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COVID-19: Comment s’en sortent-ils les touristes à Hôi An?

Étrange spectacle que celui que nous livre la ville de Hoi An ces jours-ci… D’ordinaire archibondée, effervescente, elle est devenue un véritable théâtre d’ombres, peuplé d’autochtones en distanciation sociale, mais aussi de touristes «piégés» par les circonstances.


Les touristes belges en quarantaine depuis plusieurs jours dans un resort à Hôi An. Photo : B.D

Anna, Française, est arrivée à Hôi An à la mi-mars avec son mari et sa fille. Bien malgré elle, ses vacances se sont trouvées prolongées, eu égard a l’interruption temporaire des lignes aériennes internationales.

«Quand pourrai-je rentrer?», « Comment faire si tous les restaurants sont fermés, si je suis persona non grata où que j’aille ? »… Ces questions angoissantes, Anna se les est posées, bien sûr. Mais pas davantage, car très vite, elle s’est rendue compte qu’elle n’était pas livrée à elle-même. Son hôtel, le Sea’Lavie Hôi An, lui est encore ouvert, à elle, à sa famille et à leurs autres compagnons d’infortune: quatre autres touristes britanniques et suisses, en l’occurrence…   

Assez rapidement, la «survie» s’est organisée. Comme la propriétaire de l’hôtel a gentiment mis la cuisine à sa disposition, le mari d’Anna, chef cuisinier, en a fait son quartier général. Quant aux autres, ils font les courses dans les alentours. Pour Pham Thi Hai Nguyên, la propriétaire en question, le geste est aussi bienveillant que commercial.   

«Si les autres hôtels sont fermés, on peut bien accueillir les étrangers coincés à Hôi An!», nous dit-elle. «Le tourisme, de toute façon, c’est le moteur économique de Hôi An, alors on a tout intérêt à aider les touristes et à leur montrer qu’on sait être accueillant, même en temps de crise : c’est comme ça qu’on se taille une bonne réputation!»    

Fin mars, ils étaient à peu près 900 étrangers à être ainsi retenus à Hôi An par la pandémie de Covid-19. Les autorités municipales ont donc décidé d’intervenir, comme nous l’explique Nguyên Thanh Hông, le directeur du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de Quang Nam.

«Les personnes arrivées avant le 1er avril sont autorisées à prolonger leur séjour, mais elles sont appelées à rester dans leurs hôtels», nous précise-t-il. «On recense environ 900 étrangers coincés par la crise du Covid-19. Ce sont des investisseurs, des experts, mais surtout des touristes… Plusieurs d’hôtels ont proposé des réductions en leur faveur.»

Concernant les touristes faisant l’objet de la quarantaine obligatoire, les autorités locales ont réquisitionné plusieurs hôtels hautement étoilés pour les transformer en centres de confinement. Comme quoi, le confinement haut de gamme, ça existe!... -VOV/VNA/VI


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