Le complexe textile de Nam Dinh, après 110 années de bons et loyaux services, a dû déménager dans la zone industrielle de Hoa Xa, à 5 km du centre-ville. Une déchirure pour plusieurs générations d’habitants de la ville.
La filature de Nam Dinh fut à l’origine un établissement de recherche sur la soie, crée par le gouverneur d’Indochine De Lanessan (1887–1888). En 1989, le gouverneur de l’Indochine, Paul Doumer, autorisa la création d’une filature à vapeur, qui fut installée dans le centre-ville de Nam Dinh. En 1924, l’usine comptait 6.000 ouvriers et fin 1939, les locaux de l’usine furent développés et le complexe abrita trois ateliers textiles, un atelier de tissage, un autre de teinture, un autre de couvertures et un atelier mécanique.
La filature de Nam Dinh fut d’abord un établissement de recherche sur la soie, créé par le gouverneur
de l’Indochine De Lanessan. En 1889, le gouverneur de l’Indochine Paul Doumer autorisa la création
d’une filature à vapeur. Photo: Công Dat
Le billet de 2.000 dongs actuel est à l’effigie de la filature de Nam Dinh, symbole de l’industrie vietnamienne
à la période du Renouveau. Photo : Công Dat
Des ateliers textiles. Photo : Công Dat
Outre l’atelier de teinture qui s’est installé le premier à la zone industrielle de Hoa Xa, d’autres établissements
de l’usine textile Nam Dinh demeurent au sein du complexe. Photo : Công Dat
Une machine âgée de plus d’un siècle. Photo: Công Dat
Un coin de la filature du complexe. Photo: Công Dat
La production est totalement automatisée. Photo: Công Dat
Ouvriers travaillant encore dans les anciens locaux avant de déménager dans la zone industrielle.
Photo: Công Dat
Tran Thi Kim Yen, 48 ans, travaille à l’usine depuis 25 ans. Photo : Viêt Linh |
En 1954, la filature de Nam Dinh fut à la disposition de l’Etat et rebaptisée « complexe textile de Nam Dinh ».
« En 1954, lorsque nous prîmes la direction de l’usine, la plupart des équipements étaient détruits. Grâce à des subventions accordées par l’Etat, l’usine fabriquait à cette époque du filé, du coton hydrophile, des couvertures pour alimenter le marché du Nord », a rappelé Nguyen Van Mieng, directeur de la société générale par actions du textile-habillement Nam Dinh.
« Nam Dinh fut l’une des localités les plus ravagées par les attaques de l’armée américaine au Nord. Plusieurs sections furent détruites et durent évacuer ailleurs. Seuls les ateliers textiles et de teinture restèrent opérationnelles dans la ville, et participèrent ainsi à des activités militaires », a raconté Nguyen Van Som, 78 ans, ancien ouvrier de l’usine.
Quand la guerre fut terminée, la filature passa à une nouvelle étape de production. Elle emprunta de l’argent à la banque pour importer des équipements, de la soie, des fibres et de la teinture, noua des coopérations avec des sociétés vietnamiennes pour élargir sa production. « Le complexe textile de Nam Dinh a employé jusqu’à 18.000 employés, soit 10% de la population de la ville », a-t-il dit encore.
« Les infrastructures du complexe textile étaient suffisants pour faciliter la vie quotidienne de tout le personnel : une école maternelle, des écoles primaire, secondaire ou lycées, un centre de formation professionnelle, un hôpital…», s’est souvenu Nguyen Van Mieng.
L’amphithéâtre du complexe textile est fortement inspiré de l’architecture française. Photo: Công Dat
Beaucoup d’habitants de Nam Dinh, particulièrement les employés de l’usine, sont émus en évoquant
l’histoire éblouissante de l’usine. Photo : Viêt Linh
D’anciens panneaux et banderoles de l’usine.Photo : Viêt Linh
Les anciens locaux de l’usine seront détruits. Photo : Viêt Linh
Des fenêtres couvertes de poussières de coton.Photo : Công Dat
Un coin d’un atelier à l’architecture originale.Photo : Công Dat
Des fenêtres couvertes de fils de soie témoignant de la période dorée de l’usine. Photo : Công Dat
L’extérieur du complexe est totalement détruit.Photo : Công Dat
D’anciens ouvrages rattachés à l’histoire de l’usine seront préservés. Photo : Công Dat
En regardant ces images, pas trop de gens peuvent croire que cet endroit a été utilisé pour
nourrir 1/10 de la population de la ville de Nam Dinh. Photo : Công Dat
L’usine textile de Nam Dinh fait partie de l’histoire locale et beaucoup d’habitants ont été navrés d’apprendre
la destruction de l’établissement. Photo : Công Dat |
Selon la planification de la ville de Nam Dinh, un centre urbain sera construit sur l’ancien emplacement de la filature. /.
Texte et photos: Công Dat – Viêt Linh