La laque traditionnelle vietnamienne est tirée de la sève du laquier Rhus succedanea, arbre planté sur les collines longeant le Fleuve Rouge dans la province de Phu Tho. Trois ans après sa plantation, il donne de la sève et on la récolte de six à huit ans. Une fois traitée, la sève devient de la laque traditionnelle avec les trois couleurs principales : noir (then), brun (aile de blatte ou cánh gián) et rouge (son).
La laque traditionnelle est très collante. Une fois séchée, elle devient résistante, imperméable et antimite. Sa transparence est sa brillance rehausse l’éclat des couleurs et rendent parfaitement les volumes et différents plans des tableaux. Grâce à ses qualités, nos ancêtres s’en servaient beaucoup pour laquer les statues des pagodes ou les objets de la vie quotidienne : boîtes à bétel, coffrets, tables, chaises…
L’année 1930 marque un tournant dans l’histoire de la laque traditionnelle. A cette date, l’Ecole des Beaux-Arts de l’Indochine à Hanoi, a ouvert un établissement en vue de mener des études sur la laque traditionnelle. C’est ainsi que la laque poncée voit le jour avec le nom de précurseurs bien connus tels que Nguyen Gia Tri, Tran Van Can, Tran Quang Tran, Nguyen Khang, Pham Hau… et des tableaux célèbres comme ‘’L’étang’’ de Tran Van Tran, ‘’Paysages du Bac Ky’’ (Nord-Vietnam) de Le Pho…
Les techniques de laque poncée sont complexes et comprennent plusieurs étapes. La première est la préparation de la plaque de bois qui servira de support, un travail long et minutieux. Dans la 2e étape, l’artiste trace les lignes du dessin. Il colore ensuite les premiers plans puis les seconds. Il doit effectuer ce travail couleur par couleur et attendre que chaque couche soit sèche avant d’entamer la suivante. Ensuite c’est l’étape du ponçage, menée avec grand soin. En dernier lieu, l’artiste doit frotter la surface poncée pour la rendre brillante, alors le dessin apparaît bien net. Le séchage exige que le tableau soit maintenu à l’abri du vent, dans une atmosphère humide. Le plus difficile pour le peintre, c’est qu’après le séchage, la laque n’aura pas les mêmes nuances qu’auparavant, de sorte que l’artiste doi prévoir la durée du séchage…
En plus des trois couleurs traditionnelles rouge, noir, brun, les artistes des générations suivantes ont enrichi leur gamme avec des matières diverses : poudre de métal, d’or, d’argent, coquilles d’œufs….

Phung Dzi Thuan, peintre de la collection de 34 tableaux en laque traditionnelle

La collection en laque traditionnelle de Phung Dzi Thuan impressionne fortement les Vietnamiens et les étrangers qui adorent la peinture |
Quelques mots sur le peintre Phung Dzi Thuan : ce peintre, âgé de 77 ans, commence ses études à l’école des Beaux-Arts du Vietnam en 1955, sous le guide de maîtres comme Pham Hau, Tran Quang Tran…
Sa collection présente 34 laques poncées, travaillées à partir de la laque traditionnelle, riches en couleurs foncées comme ‘’La porte O Quan Chuong » ‘’La vieille ville’’, ou des couleurs contrastées comme ‘’Clair de lune’’, ‘’Feuilles d’automne’’
Des laques poncées de Phung Dzi Thuan :

’Jeune fille et automne’’, dimension : 90 x 120 cm

‘’Tuan Ty Dao Hue’’, dimension : 90x 120 cm

‘’Amour du peintre’’, dimension : 80x 120 cm

‘’Cérémonie du Tru tich’’, dimension : 90x 120 cm

‘’ Le temps passé’’, dimension : 90x 120 cm

‘’Marché de Hang Be’’, dimension : 90x 120 cm

‘’Légende de Quan Am’’ , dimension : 90x 120 cm

‘’Fragance de la campagne’’, dimension : 80x 120 cm

‘’Une jeune fille au milieu des hommes’’, dimension : 110x 120 cm

’La sous - préfète Thanh Quan ’’, dimension : 145x 120 cm

‘’Portique O Quan Chuong’’ , dimension 160 x 120 cm

‘’Poétesse Ho Xuan Huong’’ , dimension 145 x 120 cm

‘’Illusion du pays natal’’ , dimension 80 x 120 cm

‘’Au retour du chemin d’antan’’, dimension 80 x 110 cm

‘’Orage’’ , dimension 80 x 120 cm

‘’Rue de Dong Xuan ’’ , dimension 90 x 120 cm

‘’Vielleuses rues ‘’, dimension 80 x 120 cm

‘’Pluie dans l’après-midi ’’ , dimension 90 x 120 cm |
Texte : Vinh Hung – Photos : Cong Dat