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Les clés de la victoire vietnamienne : témoignage de Viktor Petrov, figure du soutien soviétique au Vietnam

« Je suis fier d’avoir contribué à la réunification du Vietnam », déclare Viktor Petrov, membre du conseil d’administration du Fonds soviétique pour la paix et du Comité soviétique de soutien au Vietnam, lors d’un entretien accordé à l’Agence vietnamienne d’information (VNA) à son domicile. « Je suis fier d’avoir contribué à la réunification du Vietnam », déclare Viktor Petrov, membre du conseil d’administration du Fonds soviétique pour la paix et du Comité soviétique de soutien au Vietnam, lors d’un entretien accordé à l’Agence vietnamienne d’information (VNA) à son domicile.

Spécialiste des relations internationales et francophone, Viktor Petrov a été chargé des affaires liées au Vietnam au sein du Comité soviétique de soutien au Vietnam durant les années 1972-1973, une période cruciale marquée par les négociations de paix. Le Comité appuyait les délégations du Sud-Vietnam, tandis que celles du Nord bénéficiaient du soutien de l’Association d’amitié soviéto-vietnamienne.

Travaillant en contact direct avec les délégations vietnamiennes, Viktor Petrov a été témoin des phases finales des pourparlers, caractérisées par une lutte acharnée pour défendre les positions vietnamiennes. Il a souligné la difficulté extrême de ces négociations, face à un adversaire bien conscient du risque d’échec.

Il ne saurait dire combien de fois il a accueilli Nguyen Thi Binh, cheffe de la délégation du Front national de libération du Sud-Vietnam, puis du Gouvernement révolutionnaire provisoire. Ce qu’il retient d’elle : une femme brillante, parfaitement francophone, infatigable et d’une détermination inébranlable. Même lors de brèves escales à Moscou, elle enchaînait les rencontres politiques pour mobiliser le soutien international.

Le Comité de soutien rassemblait des personnalités influentes issues de divers milieux, mobilisant leurs ressources et réseaux pour appuyer la cause vietnamienne, notamment en Suède et en France. Viktor Petrov se souvient de nombreuses délégations internationales accueillies à Moscou, parmi lesquelles l’actrice américaine Jane Fonda ou encore des officiers américains opposés à la guerre.

Il évoque avec émotion le moment où, le 30 avril 1975, il annonça la victoire à la délégation sud-vietnamienne à l’hôtel Ukraine (aujourd’hui Radisson), à Moscou. Bien que ce triomphe fût attendu après trois décennies de luttes et de sacrifices, l’émotion fut immense.

Ce qui l’a le plus marqué, dit-il, c’est la force intérieure du peuple vietnamien. Les guérilleros creusaient des kilomètres de tunnels sous les lignes ennemies, y transportant de l’artillerie soviétique qu’ils apprenaient à manier eux-mêmes. Son ami Nikolai Kolesnik, ancien spécialiste des rampes de lancement, racontait que les soldats vietnamiens maîtrisaient en trois mois ce que les Soviétiques mettaient six mois à apprendre. Leur motivation : une patrie réunifiée, des familles retrouvées, la paix enfin conquise.

Selon Viktor Petrov, le Vietnam a su réunir tous les éléments d’une victoire : une direction éclairée du Parti, le génie de ses dirigeants, une diplomatie habile, des négociateurs talentueux, une union nationale forte, une armée compétente et un soutien international massif. Pour lui, les profondes transformations du pays aujourd’hui sont la suite logique de cette force collective.–VNA/VI

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