Le Japon demeure un marché prometteur pour les exportations vietnamiennes, notamment dans les secteurs des biens de consommation et des produits agricoles. Cependant, pour exploiter efficacement ce potentiel, les entreprises vietnamiennes doivent respecter des normes de qualité strictes et faire face à une concurrence féroce.
Des experts ont partagé ces informations lors d'un séminaire sur les stratégies visant à dynamiser les exportations des entreprises vietnamiennes vers le Japon. Cet événement a été organisé conjointement le 25 juin à Ho Chi Minh-Ville par le Centre de promotion du commerce et des investissements de Ho Chi Minh-Ville (ITPC) et le Bureau commercial du Vietnam à Osaka, au Japon.
Selon Tran Phu Lu, directeur de l'ITPC, les relations économiques entre le Vietnam et le Japon se sont fortement développées ces dernières années et constituent désormais un pilier de la coopération bilatérale. Le Vietnam est le septième partenaire d'exportation et le neuvième partenaire d'importation du Japon. Avec quatre accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux en vigueur entre les deux pays, il reste encore beaucoup à faire pour approfondir les liens commerciaux.
En 2024, le commerce bilatéral a atteint 46,23 milliards de dollars, le Vietnam exportant environ 24,61 milliards de dollars de marchandises vers le Japon. Les principales exportations comprennent les textiles et les vêtements, les véhicules et leurs composants, les machines et outils, les produits en bois, les meubles et les plastiques. En parallèle, le Japon a exporté environ 21,62 milliards de dollars vers le Vietnam, principalement des ordinateurs, de l'électronique et des composants, des machines, de l'acier et des téléphones portables.
Tran Phu Lu a souligné que les échanges commerciaux entre le Vietnam et le Japon devraient maintenir leur dynamique de croissance. Le Japon est non seulement un marché d'exportation clé, mais aussi une source essentielle de technologies de pointe et d'équipements industriels pour le Vietnam. L'augmentation des exportations de produits à forte valeur ajoutée tels que les ordinateurs, les composants électroniques et les produits industriels transformés est considérée comme une orientation stratégique. À l'inverse, les entreprises japonaises sont encouragées à accroître leurs investissements et leur offre de produits de haute qualité sur le marché vietnamien.
Pour tirer parti de ces opportunités, les entreprises vietnamiennes doivent améliorer la qualité de leurs produits, se tenir informées des tendances du marché, mettre en œuvre des stratégies de développement durable et rechercher activement des partenariats internationaux. La flexibilité est essentielle pour renforcer leur position sur le marché japonais et stimuler leur chiffre d'affaires à l'exportation, a-t-il suggéré.
Quyen Thi Thuy Ha, directrice du Bureau commercial du Vietnam à Osaka, a souligné que les économies du Vietnam et du Japon sont complémentaires plutôt que concurrentes, et que les deux pays partagent des similitudes culturelles et une proximité géographique. La communauté vietnamienne au Japon joue également un rôle crucial dans la promotion des échanges culturels et commerciaux. Malgré la forte demande d'importations du Japon, le Vietnam ne représente que 3,3 % de son volume total d'échanges, ce qui laisse entrevoir un potentiel de croissance important.
Les tendances de consommation actuelles des Japonais privilégient les produits respectueux de l'environnement, recyclables et sans plastique. Parmi les autres secteurs à forte demande figurent les aliments sains et sûrs, dont l'origine est clairement établie, les produits de beauté et de soins personnels, les appareils électroménagers et les services aux personnes âgées. La croissance des plateformes de commerce électronique telles que Rakuten et Amazon Japon accélère les achats en ligne, tandis que la consommation personnalisée gagne en popularité, les consommateurs japonais recherchant des produits adaptés à leur âge, leur sexe et leur mode de vie.
Concernant les opportunités pour les produits vietnamiens, Quyen Thi Ha a mis l'accent sur deux secteurs clés : le textile et la chaussure, et l'agriculture. Le marché japonais du textile et de la chaussure représente environ 55 à 60 milliards de dollars, les importations représentant 98,5 % du volume. Le Vietnam est le deuxième fournisseur du Japon dans ce secteur, détenant une part de marché de 17,2 %, juste derrière la Chine. Depuis l'entrée en vigueur du Partenariat économique régional global (RCEP), les exportations vietnamiennes de textiles et de chaussures vers le Japon ont augmenté de plus de 25 %.
Dans le secteur agricole, le Japon a une forte demande de produits sains et biologiques, notamment de fruits tropicaux, de café, de noix de cajou et de légumes. La valeur des importations japonaises de ces produits est en forte hausse. En 2024, les importations japonaises de grains de café ont notamment augmenté de 20,2 % par rapport à 2023, tandis que les importations de cacao et de ses produits ont bondi de 115 %. La communauté vietnamienne, forte de plus de 634 000 personnes vivant et travaillant au Japon, représente également une base de consommateurs essentielle pour la cuisine vietnamienne.
Pour réussir au Japon, les entreprises vietnamiennes devraient investir dans la qualité de leurs produits, mener des études de marché approfondies, comprendre la culture locale et nouer des relations durables avec leurs partenaires japonais.

Du point de vue des acheteurs japonais, Shiotani Yuichiro, directeur général d'AEON TOPVALU Vietnam, a souligné l'importance accordée par AEON au développement durable et à la responsabilité sociale des entreprises. Le groupe privilégie les produits certifiés internationaux tels que le Conseil de gestion marine (MSC), le Conseil de gestion de l'aquaculture (ASC) et le Conseil de gestion des forêts (FSC).
Pour devenir fournisseur d'AEON ciblant les marchés nationaux et de l'ASEAN, les entreprises devraient être légalement établies depuis au moins un an, disposer d'une capacité de production adaptée aux commandes et démontrer un engagement envers une coopération à long terme. Pour celles qui souhaitent exporter au Japon, des normes encore plus strictes s'appliquent, notamment en matière de pratiques de travail, de sécurité, d'environnement et d'éthique des affaires.
Shiotani Yuichiro a suggéré aux entreprises vietnamiennes manquant d'expérience à l'exportation de commencer par devenir des partenaires stratégiques d'AEON. Grâce au vaste réseau de distribution d'AEON, les produits vietnamiens peuvent non seulement s'implanter au Japon, mais aussi conquérir les marchés internationaux, a-t-il souligné. -VNA/VI