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Les “gardiens de l’histoire” au carrefour de Dông Lôc

 Tous les jours, les employés du site historique du carrefour de Dông Lôc, province centrale de Hà Tinh, en uniforme militaire, prennent soin des tombes des dix jeunes femmes volontaires tombées au champ d’honneur en 1968. Une mission qui fait leur fierté. 


Au mois de juillet, la province de Hà Tinh, comme toutes les autres localités du Centre, est écrasée par la canicule. La chaleur étouffante atteint parfois un pic de 50°C, ce qui n’empêche pas les gens de venir à Dông Lôc, district de Can Lôc, pour rendre hommage aux dix  jeunes femmes héroïquement tombées au combat il y a 50 ans sous les bombardements américains. Le carrefour de Dông Lôc est devenu une adresse symbolique et incontournable pour les Vietnamiens patriotes mais aussi les étrangers intéressés par l’histoire. 

Sous un soleil de plomb, Dào Anh Tuân, chef adjoint du Comité de gestion du site du carrefour de Dông Lôc, fait son travail habituel consistant à ramener les visiteurs dans le temps et à revisiter les événements historiques nationaux. Portant un chapeau militaire de camouflage sur la tête, la sueur coulant à grosse goutte sur son front et mouillant son treillis, Dào Anh Tuân présente avec passion l’histoire de ces dix jeunes femmes volontaires ou encore celle des habitants indomptables et résilients qui protégeaient l’axe de ravitaillement pour la ligne de front au Sud... Des récits transmis par Tuân d’une manière authentique, vive et émouvante. 

“Être le pont reliant les visiteurs de toutes les régions aux histoires héroïques du carrefour de Dông Lôc est quelque chose dont je suis très honoré. Pouvoir contribuer à l’éducation sur la tradition révolutionnaire, auprès de la jeune génération en particulier, me rend plus qu’heureux”, confie Dào Anh Tuân. 

Afin d’obtenir des détails uniques et précis pour rendre ses exposés plus intéressants, Tuân a dû étudier de nombreux documents historiques ainsi que trouver des témoins de l’époque. 

Tuân est toujours volontaire pour jouer le rôle de guide bien qu’il soit actuellement très occupé par sa tâche de cadre gestionnaire du site. Chaque fois qu’il reçoit le plan de visite à Dông Lôc de délégations du Parti, de l’État ou de délégations internationales, il planche jusque tard dans la nuit, soucieux de trouver une manière efficace mais surtout attrayante de présenter l’histoire et de ramener les visiteurs dans le passé d’un lieu qui a marqué l’histoire nationale. 

Quand Tuân commence sa narration, le visiteur sent immédiatement la profonde gratitude du commentateur ainsi que son sentiment de reconnaissance infinie envers la génération qui s’est sacrifiée pour l’indépendance du pays. 

Dévotion patriotique 

Nguyên Ngoc Lan, 35 ans, fait tous les jours à moto les 40 km qui séparent le site de son domicile. Son travail dans la matinée consiste essentiellement à la préparation du thé et au changement des fleurs sur les dix tombes, avant la visite des délégations. Malgré la canicule de juillet, des milliers de visiteurs viennent à Dông Lôc. La chaleur rend le soin et l’entretien des tombes encore plus difficile. 

“Peu importe qu’il vente, qu’il pleuve, hiver comme été, je dois me lever à 05h00 tous les matins pour me rendre à moto jusqu’au site où je travaille jusqu’à la tombée de la nuit. Nous devons tous nous efforcer d’achever notre mission pour contribuer à la conservation de ce site ainsi que pour exprimer notre gratitude envers les jeunes volontaires tombées ici”, confie Lan. 

Luong Thi Thuy, 32 ans, après obtention de son diplôme universitaire, a été recrutée pour travailler sur ce site historique. Née dans le district de Can Lôc, Thuy est fascinée par la tradition héroïque de sa terre natale. Cela fait déjà sept ans que la jeune femme travaille ici comme guide-conférencière et elle est toujours aussi fière de son travail. “Ma plus grande fierté est de pouvoir enfiler l’uniforme militaire, le même que celui des jeunes volontaires d’autrefois, pour raconter les récits des jeunes héroïnes, tombées au champ d’honneur pour la paix de notre pays”, dit-elle. 

Selon le chef du site, Trân Dinh Uoc, plus de 300.000 visiteurs s’y rendent chaque année. Cette année, à l’occasion du 50e anniversaire du sacrifice des dix héroïnes, ce nombre a considérablement augmenté. Ainsi, le personnel tout entier doit faire des heures supplémentaires, sans jours de repos, ni week-ends. 
“Je rappelle souvent l’importance de l’esprit d’équipe à mes employés, de s’unir, d’améliorer continuellement son professionnalisme, de travailler avec un esprit jeune, neuf en étant toujours fier de représenter la nouvelle génération vivant dans un pays en paix grâce aux sacrifices que nous honorons. Ce site demeurera toujours une adresse historique où les générations futures étudieront et préserveront les traditions héroïques du pays”, déclare Trân Dinh Uoc. 
  
Un carrefour historique 

Situé à 20 km de la ville de Hà Tinh, Dông Lôc était, pendant la guerre contre l’armée américaine, la porte de communication entre le Nord et la piste Hô Chi Minh. Les avions américains y ont largué une énorme quantité de bombes. Ce tronçon de route, de moins de 20 km, a été à lui seul la cible de 2.057 bombardements. 

Une équipe de dix jeunes femmes volontaires âgées de 17 à 22 ans,  dirigée par Vo Thi Tân, était chargée de la remise en état de la route pour assurer la circulation. Le 24 juillet 1968, malgré des bombardements répétés, elles étaient toujours à leur poste pour reboucher les cratères et remettre la route en état. À 16h30, lors d’un nouveau raid de bombardiers américains, les dix jeunes femmes ont été tuées, la pelle à la main. 

Aujourd’hui, le carrefour de Dông Lôc a retrouvé un cadre verdoyant. Sur la colline, au milieu des pins et du chant des cigales, un monument a été érigé pour honorer les dix héroïnes. -CVN/VNA/VI 


 


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