Entre ciel et terre, les échassiers belges émerveillent Hué
Au fil de leurs nombreuses visites au Vietnam, les troupes d’échassiers belges ont offert des performances exceptionnelles lors de festivals locaux, contribuant ainsi à renforcer l’amitié entre les deux pays.
L’art de marcher sur des échasses en Belgique remonte au XIVe siècle, notamment dans la région de Merchtem, souvent confrontée aux inondations. Les habitants y ont inventé cette technique pour s’adapter aux conditions météorologiques difficiles. Peu à peu, la marche sur échasses a évolué, passant d’un simple moyen de déplacement à une véritable forme d’art du spectacle, portée par plusieurs troupes de renommée internationale telles que la Troupe d’Échasses de la Ville de Namur ou les « Steltenlopers van Merchtem ».
Ces dernières années, la coopération entre le Vietnam et la Belgique s’est intensifiée, notamment dans le domaine des échanges culturels. Conscients des similitudes dans la pratique des échasses entre les deux pays, des artistes belges ont présenté cette discipline lors des Festivals de Hué. Leurs spectaculaires spectacles de rue ont profondément impressionné le public vietnamien ainsi que les touristes internationaux, renforçant ainsi les liens culturels entre les deux nations.
En 2024, la troupe royale d’échasses de Merchtem a participé pour la cinquième fois au Festival de Hué. Pour les habitants, l’image des artistes belges marchant avec grâce sur leurs échasses est devenue familière, presque comme celle d’amis proches. Après chaque représentation, les artistes ont pris le temps de découvrir la culture et la gastronomie de Hué, visitant des sites emblématiques tels que le pont Trang Tien, le palais Khai Dinh ou encore la rivière Huong (rivière des Parfums).
Johan Vrijders, membre de la troupe, a partagé son enthousiasme à l’idée de venir pour la première fois au Vietnam : « Je suis vraiment très impatient de participer au festival, non seulement pour présenter notre spectacle, mais aussi pour m’immerger dans la richesse du pays, rencontrer ses habitants et découvrir sa fascinante culture. »
« Nous avons participé à plusieurs reprises au Festival de Hué, mais chaque visite est une expérience unique. Les habitants de Hué sont chaleureux, amicaux, hospitaliers, et ils aiment profondément l’art des échasses », a déclaré Roger Daelemans, chef de la troupe royale d’échasses de Merchtem.
Les artistes belges vont au-delà du spectacle : ils souhaitent également apporter une aide concrète face aux défis du Centre du Vietnam, souvent touché par les inondations. Pendant leur séjour, Roger Daelemans et son équipe ont enseigné à de jeunes Vietnamiens à marcher sur des échasses en bambou pour traverser les eaux profondes, espérant leur transmettre une compétence utile. Leur générosité incarne un véritable esprit d’humanité et de partage, faisant d’eux bien plus que de simples artistes.
Chaque paire d’échasses arborée par les artistes brille aux couleurs du drapeau belge — jaune, rouge et noir — et s’élève à environ cinq mètres de hauteur, comme un symbole de fierté. Ces échasses, ainsi que tous les accessoires, sont soigneusement préparés et expédiés par avion au Vietnam avant chaque festival, témoignant de l’attention et de l’amour apportés à chaque détail. Après leurs prestations saisissantes, les artistes reçoivent en retour des chapeaux coniques vietnamiens, offerts comme symboles précieux d’amitié. Certains les ramènent en Belgique, emportant avec eux une part du Vietnam, souvenir à la fois joli et chargé de sens, marqué par le lien tissé entre deux cultures.
Composées de centaines de membres se produisant au Vietnam, les troupes d’échassiers belges jouent un rôle essentiel dans la préservation de l’art des échasses, un patrimoine culturel immatériel de la Flandre. En même temps, elles contribuent à faire connaître cette tradition à un public international, diffusant ainsi la richesse de ce savoir-faire ancestral à travers le monde.
Les performances des artistes belges ont renforcé l’amitié sincère avec le peuple vietnamien. Ce lien chaleureux et précieux mérite d’être préservé et renouvelé, car l’art ne doit pas se limiter à une performance : il doit devenir un véritable pont entre les cultures, favorisant la compréhension et l’échange mutuel./.
Texte: Bich Vân - Photos: Thanh Giang/VI - Traduction: Hà Vu