Nouvelles

Les temples des rois Hùng fondateurs du pays

Fixée le dixième jour du troisième mois lunaire, la fête des rois Hùng sera célébrée cette année le 15 avril. De nombreux pèlerinages sont alors organisés pour rendre hommage aux fondateurs de Van Lang, le premier État de l’histoire vietnamienne. A compter de cette date, tous les yeux sont rivés sur la province de Phú Tho où se trouvent les temples qui leur sont dédiés.

Situés à 7 km de Viêt Trì, chef-lieu de Phú Tho, et à 80 km de Hanoï, les temples des rois Hùng ont été construits pendant cinq siècles. Les travaux ont commencé au 10e siècle, sous la dynastie de Dinh Tiên Hoàng, et ont été achevés au 15e siècle, à l’époque des Lê-postérieur. La porte d’entrée est beaucoup plus récente et date de 1917, sous le règne du roi Khai Dinh (dynastie des Nguyen). Repérable de loin par sa couleur rouge claire, le bâtiment est couvert par une grande toiture à quatre pans sur deux niveaux, ornée de motifs de dragons et de lions. Deux bas reliefs de gardiens sont sculptés de chaque côté de la porte.

S’étendant sur 845 hectares au sommet de la montagne Nghia Linh, le complexe comprend quatre temples, une pagode, un mausolée, un musée et beaucoup de petits monuments éparpillés dans la nature. Nguyên Mai Huong, une responsable du complexe, précise : « Les trois temples sont Ha (intérieur), Trung (centre), Thuong (supérieur) et Giêng (puit). Les dix-huit rois Hùng sont honorés dans les trois premiers temples. Le dernier est dédié aux princesses Tiên Dung et Ngoc Hoa, les deux filles du dernier roi Hùng. »

La visite commence par le temple Ha qui symbolise la solidarité. Selon la légende, c’est ici qu’Âu Co, la mère de tous les Vietnamiens, donna naissance à cent œufs qui devinrent cents fils. C’est également ici que le 18 septembre 1954, le président Hô Chi Minh a déclaré aux soldats de la brigade Tiên Phong avant leur arrivée à Hanoï : « Les rois Hùng ont fondé le pays et nous devons le défendre à tout prix ». 

Si vous empruntez les marches, vous arrivez au temple Trung, réputé pour la légende des bánh chung et bánh dày, les deux fameux traditionnels gâteaux de riz carré et rond.  C’est sous le règne du sixième roi Hùng, que contrairement à la tradition, le roi décida de céder son trône au gagnant d’un concours culinaire plutôt qu’à son fils aîné.  Le prince cadet Lang Liêu inventa la recette de ces deux gâteaux de riz et devint l’héritier.

Le troisième temple, celui de Thuong, se trouve au sommet de la montagne Nghia Linh. Nguyên Thi Mai Huong explique : « Dans ce temple, on rend hommage aux forces célestes et surtout au génie du riz. À l’époque, les rois Hùng aont monté des tambours de bronze jusqu’au sommet pour procéder à des prières pour une année clémente. Les habitants ont érigé ce temple en gage de reconnaissance à l’égard des rois. C’est là-où ont lieu les rituels les plus importants pendant la fête des rois Hùng. »

A mi-chemin entre les temples Ha et Trung, vous admirerez également la pagode Thiên Quang, le mausolée du sixième roi, situé en contrebas du temple Thuong, deux temples dédiés à Âu Co sur le mont Ôc et à Lac Long Quân sur la colline Sim.

Chaque année, le complexe accueille des dizaines de millions de pèlerins, dont huit millions lors de la seule fête des rois fondateurs. Trân Liêt Oanh, un ancien combattant nonagénaire, en fait partie.

« C’est peut-être la dernière fois que je fais ce pèlerinage. C’est émouvant à chaque fois. C’est un devoir sacré de revenir à ses origines, de rendre hommage aux ancêtres qui ont fondé le premier État vietnamien. Je vois beaucoup de jeunes ici qui viennent honorer les rois fondateurs. La tradition vietnamienne se perpétue,  j’en suis sûr ! », dit-il. 

Reconnu patrimoine culturel immatériel représentatif de l’humanité par l’UNESCO, le culte des rois Hùng est l’occasion pour les Vietnamiens de montrer leur attachement aux origines de leur identité culturelle et morale.-VOV/VNA/VI


Top