 Le vivier
du jardin où le Président nourrit des
poissons.
 La
chambre à coucher.
 Le
rez-de-chaussée sert de réception etnbsp; également de lieu de
réunion.
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Il existe à Hanoi une maison sur pilotis d’aspect
simple et modeste qui est devenue un lieu sacré, un vestige historique et
culturel. C’est l'ancienne demeure du Présidentnbsp; Hô Chi Minh. Au
sujet de cette maison et de l'Oncle Hô circulent des anecdotes qui sont
restées dans la mémoire de millions de Vietnamiens. Vu Ky, ancien
secrétaire particulier de l’Oncle Hô, nous en raconte
quelques-unes.
En 1911, à l’âge de 21 ans,
l’Oncle Hô parcourt le monde à la recherche de la voie du salut national.
Trente années plus tard, il retourne au pays pour diriger la révolution.
Le 2 septembre 1945, sur la Place Ba Dinh à Hanoi, devant ses compatriotes
et le monde entier, il donne lecture de la Proclamation d’Indépendance
donnant naissance à la République démocratique du Vietnam. En 1946, les
colonialistes français envahissent de nouveau le Vietnam, l’Oncle Hô prend
le maquis. Dans sa base au Nord Vietnam, il organise la résistance armée
qui va durer jusqu’en 1954. Au rétablissement de la paix, il retourne à
Hanoi où il mène toujours une vie simple. Il s’habille sobrement et porte
des sandales taillées dans un pneu d’automobile. Il habite le logement
abandonné d’un électricien des anciens services du Gouvernement général
d'Indochine.
 La maison sur pilotis de l'Oncle Hô.
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En 1958, il visite l’ancienne base de
résistance et les maisons sur pilotis qui l’ont abrité. De retour à Hanoi,
l’Oncle Hô désire qu’on lui fasse construire une maison sur pilotis dans
l’enceinte même de la Présidence de la République. Ce qui est fait. Le
projet de construction est confié à un architecte du Département du
logement de l'armée. L’Oncle Hô demande que le projet lui soit soumis
aupréalable. Selon le projet initial, la maison comprendrait trois pièces.
«nbsp;Une maison sur pilotis n’a que deux pièces qui sont petites",
dit-il. Son désir est exaucé. La maison est inaugurée le 17 mai 1958. Il y
vit et travaille pendant onze ans jusqu’à sa mort.
Un lit et
une armoire composent tout l’ameublement de la chambre à coucher. Dans la
pièce à côté:nbsp; un bureau, une étagère couverte de livres et journaux,
trois appareils téléphoniques qui permettent à l’Oncle de communiquer avec
le Bureau politique, le Commandement de l’armée et la DCA-Aviation
militaire, un casque lourd qu'il portait sous les bombardements
américains. Ses objets usuelsnbsp;: un éventail en feuille de latanier,
un balai de bambou pour chasser les moustiques, une bouteille thermos, un
poste récepteur offert par les résidents vietnamiens en Thaïlande, un
ventilateur électrique, don du Parti communiste japonais... Le
rez-de-chaussée sert de lieu de réunion du Bureau politique. L'Oncle Hô y
reçoit les cadres, ses amis et les enfants. C’est dans cette maison qu'il
a reçu M. Loseby, l’avocat qui l’a défendu et arraché des griffes de
l’ennemi à Hong Kong. C’est là qu’il écrit des articles de journaux louant
"lesnbsp;bons hommes et les bonnes actions", rédige des textes ayant une
grande valeur historique comme «nbsp;L’appel à la lutte contre les
Américains pour le salut nationalnbsp;» (1966), son Testament.
Une haie d’hibiscus (ces hibiscus qui poussent dans le
jardin de sa maison familiale) entoure la maison. La porte d’entrée est
faite de plantes tressées. Une exquise senteur de jasmin et d’autres
plantes odorantes s’exhale du parterre devant la maison. L’arbre vu
sua au feuillage touffu est un don de nos compatriotes du Sud. L’allée
qui conduit à la maison est bordée de manguiers. Une variété d’orchidées
aux fleurs parfumées pendent aux branches des arbres, au bord de
l’étang.
Dans son jardin, l’Oncle Hô pratique quotidiennement
l’éducation physique en compagnie du corps de garde. Une fois, comme un
véritable chef d’orchestre, il dirige l'exécution de son air préféré:
«nbsp;Unissons-nousnbsp;».
En face de la maison sur pilotis est un vivier.
L'Oncle Hô donne à ses poissons du son torréfié. Chaque fois qu'Il claque
des mains, une bande de poissons s’amème pour attraper la
nourriture.
L'ex-Premier ministre Pham Van Dông a écrit dans son
ouvrage «nbsp;Les connaissances essentielles sur la pensée de Hô Chi
Minhnbsp;»nbsp;: «nbsp;La maison de l’Oncle que, depuis de nombreuses
années, beaucoup de gens du pays et dans monde connaissent et visitent
avec émotion, est l’endroit où Hô Chi Minh vit auprès de la nature. Ce
n’est pas seulement un paysage, c’est encore un mode de vie qui procure à
l’homme des joies rares dont la société civilisée actuelle semble vouloir
nous frustrer en construisant des cités gigantesques, des gratte-ciel
munis de tout le confort et de choses superflues qui polluent
l’environnement, dévastent la nature et sont un danger pour
l’hommenbsp;».
La maison sur pilotis, le Mausolée et le Musée
Hô Chi Minh forment un ensemble architectural à la mémoire de l’Oncle Hô.
Cet ensemble n’est pas seulement un vestige historique et culturel du
Vietnam. Il a une portée internationale car Hô Chi Minh est un illustre
homme de culture du monde.
Nguyên Long
et Quang
Huy |