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Coronavirus, 100 jours de combat au Vietnam

Depuis plus de trois mois, le pays lutte contre le COVID-19. Malgré de bons résultats, il s’apprête à entrer dans une nouvelle phase. Plus que jamais, en cette période de crise, la population doit réapprendre à "vivre ensemble" tout en maintenant la sécurité et la santé de chacun.

Fin 2019, un virus mystérieux dénommé SRAS-CoV-2 a été détecté dans la ville de Wuhan, en Chine, se propageant très rapidement sur l’ensemble du territoire et dans environ 200 pays. Au 7 mai, on recensait plus de 3,8 millions de personnes contaminées et 265.112 morts dans le monde. Le premier trimestre 2020 a été marqué par d’énormes pertes humaines et matérielles.

Dès les premiers jours de la pandémie, le Vietnam a mobilisé toutes ses ressources pour faire face à la propagation du virus, comme l’a souligné le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam et président de la République, Nguyên Phu Trong : "Chacun doit se comporter comme un soldat sur le front de la prévention et de la lutte contre la pandémie".

La distanciation sociale

Le 23 avril à 00h00, le pays a mis fin à la distanciation sociale, 90 jours après l’apparition des premiers patients du 23 janvier. Le 22 janvier, l’hôpital Cho Rây à Hô Chi Minh-Ville avait reçu deux touristes chinois présentant des symptômes similaires à ceux causés par le virus SRAS-CoV-2. Le 23 janvier a marqué l’officialisation des deux premiers cas dans le pays. Et aussi le début du combat contre la pandémie au Vietnam.

Lors d’une réunion périodique du gouvernement, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a insisté : "Nous acceptons de mettre de côté les intérêts économiques pour protéger la santé et la vie des habitants". Il a indiqué que du 23 janvier au 23 avril, grâce aux mesures drastiques mises en place dont la distanciation sociale à l’échelle nationale, le Vietnam a obtenu de premiers résultats encourageants. Ces réussites sont considérées comme les prémices d’une nouvelle période, à la fois "de lutte contre la pandémie à long terme, ainsi que de mise en œuvre des objectifs de développement socio-économique", a-t-il souligné.

Le 30 mars, Nguyên Phu Trong a lancé un appel aux Vietnamiens du pays et expatriés à s’unir face au COVID-19. Il leur a demandé d’appliquer les préconisations du Parti et de l’État. Le 31 mars, le Premier ministre a ordonné, dans la directive No16, une distanciation sociale de 15 jours sur l’ensemble du pays, et ce à partir du 1er avril. Une décision sans précédent qui a imposé à chaque foyer de s’isoler et d’éviter au maximum les contacts extérieurs.

Pendant sept jours consécutifs, du 17 au 23 avril, le pays n’a recensé aucun nouveau cas selon le Comité de pilotage national de la prévention et de la lutte contre le COVID-19. À ce moment-là, on dénombrait 268 cas dans 28 provinces et villes.

Au lendemain de la fin de la distanciation sociale, le 24 avril, le vice-Premier ministre Vu Duc Dam a insisté sur la nécessité de poursuivre l’application des mesures de prévention contre le coronavirus. "Nous sommes heureux car après ces deux semaines de distanciation sociale, la pandémie a été maîtrisée. Cependant, nous ne devons pas oublier que dans le monde il y a 50.000 nouveaux cas chaque jour et 5.000 décès", a-t-il exprimé. Avant d’ajouter : "Beaucoup de personnes contaminées ne présentent aucun symptôme. Les experts disent que dans tous les pays, pas seulement au Vietnam, le risque reste élevé".

Au 7 mai, le Vietnam comptait 271 cas de coronavirus, dont 232 guéris et 39 traités dans les établissements hospitaliers.

Un combat de longue haleine

La distanciation sociale constitue la solution la plus efficace pour limiter la propagation du virus. Cependant, cette mesure n’est pas viable sur le long terme. Devant l’évolution imprévisible de la pandémie, le monde se doit de vivre avec le COVID-19 en attendant qu’un vaccin soit mis sur le marché. Le 25 avril, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a signé la directive No19 sur la poursuite des mesures. À la suite des trois semaines de distanciation sociale, le Vietnam continue de maîtriser la propagation du virus. Pourtant, les risques d’une nouvelle vague épidémique demeure élevés.

Le chef du gouvernement a demandé aux ministères, organes gouvernementaux, ministériels et aux Comités populaires provinciaux de prolonger l’application des principes de prévention et de lutte contre le COVID-19 (lavage des mains, port du masque dans les lieux publics, maintien d’une distance de sécurité, report d’événements culturels, sportifs, religieux, suspension temporaire des services non essentiels...).

Par ailleurs, les commerces de gros et de détail, le secteur de l’hôtellerie-restauration, les salles de sport, les sites historiques et naturels sont autorisés à rouvrir leurs portes à condition de respecter les mesures préventives. Aussi, la réouverture des transports en commun est-elle autorisée tout comme les écoles, les usines...

Les localités présentant un risque élevé de contamination doivent exécuter avec sérieux la directive N°16 du 31 mars du Premier ministre. Pour les autres communes, la distanciation sociale est proportionnelle à leur niveau de risque. Le ministère de la Santé poursuit ses efforts pour détecter et mettre en quarantaine les cas potentiels. Ceux de la Défense, de la Police et des Affaires étrangères assurent l’application des mesures de restrictions à l’entrée sur le territoire. Toutes les personnes entrant au Vietnam sont placées en quarantaine conformément aux règles en vigueur.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce et les autres services compétents se concentrent sur l’accélération de la signature de contrats d’exportation et se préparent au rétablissement des activités économiques vers d’autres pays dès la levée des restrictions. Il leur est également important de chercher, en parallèle, à développer le marché national, à garantir l’approvisionnement en articles de première nécessité. – CVN/VNA/VI


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