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Hanoi prioritise les infrastructures de recharge pour la transition verte dans les transports

D’ici à la fin 2026, au moins 10% des places de stationnement dans les bâtiments existants et 30% dans les nouveaux projets à Hanoi devront être équipées de bornes de recharge pour véhicules électriques.

Alors que Hanoi accélère sa transition vers les transports verts, la ville met de plus en plus l’accent sur le développement des infrastructures de recharge, encore sous-développées. Cette transition se heurte également à des défis tels qu’un soutien politique incohérent, des incitations limitées pour les investisseurs et le coût élevé des véhicules électriques.

L’un des principaux obstacles réside dans l’absence de norme unifiée pour les bornes de recharge pour véhicules électriques (VE).

Selon Dào Viêt Long, directeur adjoint du Département de la construction de Hanoi, l’absence de protocoles de recharge standardisés entre les marques de véhicules rend difficile le partage des infrastructures de recharge.

Un plan global d’intégration du réseau électrique et des réseaux de recharge publics, notamment en centre-ville, n’a pas encore été élaboré. De plus, le cadre juridique régissant la gestion des bornes de recharge privées et la fixation des tarifs des services reste incomplet.

À l’heure actuelle, seule la Compagnie par actions de développement de bornes de recharge mondiales V-Green (V-Green) a fait état de son réseau, qui comprend 1.000 bornes à Hanoi, dont 57 bornes de recharge publiques de grande capacité, 259 unités mixtes CA/CC et 684 bornes de recharge CA individuelles.

Les infrastructures de recharge pour bus électriques accusent également un retard. Seules 113 bornes de recharge réparties sur 16 lignes ont été installées dans les dépôts de cinq opérateurs de bus sur 11. Les véhicules ne peuvent pas encore partager les bornes installées par Vinbus pour d’autres types de véhicules électriques. De plus, le développement des infrastructures ne suit pas le rythme de croissance du parc de véhicules électriques de la ville, notamment aux points de transit clés, aux dépôts et dans les zones résidentielles densément peuplées.

Dans certains centres-villes, le manque de terrains disponibles rend difficile l’attribution d’espaces pour les bornes de recharge ou les parkings équipés de bornes de recharge pour véhicules électriques. Le réseau d’entretien, de réparation et de pièces détachées, notamment les batteries, est également sous-développé et largement dépendant des importations.

En réponse, le Comité populaire de Hanoi, en coordination avec les services concernés, déploie des solutions concrètes adaptées aux conditions locales. Celles-ci incluent la révision des cadres politiques, la promotion de l’investissement social, le renforcement de la collaboration intersectorielle et la sensibilisation du public afin d’atteindre les objectifs fixés par la Directive n°20/CT-TTg du Premier ministre.

Le vice-président du Comité populaire de Hanoi, Nguyên Manh Quyên, a chargé le Département de la construction de réviser l’ensemble des réglementations et normes relatives aux bornes de recharge pour véhicules électriques. Les entreprises doivent se coordonner avec le Département pour garantir que seules les bornes qualifiées soient approuvées et intégrées à la planification urbaine.

Le responsable a souligné que les infrastructures de recharge doivent être intégrées à tous les projets de développement urbain et déployées uniformément dans toute la ville afin de soutenir les objectifs de Hanoi en matière de transport vert.

Priorité aux emplacements stratégiques

Les experts recommandent à Hanoi d’élaborer un plan directeur pour les réseaux de bornes de recharge, en privilégiant les zones résidentielles à forte densité, les terminaux de transport, les gares routières, les centres commerciaux et les principaux axes de circulation. Des études interdisciplinaires devraient être menées afin d’identifier les sites propices à l’installation de bornes de recharge pilotes, conformes aux normes techniques et de connectivité.

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les taxis électriques gagnent progressivement du terrain à Hanoi. Photo : VNA

Afin de promouvoir l’investissement privé, il est conseillé à la ville d’autoriser l’utilisation temporaire ou flexible des terrains publics, des réserves routières et des corridors de services publics pour les bornes de recharge. Des procédures simplifiées d’obtention de permis et de conversion d’affectation des sols devraient également être mises en place.

Actuellement, la Compagnie de stationnement de Hanoi, en coordination avec les agences compétentes, a étudié des sites potentiels pour le stationnement combiné et la recharge de véhicules électriques le long du périphérique 1, en prévision de l’interdiction prévue des motos à essence dans la zone à partir de juillet 2026.

Quatre emplacements initiaux ont été identifiés comme appropriés : un terrain vague le long de la rue Dê La Thành (n°621-768), un site près du rond-point de l’ambassade de Russie (Kim Ma – Câu Giây), un tronçon de 500 mètres sur la rue Trân Khat Chân et une zone vacante devant la Compagnie générale maritime du Vietnam, au carrefour Xa Dàn – Giai Phong.

Dans le cadre d’un projet de résolution sur les politiques de transition vers les énergies propres, Hanoi a proposé une série de mesures pour développer les infrastructures de soutien.

D’ici à la fin 2026, au moins 10% des places de stationnement dans les bâtiments existants et 30% dans les nouveaux projets devront être équipées de bornes de recharge pour véhicules électriques. La ville encourage également les bornes de recharge sur trottoir et les investissements dans l’hydrogène et d’autres systèmes de carburants propres.

Pour soutenir ce projet, Hanoi bonifiera 70% des intérêts des prêts bancaires pour les projets d’infrastructures d’énergie propre sur cinq ans. Les projets dont au moins 30% des places de stationnement sont équipées de bornes de recharge bénéficieront d’une aide à la défrichement de 50% et d’une gratuité foncière pendant cinq ans. La ville offre également des études de raccordement au réseau, une assistance à la conception et une promotion gratuites.

Les investisseurs qui développent des infrastructures de transport propre dans le cadre de PPP bénéficieront d’un accès prioritaire au foncier et d’exonérations totales de loyer foncier sur les sites désignés jusqu’en 2033.

Le projet de résolution est actuellement en consultation publique et devrait être soumis au Conseil populaire de la ville en septembre 2025. – VNA/VI


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