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Quand de jeunes Viêt kiêu font revivre des costumes royaux

Fascinés par la culture et l’histoire de leur pays d’origine, trois jeunes Viêt kiêu d’Australie ont reconstitué des costumes royaux du Vietnam du XVe siècle et la cérémonie de sacre de la reine-mère de la dynastie des Lê So (1428-1527).

Nguyên Ngoc Phuong Dông, Nguyên Anh Vu et Lê Ngoc Linh, des Viêt kiêu(Vietnamien d’outre-mer) d’Australie, partagent la même passion pour la culture vietnamienne ancienne et une aspiration à faire rayonner ce trésor à l’étranger. Tout récemment, ils ont lancé le projet Weaving a realm (littéralement : Tisser un royaume) qui a permis de mettre en lumière des costumes royaux du Vietnam du XVe siècle et la cérémonie de sacre de la reine-mère de la dynastie des Lê So (1428-1527).

Les costumes et l’identité nationale

Pour ces jeunes, autant que la langue ou l’écriture, les costumes reflètent l’identité nationale. "Les costumes véhiculent l’histoire et la culture. Reconstituer des costumes et des rites vieux de plusieurs siècles incite les gens à s’intéresser à certains aspects peu connus de l’histoire nationale", estime Lê Ngoc Linh. Et de poursuivre : "Nous souhaitons améliorer l’image du Vietnam, pour que les étrangers comme les Vietnamiens d’outre-mer sachent que ce pays possède un grand héritage culturel et est très accueillant, bien loin du cliché d’un  pays ravagé par la guerre".

Weaving a realm a été présenté au public hanoïen début 2018. "À mon avis, la représentation de la cérémonie de sacre de la reine-mère de la dynastie des Lê So devrait avoir une portée toute particulière lors de la Journée internationale des femmes", commente Lê Ngoc Linh.

Les costumes présentés au public ont été reconstitués à partir de documents tirés du Ngàn nam ao mu (Un millénaire de chapeaux et de robes), un ouvrage du chercheur en hán nôm (écriture sino-vietnamienne) Trân Quang Duc, ainsi que d’objets conservés dans des musées, des temples et d’autres sanctuaires religieux.

Quant au sacre de la reine-mère de la dynastie des Lê So, "il a été reconstitué sur la base des écrits de Phan Huy Chu dans +Lich Triêu Hiên Chuong Loai Chi+ (Document sur les institutions des dynasties successives), la première encyclopédie vietnamienne écrite en vieux script chinois", précise Nguyên Ngoc Phuong Dông.

Le projet Weaving a realm est apprécié  des experts, comme par exemple le chercheur en hán nôm Trân Quang Duc. Car il n’est pas facile de recréer des costumes royaux. De longues recherches ont été nécessaires. "Ils ont permis de braquer les projecteurs sur la dynastie des Lê So, il y a cinq siècles", souligne-t-il.

Los du programme de représentation à Hanoï, le public a été convié à participer à une discussion autour de “l’image de marque” du Vietnam, avec des exposés de l’ancienne ambassadrice du Vietnam auprès de l’Union européenne (UE), Tôn Nu Thi Ninh, du chercheur Trân Quang Duc, du chanteur Nguyên Tiên Viêt, du dessinateur de mangas Nguyên Khanh Duong et de la réalisatrice Nguyên Hoàng Diêp.

Les participants ont insisté sur le rôle de la jeunesse vietnamienne dans la promotion de l’image du pays.

Un Centre du Vietnam en Australie

"+Weaving a realm+ est le premier projet lancé par le Centre du Vietnam. L’objectif de ce dernier est de présenter la culture vietnamienne aux +Viêt kiêu+ et aux étrangers, de façon attrayante, à l’image de ce que font, à Hanoï, l’Institut français du Vietnam, l’Institut Goethe et le Centre de la culture sud-coréenne", dévoile Nguyên Anh Vu.

Créé en mars 2017, le Centre du Vietnam est une initiative de ces trois jeunes Viêt kiêu. Cette  organisation à but non lucratif, qui a reçu le soutien du gouvernement australien, vise à resserrer les liens d’amitié et de coopération Vietnam - Australie. L’ancienne ambassadrice du Vietnam auprès de l’UE, Tôn Nu Thi Ninh, a fait grand cas des efforts de ses trois fondateurs. Selon elle, "ils méritent le respect. Car de nos jours, rares sont les jeunes qui œuvrent à relier histoire, tradition et vie moderne".

Dans les mois et années à venir, le Centre du Vietnam voudrait également remettre au goût du jour d’autres valeurs traditionnelles de la culture nationale, pas simplement sur le plan vestimentaire, mais aussi en matière de coutumes, d’architecture ou d’objets quotidiens. – CVN/VNA/VI


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