais, si cela recommençait, qui pourrait s’occuper de la classe ? Comment les enfants vivraient-ils la situation ? C’est pourquoi j’ai démissionné. Je me sens plus heureux quand j’accompagne des enfants pauvres”, explique le jeune homme.

Pour acquérir les compétences nécessaires, en août 2020, Hai décide de participer au concours d’entrée à l’École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville, qu’il réussit. Au fil des années, en plus de l’enseignement, le jeune homme est en charge de toutes les activités de classe, y compris le parascolaire.

Aujourd’hui, la classe compte environ 40 enfants, âgés de 6 à 17 ans. Hai enseigne huit matières dont les mathématiques, le vietnamien, l’histoire, l’éthique, l’anglais, les beaux-arts, l’informatique et la musique.

Tous les jours, à 16h30 précises, les élèves se rassemblent à la classe pour étudier. Chacun a une situation unique, la plupart d’entre eux rencontrent des difficultés et n’ont pas les moyens d’aller à l’école. Certains ramassent de la ferraille le matin, vont en classe l’après-midi, puis travaillent le soir. Malgré leur quotidien difficile, tous sont studieux, polis et se respectent.

“L’effectif de la classe fluctue constamment. Certaines familles doivent changer de logement à cause de leur travail. Les enfants doivent suivre leurs parents dans de nouveaux endroits et sont obligés d’abandonner la classe”, informe Hai.

Duong Hai Lôc, 11 ans, originaire de la province de Dông Thap (Sud), est un élève depuis 2018. “Je veux vraiment aller à l’école comme mes camarades, mais ma famille n’a pas assez d’argent. Depuis que j’étudie dans la classe de l’enseignant Hai, je suis très heureux. Il m’a beaucoup aidé. Je ferai de mon mieux pour bien étudier, et ne pas le décevoir”, confie le jeune garçon. – CVN/VNA/VI


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