Cinq ans après la création d’une classe sur l’île de Hon Chuôi (bourg de Sông Dôc, district de Trân Van Thoi, province de Cà Mau), le sous-capitaine Trân Binh Phuc a pu scolariser au total 21 élèves, âgés de 6 à 15 ans, soit la totalité des enfants de l’île.
L’île se trouve au sud-ouest du Vietnam, à 17 milles marins de l’embouchure du fleuve Sông Dôc, et compte 129 habitants. Ces derniers, pour la plupart des Khmers, sont analphabètes et vivent de la pêche.
Une classe avait été ouverte sur l’île en 1995 par le poste de garde frontière No 704, de la 5e zone des forces marines, mais avait dû être fermée à cause du manque d’élèves. En 2009, le sous-capitaine Trân Binh Phuc a été envoyé sur l’île et comme il n’a trouvé aucun habitant, ni enfant, ni adulte, ne sachant lire ou écrire, il a décidé d’ouvrir une classe.
L’île de Hon Chuôi, au sud-ouest du pays, relève du bourg de Sông Dôc, district de Trân Van Thoi, province de Cà Mau
La classe accueille chaque jour de nombreux enfants locaux
Le sous-capitaine Trân Binh Phuc donne la leçon aux enfants de Hon Chuôi
Le professeur-soldat Trân Binh Phuc
La classe comprend cinq groupes de différents niveaux
Actuellement, tous les élèves de la classe savent lire et écrire
Trân Thi Thao, élève de 5e classe
Trân Binh Phuc et ses élèves en récréation
Les élèves de retour chez eux
Les élèves de la classe à côté de visiteurs venus du continent |
Une salle de près de 30 m², en bois, a vu le jour. En dépit de ses efforts pour persuader les parents de faire scolariser leurs enfants, sa classe n’a accueilli à ses débuts que 11 gamins.
A la deuxième moitié de l’année scolaire, la classe de M. Phuc a reçu du mobilier scolaire, du matériel et des manuels et le programme d’études a été amélioré en s’inspirant de celui de l’école primaire. Cependant, le cours réunit des élèves de différents niveaux, M. Phuc doit faire la leçon au même moment à 5 groupes d’élèves de la 1ère à la 5e classe. Pour que ses élèves puissent bien assimiler la leçon, le professeur Phuc a conçu navires, poissons, arbres…, qui servent de matériel didactique surtout lors des cours de lecture ou de mathématiques.
« Chaque matin, c’est le professeur Phuc qui nous amènent à la classe, puis quand la classe est fermée, c’est toujours lui qui nous ramène chez nous. Grâce à lui, nous pouvons composer des poèmes, raconter une histoire, chanter…», a confié Trân Thi Thao, 15 ans.
« Le niveau d’instruction de mes élèves est cependant inférieur à celui des élèves sur le continent. C’est pourquoi j’espère toujours que l’Etat et l’administration locale nous aiderons à développer l’enseignement sur l’île », a souhaité le professeur-soldat Trân Binh Phuc./ .
Texte: Dô Van – Photos: Nguyên Luân