À la découverte du complexe des reliques du Premier Docteur Nguyên Binh Khiêm

Le complexe comprend plusieurs structures telles que des temples, des sanctuaires ancestraux, une maison à stèles, ainsi que des jardins de pins et des étangs de lotus. Le temple principal, situé au cœur du site, est un édifice traditionnel à trois pièces et deux ailes, coiffé d’un toit en tuiles écailles de poisson aux bords incurvés. La structure, entièrement composée de piliers et de poutres en bois précieux (bois de fer), est finement sculptée de motifs représentant les quatre animaux sacrés, les quatre saisons, ainsi que des fleurs et feuillages stylisés typiques de la dynastie Lê-Mac.
Dès le seuil franchi, l’atmosphère solennelle s’impose, enveloppée d’une décoration sobre et respectueuse. Au centre, un autel majestueux accueille une statue de Nguyên Binh Khiêm, représenté assis en méditation, symbole de sagesse et de recueillement. Devant lui, un bureau et une pierre à encre évoquent la réflexion et l’écriture. De part et d’autre, des tablettes honorent les ancêtres et la famille, témoins du respect filial. Sur les panneaux laqués et les sentences parallèles, les caractères chinois célèbrent la grandeur de ses talents, sa vertu morale et la richesse de sa contribution à la nation.
La maison des stèles abrite de précieux documents sur la vie et l’œuvre de Nguyên Binh Khiêm. Parmi eux figure une stèle gravée intitulée Bach Vân Am Ký, écrite par le maître lui-même, relatant la construction de l’ermitage de Bach Vân et ses années de retraite, d’enseignement et de méditation. Le grand jardin de pins et de cyprès, peuplé d’arbres centenaires, offre un espace paisible où il méditait, récitait ses poèmes, recevait ses invités et dispensait son enseignement.
Penseur de renom, Nguyên Binh Khiêm a laissé derrière lui plusieurs œuvres précieuses telles que Bach Vân Thi Tập, Bach Vân Quốc Ngữ Thi Tập (Recueils de poèmes des Nuages Blancs, le premier écrit en chinois classique Hán Nôm; le second en nôm, une ancienne écriture démotique vietnamienne basée sur les caractères chinois) et Sấm Trạng Trình (Les Prophéties de Trang Trinh). Ses écrits, empreints d’humanisme, de patriotisme et d’amour pour le peuple, témoignent de son engagement moral et de son profond souci éducatif. Ses prophéties sur le destin du pays sont devenues des principes directeurs, inspirant de nombreuses générations.
Chaque année, diverses activités culturelles et festives sont organisées au sein du complexe. En particulier, la commémoration de l’anniversaire de sa mort, célébrée le 28e jour du 12ᵉ mois lunaire, réunit des milliers de fidèles et de visiteurs. Cet événement est non seulement l’occasion de rendre hommage à ses mérites, mais aussi un moment d’éducation aux valeurs traditionnelles et morales, transmises aux jeunes générations.
Le complexe est aujourd’hui soigneusement préservé et restauré par les autorités et la communauté locale, tout en conservant son architecture traditionnelle d’origine. Sa gestion est rigoureuse, et les visites y sont organisées de manière ordonnée.
Héritage exceptionnel de valeurs historiques, culturelles et architecturales, le complexe des reliques du Premier Docteur Nguyên Binh Khiêm est une fierté pour la ville de Hai Phong et un patrimoine précieux pour la nation. Sa préservation contribue à transmettre l’esprit patriotique, le respect des enseignants et la richesse culturelle du passé aux générations futures./.
Nguyên Binh Khiêm est né en 1491 dans une famille imprégnée de tradition confucéenne. Dès son enfance, il étudia à la pagode Met sous la direction du professeur Trân Ông Soc. En 1535, il réussit brillamment les concours mandarinaux et obtint le titre de Premier Docteur. Il reçut également le titre de marquis Trinh Tuyên et fut surnommé Trang Trinh. Après sept années passées au service de l’administration, il décida de se retirer dans sa ville natale, où il fit construire l’ermitage de Bach Vân afin de se consacrer à la méditation et à l’enseignement. Il y fonda également une école, formant de nombreux élèves talentueux, parmi lesquels Phung Khac Khoan, Nguyên Du et Luong Huu Khanh...
- Texte et Photos: Công Dat/VI-Traduction: Hà Vu-Graphisme: Thao Nguyên