En ces jours où le peuple vietnamien tout entier fête
le 30e anniversaire de la libération du Sud et la
réunification du pays, chaque Vietnamien pense d’autant plus au
Président Hô Chi Minh bien-aimé qui réservait une grande affection
aux compatriotes du Sud durant les années où le pays était
divisé.
Quiconque
a visité une fois le lieu où habita le
Président Hô Chi Minh dans le palais présidentiel ressent la
profonde affection que le dirigeant réservait à la population et aux
combattants du Sud. Au début du printemps 1955, la population du Sud
luinbsp;offrit un caïmitier. Planté dans le jardin du palais
présidentiel, le Président l’arrosait tous les jours, le matin avant
le travail et l’après-midi, après le travail. En 1958, lorsqu’il
vint habiter la maison sur pilotis, il demandanbsp;que l’arbre soit
replanté près de sa demeure. Pour qu’il pût le contempler chaque
jour et ainsi se sentirnbsp;plus prochenbsp;des habitants et
combattants. En 1962, il reçut la délégation du Front de libération
nationale du Sud Vietnam conduite par le Professeur Nguyên Van Hiêu
en visite au Nord. Il fut très ému d’apprendre que les habitants du
Sudnbsp;défendaient avec un grand courage leurs terresnbsp; contre
les ennemis. Au moment de recevoir les cadeaux offerts par la
population du Sud, il dit, la maison posée sur le coeur: «Je
n’ai rien à offrir à mes compatriotes du Sud, sauf ceci
.nbsp;Le Sud bien-aimé est toujours dans mon
coeurnbsp;».
En
1965, il reçutnbsp;une délégation de héros et vaillants combattants
du Sud. La rencontre eut lieu dans l’allée bordée de
manguiersnbsp;du jardin du palais présidentiel. Au moment où il
apparut, tout le monde se rua vers lui pour l’embrasser. Certains ne
purent retenir leurs larmes. Il les regarda tendrement et leur dit
d’un ton ému: «Je vous ai attendu avec impatience, les
compatriotes du Sud me manquent! Pourquoi pleurez-vous? Cette
rencontre doit nous réjouir». Il demanda, plein de sollicitude,
à chacun d’euxnbsp;:nbsp;«Mangez-vous à votre faim? Avez-vous
suffisamment de vêtements chauds ?... » Ses sentiments
d’affection envers les héros et combattants du Sud sont ceux d’un
père à l’égard de ses enfants après une longue
séparation.
Dans
les années 1967-1968, au moment où la guerre contre les Américains
faisait rage, il demanda au Bureau politique du Parti de lui
permettre de visiter ses compatriotes du Sud.
Dans
son message au camarade Lê Duân, il ditnbsp;: «Au Noël dernier,
vous m’avez conseillé de rendre visite aux compatriotes du Sud après
la victoire totale. J’étais d’accord avec vous. Maintenant, je
voudrais seulement remplacer le mot aprèsnbsp;par nbsp;avant la
victoire totalenbsp;». Ilnbsp;traça son plan de voyage. Son
secrétaire Vu Ky, ses deux gardes du corps et lui même devaient se
déguisernbsp;en simples pêcheurs pour effectuer cette visite. Mais
ce plan ne fut nbsp;pourtant pas réalisé.
Il
demanda avec instancenbsp;: «nbsp;nbsp;S’il n’existe pas
d’autres moyens, je peux y aller à pied. Du moment que vous pouvez
le faire, je peux le faire également. Il n’est pas certain que je
vous sois inférieur en force». Avec la même insistance, il
écrivitnbsp;:nbsp;«nbsp;Si je ne puis aller jusqu’au Sud, je
pourrai visiter la Ve zone, et si cela ne peut se
réaliser, je voudrais enfin visiter une des zones nouvellement
libérées».
Le
14 juillet 1969, répondant à une question d’un reporter d'un journal
cubain sur ses sentiments envers ses compatriotes du Sud, il confia:
chaque habitant, chaque famille a ses propres douleurs. Toutes
ces douleurs réunies constituentnbsp; ma propre douleur. Je pense
que je n’ai pas encore accompli mon devoir envers mes compatriotes
du Sudnbsp;».
En
1963,nbsp;lors denbsp;sa 6e session, l’Assemblée nationale (2è
législature)nbsp; décida à l’unanimité de décerner au président Hô
Chi Minh l’Ordre de l’Etoile d’or, la plus haute distinction du PCV
et de l’Ėtat vietnamien. L’Oncle Hô ne cacha pas sa joie, mais
ditnbsp;: Le jour où le Sud sera libéré, le pays réunifié, le
Nord et le Sud réunis sous le même toit, l’Assemblée nationale
permettra aux compatriotes du Sud de me remettre cette haute
distinction...nbsp;»
Le
2 septembre 1969, à 9 h 47, l’Oncle Hô bien-aimé nous quitta à
jamais, n’ayantnbsp; pu réaliser son souhait d’assister à la
libération du Sud et de s'y rendre.