Fondée par Nguyen Công Hung (1982-2012), un informaticien souvent surnommé « le Chevalier de l'informatique », l’entreprise sociale Nghị lực sống (Volonté de vivre) œuvre depuis vingt ans à offrir des formations et des opportunités professionnelles durables aux personnes en situation de handicap, avec pour objectif leur intégration pleine et entière dans le monde du travail.
Fondée par Nguyen Công Hung (1982-2012), un informaticien souvent surnommé « le Chevalier de l'informatique », l’entreprise sociale Nghị lực sống (Volonté de vivre) œuvre depuis vingt ans à offrir des formations et des opportunités professionnelles durables aux personnes en situation de handicap, avec pour objectif leur intégration pleine et entière dans le monde du travail.
La salle d’informatique du Centre Nghị lực sống est aujourd’hui bien équipée. Photo : Tât Son/VI
Vu Phong Ky, ancien apprenant du Centre, est devenu enseignant après avoir acquis une solide expérience professionnelle. Photo : Tât Son/VI
Ngô Thi Huyên Minh, aujourd’hui directrice du Centre, se souvient : « Dès que Nguyen Công Hung est venu à Hanoï pour recevoir ce prestigieux prix, il a exprimé son souhait d’aider les personnes handicapées par le biais de l’emploi. » À l’époque encore étudiante, elle s’est engagée à ses côtés, avec un groupe d’amis, pour ouvrir une modeste classe d’informatique.
Les débuts étaient loin d’être simples : les ordinateurs étaient encore peu répandus, et les ressources très limitées. Avec leurs propres fonds, ils ont loué un appartement et transformé le salon en salle de formation. Nguyen Công Hung a aussi conçu des sites web pour des entreprises, afin de financer l’activité. En 2009, dix anciens ordinateurs ont été donnés pour appuyer l’apprentissage. Quelques années plus tard, grâce au soutien du ministère de l’Information et des Communications – en particulier de l’ancien vice-ministre Nguyen Minh Hông – une dizaine d’ordinateurs neufs ont permis de stabiliser la formation et de structurer l’enseignement.
En plus de l’informatique, le Centre propose des formations artisanales, notamment en orfèvrerie, dispensées par des artisans du village de Dinh Công (Hanoï). Photo : Tât Son /VI
Aujourd’hui, le Centre forme 60 élèves par session, contre 15 à ses débuts, sur une période de six mois. La formation, axée sur les besoins du secteur des technologies de l'information, s’adresse principalement aux personnes handicapées, mais aussi à celles issues de milieux vulnérables : proches de personnes en situation de handicap, enfants de bénéficiaires d’assistance sociale, victimes de violences conjugales, enfants des rues ou orphelins.
Nghị lực sống est aussi un lieu d’échange et d’entraide entre personnes en situation de handicap, dans leurs études comme dans la vie quotidienne. Photo : Tât Son /VI
Lors de notre visite, nous avons rencontré Vu Phong Ky, enseignant en fauteuil roulant. Lui-même atteint d’ostéoporose affectant les jambes et les bras, Ky a été formé au Centre en 2009. Après avoir brillamment intégré la société Esofiflow (filiale du groupe danois Esoft), il est revenu transmettre son savoir. « La plupart des élèves n’ont jamais touché à un ordinateur. Ils apprennent d’abord à utiliser une souris, à allumer une machine... En deux mois, ils savent retoucher des photos immobilières, traiter des données, monter des vidéos, utiliser Canva, et même créer des vidéos avec l’intelligence artificielle. » Après six mois, beaucoup sont prêts à intégrer les entreprises partenaires du Centre.
Les cours de compétences de vie aident les pensionnaires à mieux s’intégrer dans la société. Photo : Tât Son /VI
Le Centre accorde une attention particulière à l’aménagement des équipements et des passerelles pour offrir un environnement d’apprentissage adapté. Photo : Tât Son /VI
En plus de l’informatique, Nghị lực sống propose des formations artisanales, notamment en orfèvrerie, avec l’appui d’artisans du village de Dinh Công (Hanoï). Après un à deux mois de formation, les élèves peuvent déjà produire des objets et gagner entre 1 et 2 millions de dôngs par mois. En progressant, certains rejoignent les ateliers du village, avec un salaire pouvant atteindre 6 millions de dôngs mensuels.
En plus de la formation professionnelle, les pensionnaires participent à diverses activités physiques. Photo : Archives du Centre Nghị lực sống
Les pensionnaires du Centre Nghị lực sống reçoivent avec fierté leur certificat de fin de formation. Photo : Archives du Centre Nghị lực sống
Au-delà des compétences techniques, la confiance en soi est au cœur du projet. Dang Nguyen Hông Hanh, bénévole et formatrice en compétences de vie, explique : « Les élèves apprennent à adopter une pensée positive, à fixer des objectifs et à développer des stratégies pour les atteindre. Grâce à cette organisation, ils sortent de leur zone de confort, osent vivre de nouvelles expériences, acquièrent des compétences avec assurance, et deviennent à leur tour des sources d’inspiration. »
Texte: Ngân Hà - Photos: Tât Sơn/VI et Archives du Centre Nghị lực sống - Traduction: Hà Vu