Nouvelles

Les dessins graphiques sur l’agent orange au Vietnam exposés en France

 Illustration du problème de l’agent orange au Vietnam en bandes dessinées, de son histoire d’antan jusqu’à présent, des causes aux conséquences, de la remise en état de l’environnement à l’assistance des victimes, le tout reflété dans 10 peintures graphiques d’une jeune française d’origine vietnamienne, Vo Trâm Anh.

À l’occasion du 60e anniversaire de l’épandage de l’agent orange (AO) au Vietnam (10 août 1961 – 10 août 2021), l’Union des Jeunes Vietnamiens de France (UJVF) en collaboration avec l’association Collectif Vietnam Dioxine a inauguré, le 7 août au siège de l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) à Paris, une exposition graphique sur l’AO/dioxine, illustrée par l’artiste Trâm Anh. C’est la première fois que ce thème est présenté sous forme bandes dessinées en France.

Par la méthode du récit en dessins animés combiné au graphisme, le jeune artiste Trâm Anh a réussi à recréer la catastrophe de l’AO pendant la guerre au Vietnam. Les terres dévastées, les victimes portant leur propre douleur souffrant d’un corps déformé et handicapé, les luttes pour la justice, ainsi que les soutiens et l’appui des amis français et vietnamiens en France pour soulager la douleur de l’AO, tout est illustré raconté ses œuvres. L’exposition est également l’occasion de présenter des projets de micro-crédit mis en œuvre par l’UJVF pour aider les familles victimes de l’AO dans la province de Quang Binh.

Selon Trâm Anh, l’AO du Vietnam est une question complexe, mais intéressante, sur l’environnement et la société. Raconter une longue histoire d’une manière courte et compréhensive n’est pas facile. Elle a donc choisi des dessins graphiques pour pouvoir résumer l’histoire à travers une narration vive et facile à comprendre, mais porte toujours le message qu’elle veut sensibiliser et attirer l’attention du public, en particulier les jeunes français et Viêt kiêu en France comme elle.

"Je suis né et j’ai grandi en France. Mais quand j’étais petite, mon père journaliste a fait un reportage sur l’AO au Vietnam. Il m’a montré les photos sur les enfants malformés à cause de la dioxine qui m’ont fait choquer. En participant à des activités de soutien aux victimes de l’AO comme dans le cas du procès de Mme Trân Tô Nga, je pense qu’il faut faire quelque chose pour soutenir ces victimes. Depuis lors j’ai décidé de transcrire l’histoire en bandes dessinées pour raconter de manière amicale, familière, avec beaucoup de couleurs, compréhensible et accessible à tout le monde", a confié Trâm Anh.

Durant la réalisation de ce projet, Trâm Anh a reçu la coopération enthousiaste du Collectif Vietnam Dioxine qui lui a fourni les informations pour ce sujet. "Pour commémorer le 60e anniversaire de l’épandage de l’AO au Vietnam, l’UJVF a un projet de micro-crédit visant à aider les victimes au Vietnam dans des régions touchées par l’AO dans ce pays. Dans le cadre de ce projet, il y a une exposition de photos pour raconter la situation de ces familles et expliquer l’AO/dioxine. Mais à cause du Covid, on n’a pas pu aller sur place pour prendre des photos. Donc on a pensé à faire une exposition originale qui s’adresse à tout le public, notamment aux jeunes, et Trâm Anh a accepté de travailler avec nous pour cette exposition", a raconté Vo Dinh Kim, coordinateur de Collectif Vietnam Dioxine et aussi membre du Comité d’organisation de l’exposition.

Il a également fait savoir que les organisateurs avaient profité des plateformes sociales telles que Facebook ou Instagram pour présenter largement l’événement. Le public au Vietnam et dans le monde entier souhaitant accéder l’exposition via Internet, d’ici au 18 septembre, peut contacter les organisateurs par mail contact@vietnamdioxine.org, ou envoyer un message au 33 6 84 01 83 05, ou venir directement à l’exposition au siège de l’UGVF au 18 rue du Petit Musc, 4e arrondissement (Paris).

Les séquelles immesurables

De 1961 à 1971, l’armée américaine a déversé 80 millions de litres de défoliants au Vietnam, lesquels contenaient près de 400 kg de dioxine, l’un des produits toxiques les plus puissants, qui perturbe les fonctions hormonales, immunitaires et reproductives de l’organisme.

Soixante ans plus tard, les symptômes liés à la dioxine sont toujours présents au Vietnam. On constate aujourd’hui qu’il reste une quantité non négligeable de dioxine dans certaines zones très localisées. Plus de 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides, dont 3 millions en subissent encore les séquelles. Aujourd’hui arrive la quatrième génération et les dégâts sanitaires sont toujours là : malformations, dépressions cérébrales, maladies de peau, cancers, déficience du système nerveux ou cérébrale... Les dommages causés à la santé, à l’environnement et à la société sont immesurables.

Chaque année, l’État vietnamien dépense plus de 10.000 milliards de dôngs pour subventionner, et prendre soins de santé des victimes de l’agent orange, et soutenir des zones en difficulté particulière. Dans le processus de surmonter les conséquences de la guerre en général et de la guerre chimique en particulier, le peuple vietnamien a reçu un soutien et une assistance considérables de la part des peuples du monde et des amis internationaux.

En France, depuis de années, les associations comme l’UGVF, l’UJVF, l’Association d’Amitié France-Vietnam, le Collectif Vietnam Dioxine... organisent de nombreuses activités pour venir en aide aux victimes de l’agent orange au Vietnam, soutenir la lutte pour la justice dont notamment le procès de Mme Trân Tô Nga, une Vietnamienne résidant en France, victime de l’agent orange, qui a porté plainte contre 26 entreprises chimiques fournisseuse des herbicides à l’armée américaine pendant la guerre. – CVN/VNA/VI

top