Avec sa grande passion et
une connaissance approfondie du Viet Vo Dao (Vovinam), le Grand
Maître Le Sang a apporté une grande contribution dans le
développement des arts martiaux pendant 70 ans.
Le Sang a été l'élève le plus doué du Grand Maître
Nguyen Loc (1912-1960), le fondateur de l’école d'arts martiaux Viet
Vo Dao créée en 1938 à Hanoi. Il
est né en 1920 dans une petite maison près du lac Truc Bach, au
coeur de la capitale. À l'âge de 20 ans, à la suite d’une grave
maladie et sur les conseils de sa mère, il a commencé à étudier les
arts martiaux afin de renforcer ses jambes et améliorer sa santé
physique.
 Le Viet Vo Dao (Vovinam)
est devenue une école d'arts martiaux d'envergure internationale.
|
 Lors des championnats
du monde de Vovinam en 2009.
|
 Disciples
français aux Championnats du monde de Vovinam en
2009.
|
 Disciples
vietnamiens.
|
 Le Grand Maître Le Sang
reçoit des fleurs d’un disciple.
|
La chance l’a conduit au
cours du Grand Maître Nguyen Loc. En raison de son aptitude innée
pour les arts martiaux,
de son intelligence et d’une pratique assidue, après
seulement quelques années, il a été choisi pour participer à
l’enseignement à Hanoi et dans les provinces de Phu Tho, Son Tay,
Vinh Yen, Yen Bai...
Dans les
années 1940, le Vovinam a été interdit par les colonialistes
français, mais Le Sang a continué d’enseigner des exercices avec des
épées ou bâtons pointus. «A
cette époque, j'avais guère plus de 20 ans et j'étais très
énergiquenbsp;», a-t-il confié.
En 1954, il a accompagné le grand maître Nguyen Loc
à Sai Gon (aujourd'hui Ho Chi Minh-Ville) pour organiser des cours
et diffuser son art martial dans la région. Mais le fondateur est
tombé malade et Le Sang a repris le travail de formation. En 1960,
avant de décéder, le fondateur a désigné Le Sang comme son
successeur. Mais à la fin de la même année, les autorités de Saigon
ont interdit les activités de toutes les écoles d'arts martiaux car
un maître de judo avait participé à un coup d'Etat. Le Sang a dû
arrêter ses cours et est parti travailler à Buon Me Thuot (province
de Dak Lak) dans une plantation. Quatre ans plus tard, quand
l’enseignement des arts martiaux a nbsp;été de nouveau autorisé, il
est revenu à Saigon. Il a rassemblé des disciples et des maîtres et
ouvert des cours, défini des programmes de formation et doté l'école
d’un nouveau kimono de couleur bleu. Il a été élu Secrétaire général
de l'Office général des arts martiaux du Sud - Vietnam. Depuis les
années 1970, il n’a eu de cesse de promouvoir le Vovinam dans le
monde et a formé des étrangers en France, Italie, Allemagne,
Suisse...
À l'heure actuelle,
la confédération internationale de Vovinam se compose de 28 pays
membres avec près de 100.000 disciples de différentes nationalités,
dont 40.000 Vietnamiens. En 2009, le premier championnat du monde a
été organisé à Ho Chi Minh-Ville, avec la participation de 14 pays.
Puis, le Vovinam est devenu une discipline officielle des
3e Jeux d’Asie en salle (AIG 3). Ces deux grands
événements ont contribué à affirmer la position du Vovinam sur la
scène sportive internationale. Bien qu’âgé de 90 ans, nbsp;son énergie semble sans
limite. Il a toujours l'air solide avec ses yeux brillants, sa voix
chaude et profonde et son rire éclatant. À l'heure actuelle, il est
le chef spirituel du Vovinam. Il a chargé ses disciples de continuer
son travail d’enseignement pour se consacrer à des recherches sur
les arts martiaux et écrire des livres. Sa maison située 31 rue Su
Van Hanh, 10e arrondissement à Ho Chi Minh-Ville, est
devenue un véritable club d'arts martiaux, et aussi un lieu de
rendez-vous de disciples des 4 coins du monde.
Texte: Vân Quý - Photos: Quang Minh, Minh Quốc et
archives |