Le général Vo Nguyên Giap revient à Diên Biên Phu

Il semble que le retour du général Giap sur l’ancien champ de bataille, ces jours derniers, réponde à l’aspiration des ethnies minoritaires du Tây Bac-lieu, où son nom est étroitement lié à un exploit éclatant de la nation, la victoire de Ðiên Biên Phu.


Le salutnbsp; ànbsp;Diên Biên
Phu historique.


Les habitants du village
de Noong Nhai accueillent chaleureusement le général Giap.


Le général Giap visite
nbsp;le PC denbsp; de Castries.


Le général Vo Nguyên
Giap et le général de corp d'armée Trân Van Quang revoient la carte de la campagne Ðiên Biên Phu.


Le général Giap visite le monument aux morts
à Ðiên Biên Phu.


Le cadeau offert au
général Giap par les habitants de Muong Phang
.

Il semble que le retour du général Giap sur l’ancien champ de bataille, ces jours derniers, réponde à l’aspiration des ethnies minoritaires du Tây Bac-lieu, où son nom est étroitement lié à un exploit éclatant de la nation, la victoire de Ðiên Biên Phu.

Après 1954, il s’est rendu à maintes reprises à Ðiên Biên. Cependant, cette fois, son retour est plus significatif. En effet, il intervient juste à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la victoire, ce qui rend plus animée celle-ci. La victoire et la population locale l’a accueilli avec une vive sympathie, plus profonde que jamais.

A peine l’avion s'est-il posé que des centaines de personnes, dans leurs plus beaux costumes traditionnels, agitaient les drapeaux pour saluer son retour. Il s'est arrêté un moment, comme s’il contenait son émotion avant la rencontre des compagnons d’arme retour au pays natal qui fait peau neuve de jour en jour. Plus que tout, c’est son cœur qui va envers ses compagnons d’arme qui sont morts pour la victoire.nbsp;«Je suis heureux des changements de cette terre, mais j’éprouve dans mon cœur une grande tristesse, en me souvenant de mes frères d’armes.» Il a écrit dans les mémoiresnbsp;:nbsp;«Chaque fois que je suis revenu à Ðiên Biên Phu, je me suis rendu au monument aux morts qui se trouve au pied de la colline A1 (Éliane 2), afin de brûler des baguettes d’encens à la mémoire de mes frères d’arme.nbsp;» La première chose pour lui après son arrivée à Ðiên Biên Phu est de visiter le monument aux morts. Quelle émotion de voir un général, à 93 ans, ses mains tressaillant, s’incliner devant les tombeaux de ses frères d’arme inconnusnbsp;!

Il y plante un pin, arbre qui garde sa verdure en toute saison, symbolisant ainsi les morts pour la Patrie, qui ont consacré toute leur jeunesse à l’indépendance du pays.

Il a visité de nouveau l’ancien champ de bataillenbsp;: les tranchées de notre armée destinées à encercler les positions ennemies, à s’en approcher et à placer de la dynamite pour détruire leur blockhaus, le PC de De Castries, la nouvelle statue monumentale se dressant sur la colline D1, pour laquelle il a donné son opinionnbsp;: elle doit être sur une haute position qui domine Ðiên Biên Phu, afin de conserver une signification historique de la bataille. Pour cette raison, elle se trouve sur le sommet de la colline D1, une position honorable où nos soldats ont versé beaucoup de leur sang, réalisé des exploits éclatants.

Il a retrouvé son PC à Muong Phang. Il est entré lentement dans la grotte et s'est tenu debout, auprès de sa table rudimentaire en bois, autour de laquelle se sont réunis les dirigeants de son état-major, afin de discuter des plans des opérations. Dans cette grotte où il a passé bien des nuits blanches en vue de prendre la décision «nbsp;la plus difficile de sa vienbsp;», qui consistait à changer la devise: «nbsp;Attaque éclair, victoire éclairnbsp;» par «nbsp;attaque sûre, avance sûrenbsp;». Ce qui appartient à l’ancienne époque demeure intact, pour que les générations à venir savent que ce général a permis la victoire éclatante de Ðiên Biên Phu, d'où sa renommée.

Lors de la rencontre avec le commandement des forces armées de la province de Ðiên Biên, il lui a fait des recommandations précises et en même temps, les ordres d’un général à ses inférieursnbsp;: La première tâche la plus importante que je vous confie, c’est de protéger, de conserver et de restaurer les vestiges qui sont imprégnés du sang de nos soldats et de notre peuple. Laisser porter atteinte à ces vestiges est un crime envers ceux qui sont tombés, et nos descendants ne sauront comment leurs prédécesseurs ont vécu et combattu…Étant soldats, vous devez être au premier rang dans vos études pour devenir des exemples.

Il a visité de nouveau le village de Noong Nhai, non loin de la ville de Ðiên Biên, lieu où les avions français ont massacré dans l’après-midi du 25 avril 1954, lorsnbsp; d'un bombardement, 444 habitants innocents. C’est ici que s’est déroulée une rencontre cordiale entre le commandant en chef d’antan, les anciens vétérans et travailleurs civils participant à la célèbre bataille, les villageois ainsi que les enfants. Il était heureux de voir que Noong Nhai est devenu un village culturel exemplaire dont les habitant ont une vie prospère et heureuse, et sont en train se s’enrichir par leurs propres efforts.

Il s’est rendu plusieurs fois à Ðiên Biên. Cependant, cette fois, son retour juste à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la victoire comporte plus de significations. Les habitants de Ðiên Biên et de la région du Tây Bac (Nord-Ouest) l’ont accueilli sans trop de bruits et de cérémonies. Mais plus que tout, ils ont éprouvé l'émotion entre l’armée et le peuple, et toutes leurs reconnaissances sans borne envers un commandant en chef talentueux, et clairvoyant qui fait honneur à cette terre.


Une rencontre du général Giap avec les habitants de Muong Phang.nbsp;

Texte: Lê Son-photos:Tuân Dinh


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