Pour le peuple khmer du sud du Vietnam, le mariage est un rituel étroitement lié aux coutumes de leur lignée familiale et de leur communauté, et reflète des caractéristiques culturelles uniques.
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Les Khmers du Vietnam, avec plus d'un million de personnes, vivent principalement dans les provinces du Sud : Soc Trang, Vinh Long, Trà Vinh, Cân Tho, Kiên Giang et An Giang. La population de ce groupe ethnique est la plus nombreuse parmi les ethnies du groupe des langues môn-khmer.
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Le mariage de Phan Thi Diem Trinh et Danh Chanh Da, dans le district de My Xuyên, province de Soc Trang, a été organisée avec les rites traditionnelles complets. Avant le mariage, deux rites ont été effectués par la famille de l'époux : Pithi Stous (La prise de contact) et Sday Don Dang (Fiançailles).
Lors du Pithi Stous (signifiant « introduction »), les parents de l'époux, accompagnés par la personne âgée la plus prestigieuse (localement appelé Pea Lea) du village, vont à la maison de la mariée pour se présenter et en apprendre davantage sur sa famille. Une autre journée est fixée pour revenir et faire le rituel Sday Don Dang. Après ces deux rituels, les deux familles vont informer leurs parents, amis et villageois qu'ils sont officiellement des familles unies par le mariage.
Le mariage se déroule pendant trois jours à la maison de la mariée. La mariée portait un costume traditionnel de mariage : un Xampot violet foncé ou rose - hol (pantalon), une longue robe rouge, une écharpe qui descend jusqu'à la taille et un chapeau Pkal plac (en forme de pyramide) en métal ou en carton. Le marié porte un sarong traditionnel, une chemise courte rouge et boutonné devant.

Présents de la famille du marié à celle de la mariée.

Offrandes à l’autel des ancêtres à la cérémonie de mariage.

Position des mains des mariés lors d’un rite traditionnel, symbole de la protection de la famille du couple.

Les mariés Danh Chanh Da et Phan Thi Diêm Trinh guidés par M. Pea Lea
(le vieillard le plus prestigieux de la région) le jour de leur mariage.

Les parents de la mariée reçoivent des cadeaux de la famille du marié le 2e jour du mariage.

M. Pea Lea préparant la cérémonie de couper des fleurs d’aréquier, appelé Pithi kat khanh sla.

Les fleurs d’aréquier sont répartie en trois faisceaux, le premier pourla mariée,
le second pour sa mère et le dernier pour ses frères et sœurs en signe de gratitude.

M. Pea Lea semant les fleurs sur les mariés en signe de souhaits de bonheur pour le jeune couple.

Le rituel de lier des fils sur les poignets des mariés. |
Le premier jour, les amis de l'époux viennent aider à la mise en place de la salle de mariage. Deux jeunes célibataires vont chercher des fleurs d’aréquier (appelées « fleurs d'or et d'argent » par le peuple khmer), liés en trois faisceaux pour exprimer la gratitude de l'époux envers son beau-père, sa belle-mère et ses beaux-frères et belles-sœurs.
Parmi les rites mentionnés ci-dessus, la coupe de fleurs d’aréquier, appelée Pithi kat khanh sla par le peuple khmer, est un rituel d'importance, car il autorise officiellement les deux jeunes gens à devenir mari et femme.
Le deuxième jour, le Pea Lea et les parents du marié apportent les offrandes à la maison de la mariée. Le rituel a lieu au son de la musique traditionnelle.
Le troisième jour, une cérémonie dédiée au Génie-Soleil a lieu le matin, suivi par le rituel de lier des fils sur les poignets. Des fils de couleur rose sont utilisés pour attacher les poignets du couple, la couleur rose étant symbole de la vie conjugale durable. Après, le couple est autorisé à entrer dans la chambre nuptiale.
Si le mariage khmer a connu quelques changements ces dernières années, fondamentalement, il conserve ses rites traditionnels. Il fait parti des patrimoines culturels immatériels du pays qui nécessitent une bonne conservation, contribuant à l'enrichissement de la culture vietnamienne.
Article : Nguyên Oanh - Photos : Duy Khuong
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