Économie

Les fibres de bananier du Vietnam conquièrent le marché mondial

La coopérative de commerce et de services agricoles Khang Thai, district de Phu Xuyên  à 40 km du centre-ville de Hanoi, est le premier modèle au Vietnam utilisant des tiges de bananier pour les transformer en articles de la vie quotidienne.  
Les produits en fibres de bananier de la coopérative, qui  participent au programme  « A chaque commune, son produit » (OCOP), se sont  vus attester du label 5 étoiles. Exportés, ils  promettent de rapporter au pays des centaines de millions d’USD.  Une prometteuse filière d’économie rurale qui consiste à transformer des fibres de tronc  de bananier a ainsi vu le jour.

Des cultures de bananiers s’étendent sur 100 hectares  dans les communes de Khai Thai, Hong Thai, Nam Tien et Van Nghe, district de Phu Xuyên (Hanoi).

Le bananier n'est pas un arbre mais une plante herbacée dont les tiges ne portent qu'une seule fois des fruits. Elles sont ensuite coupées et généralement brûlées en bordure des champs, créant une source de pollution. Apprenant que  la SARL  MTV Musa Pacta était la première société au Vietnam à transformer les bananier en fibres servant à fabriquer  des articles de consommation, Nguyên Duc Tuan a créé la coopérative de commerce et de services agricoles Khang Thai, en souhaitant  faire de ces troncs  des produits rentables.

 

Une bananeraie de 100 hectares dans la commune de Khai Thai, district de Phu Xuyen (Hanoi)


Des paysans traitent le tronc d’un bananier


Les fibres de bananier sont séchées au soleil


Une corde  en fibres de bananier


Les travailleurs de la coopérative Khai Thai créent des produits artisanaux à partir des fibres de bananier …


Tressage d’une corde de fibres de bananier


Une corde de fibres de bananier sert à fabriques des tapis


Dernière étapes du tressage d’une corbeille en fibres de bananier


Fabrication d’un produit en fibres de bananier

La coopération compte actuellement 35 employés  et ses 3 établissements se répartissent dans les communes  de Lap Phuong et Vinh Trung, district de Phu Xuyen.  Toutes les parties du bananier sont utilisables: les fibres sont séchées puis servent à faire des produits de la vie quotidienne, le jus extrait du tronc sert à arroser les légumes, et les résidus sont transformés en engrais car ils sont riches en minerais et respectueux de l’environnement. 
Le Vietnam dénombre environ 150.000 ha de bananiers qui devraient fournir chaque année 200.000 tonnes de fibres et rapporter quelques  700 millions d’USD par an.
 

« La coopérative multiple ses établissements de production dans l’ensemble du district pour atteindre le but d’exporter  chaque année 3.000 tonnes de fibres et de  produits à base de fibres de bananier », a informé Nguyen Duc Tuân, directeur de la coopérative.

Une autre joie. Le centre d’assistance au transfert technologique du ministère des Sciences et   Technologies est venu examiner le modèle de Khai Thai  afin d’ensuite le répandre dans l’ensemble du pays.

Le ministère créera des zones de culture de bananier et de coopération avec la coopérative Khai Thai, dans les 63 villes et provinces du pays.

Produits artisanaux fabriqués à partir de fibres de bananier :
















« Nous avons reçu des commandes  de fibres de bananier et produits dérivés de plusieurs pays étrangers tels que  Japon ou Singapour…Cette filière,  vieille d’une vingtaine d’années, enregistre une croissance annuelle de 16% et s’avère un marché prometteur», a confié Bui Khanh Dung, directeur de la société Musa Pacta./.
 
Texte: Bich Vân – Photos:  Thanh Giang

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