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La rue "des portes de villages" à Hanoï

Au cœur de la bouillonnante capitale où se dresse un nombre croissant de rutilants buildings, elles apparaissent incongrues ces anciennes portes de villages frappées d’idéogrammes chinois, qui marquaient autrefois l’entrée de villages dont il est impossible désormais de distinguer les contours.

Dans la rue Thuy Khuê, arrondissement de Tây Hô, au sud du lac de l’Ouest, beaucoup de ces vestiges d’un Vietnam d’autrefois demeurent présents, souvent entourés de bâtiments modernes. Ils laissent songeur le visiteur de passage qui se demande comment de tels monuments ont pu résister au rouleau compresseur de l’urbanisation.

Thuy Khuê, la bien nommée "rue des portes de villages", est fort peu connue. Le fait que ses anciennes portes aient survécu à l’urbanisation galopante tient un peu du miracle... ou plus vraisemblablement de la volonté farouche des autorités et des habitants locaux de les préserver. Elles sont l’identité d’un village, comme la pagode, le vieux puits ou le đình (maison commune), aussi personne n’a-t-il envie de les voir disparaître pour des bâtiments modernes sans âme.

Certaines de ces portes ont été restaurées, d’autres baignent encore dans leur jus, un peu décrépies certes mais d’un charme fou.

Chaque porte est gravée de caractères chinois. Avec le banian séculaire ou la maison commune, ce sont des images classiques mais de plus en plus rares du village d’antan du delta du fleuve Rouge.

Aujourd’hui, beaucoup de portes d’anciens villages de Hanoï ont été abattues pour élargir des rues, laisser la place à des immeubles, à des centres commerciaux... À la fois simples et imposantes, celles de la rue Thuy Khuê apparaissent comme les derniers témoins d’un passé révolu. Ce sont aussi des sortes de madeleines de Proust faisant resurgir de beaux souvenirs de jeunesse aux gens du cru. -CVN/VNA/VI

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