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Les rites nuptiaux des Nùng

Les Nùng sont une communauté ethnique très présente dans la province de Lào Cai. Les jeunes Nùng sont libres de choisir leur compagnon ou leur compagne, mais doivent obtenir l’accord de leurs parents pour pouvoir se marier. Les parents du garçon - car c’est traditionnellement à celui-ci que revient l’initiative - font alors appel à un entremetteur ou à une entremetteuse pour les mettre en contact avec l’autre famille et les aider à organiser les noces en bonne en due forme.

Après avoir appris le consentement préliminaire de la famille de la fille, celle du garçon lui donne rendez-vous dans les dix jours pour une conversation officielle, en présence de l’entremetteur ou de l’entremetteuse. Ce jour-là, la délégation du futur mari apportera à la famille de la future épouse un coq castré enfermé dans une cage sur laquelle est collé du papier rouge, une bouteille d’alcool et des friandises. Après s’être délectés du coq en question, ils en prendront l’os de la cuisse et le montreront à un devin, lequel leur dira si les deux jeunes gens sont faits pour vivre ensemble. En cas de réponse positive, les deux familles choisiront deux jours fastes, l’un pour organiser la cérémonie de demande de la main et l’autre, le mariage.

Lors de la première cérémonie, elles se mettront d’accord sur les cadeaux que la famille du garçon devra apporter à l’autre le jour du mariage. Les incontournables sont un coq, une poule, un cochon de 40 kg, de 15 à 20 bouteilles d’alcool, une quantité de riz gluant correspondante et 12 grands gâteaux de riz de forme ronde. Mais il faut également une ceinture, deux bracelets, 100 grammes de petites billes en argent et 14 boutons, en argent aussi. C’est avec ces objets que la fille confectionnera sa robe de mariée. Et ce n’est pas tout, prévient Vàng Thông Chung, un Nùng du district de Muong Khuong.

« Ce sont les objets destinés à la confection de la robe de mariée qui coûtent le plus cher. En fait, la famille du garçon doit prévoir un budget conséquent. Si l’on suivait strictement la tradition, il faudrait entre 60 et 80 litres d’alcool, entre 80 et 150 kg de viande. En plus, il est de coutume de remettre 4 pièces de monnaie en argent à la mère de la future mariée, pour la remercier de l’avoir mise au monde, et à chacun de ses grands-parents, s’ils sont encore en vie, une autre pièce, pour les remercier de l’avoir portée dans leurs bras », précise-t-il.

 

<a class="photo" data-cke-saved-href="https://cdnimgfr.vietnamplus.vn/uploaded/pwvovowk/2020_11_16/nung_2_1.jpg" href="https://cdnimgfr.vietnamplus.vn/uploaded/pwvovowk/2020_11_16/nung_2_1.jpg" data-desc="Le jeune couple devant l" autel="" des="" ancêtres.="" photo="" :="" toquoc.vn'="" data-index="1" style="box-sizing: border-box; background-color: transparent; color: rgb(19, 63, 106); transition: all 0.2s ease-out 0s; display: inline; font-size: 1.6rem; line-height: 2.6rem;">Les rites nuptiaux des Nung hinh anh 2Le jeune couple devant l'autel des ancêtres. Photo : toquoc.vn

Le jour J, la délégation du marié se rend chez sa belle. Au pied de l’escalier de la maison sur pilotis, la famille de la fille a installé un bassin d’eau. Cette eau servira à éclabousser le marié et d’autres membres de sa délégation, pour chasser la malchance qui pourrait les poursuivre. Ce n’est qu’après ce rite que la délégation pourra entrer dans la maison. Le marié posera alors sur l’autel des ancêtres des gâteaux de riz, brûlera des bâtonnets d’encens et demandera la permission de ramener l’élue de son cœur chez lui.

La délégation repart, avec la mariée qui se couvre la tête d’un voile rouge. Son mari la protège d’un parapluie noir. Pourquoi ce parapluie ?

« Le mari couvre sa femme d’un parapluie noir pour la protéger de l’eau dont l’éclaboussent d’autres membres de sa famille », explique Trân Chi Nhân, un Nùng du district de Hoàng Su Phi. « Sur le trajet, il y a certainement un petit ruisseau, la mariée n’a pas le droit de l’enjamber mais doit attendre que l’entremetteur ou l’entremetteuse la porte sur son dos. Selon la tradition, avant de se recueillir devant l’autel des ancêtres de sa belle-famille, elle n’appartient pas encore à son mari avec lequel les gestes intimes ne sont pas autorisés ».

Arrivée chez son mari, la mariée doit se rendre directement… dans la cuisine, une botte de riz et un tube de bambou rempli d’eau dans la main. Elle accroche la botte de riz au-dessus et verse de l’eau dans la poêle posée sur le foyer. Ce rite signifie qu’elle est parfaitement consciente de sa vocation à apporter de la nourriture et de bonnes choses à sa belle-famille et à lui préparer tous les jours de bons repas. Après ce rite, l’entremetteur ou l’entremetteuse brûlera des bâtonnets d’encens sur l’autel des ancêtres devant lequel le jeune couple se prosternera. La mariée lèvera son voile, marquant son intégration officielle au sein de sa belle-famille. Le couple se présentera alors aux convives en les invitant à boire.-VOV/VNA/VI<a class="photo" data-cke-saved-href="https://cdnimgfr.vietnamplus.vn/uploaded/pwvovowk/2020_11_16/nung_2_1.jpg" href="https://cdnimgfr.vietnamplus.vn/uploaded/pwvovowk/2020_11_16/nung_2_1.jpg" data-desc="Le jeune couple devant l" autel="" des="" ancêtres.="" photo="" :="" toquoc.vn'="" data-index="1" style="box-sizing: border-box; background-color: transparent; color: rgb(19, 63, 106); transition: all 0.2s ease-out 0s; display: inline; font-size: 1.6rem; line-height: 2.6rem;">
 


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