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Convention de Hanoï : le Vietnam, moteur d’une coopération mondiale en cybersécurité

Après deux journées marquant la cérémonie de signature de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la cybercriminalité – dite Convention de Hanoï – organisée par le Vietnam, de nombreux experts internationaux ont salué un événement historique pour le pays hôte.

 Après deux journées marquant la cérémonie de signature de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la cybercriminalité – dite Convention de Hanoï – organisée par le Vietnam, de nombreux experts internationaux ont salué un événement historique pour le pays hôte, tout en y voyant une étape décisive vers une coopération mondiale plus concrète et inclusive dans le domaine de la cybersécurité.

 

Répondant à l’inteview accordée à l’Agence vietnamienne d’Information (VNA) à New Delhi, le Dr Manish Kumar Singh, enseignant à la Faculté d’informatique de l’Université de Delhi (Inde), a estimé que le choix du Vietnam comme pays hôte reflétait la reconnaissance de son rôle croissant sur la scène internationale. Selon lui, cette désignation illustre la confiance de la communauté mondiale envers un partenaire responsable, engagé dans la construction d’un écosystème numérique sûr et équilibré.

 

Le chercheur indien a souligné que la Convention de Hanoï renforçait l’image du Vietnam en tant que partenaire fiable du multilatéralisme, tout en affirmant son engagement à contribuer activement à la lutte contre l’une des menaces de sécurité non traditionnelles les plus pressantes : la cybercriminalité. Il a également considéré que le Vietnam était désormais en mesure de jouer un rôle de passerelle entre les pays développés et ceux en développement, dans le but de bâtir un cyberespace plus sûr, plus ouvert et plus humain.

 

Selon le Dr Manish Kumar Singh, la réussite de la cérémonie de signature témoigne du professionnalisme et de la capacité organisationnelle du Vietnam, ainsi que de la maturité d’un pays en plein essor numérique, conscient des enjeux de souveraineté technologique et d’innovation responsable.

L’expert a identifié trois facteurs essentiels pour assurer l’efficacité à long terme de la Convention de Hanoï.

Le premier consiste à renforcer la confiance transfrontalière, en veillant à ce que les nouvelles réglementations respectent la protection des données et la vie privée des utilisateurs à l’échelle mondiale.

Le deuxième est d’améliorer la sensibilisation du public, car les citoyens représentent la première ligne de défense face aux menaces cybernétiques. Pour cela, il est nécessaire d’intégrer l’éducation à la cybersécurité dans les programmes scolaires et de renforcer les campagnes de communication communautaire.

 

Enfin, le troisième facteur réside dans l’implication du secteur privé et des jeunes entreprises technologiques aux côtés des institutions publiques, afin de mobiliser trois forces motrices : les entreprises privées, dotées d’infrastructures et de capacités technologiques ; les instituts de recherche, capables d’analyser les risques et de proposer des politiques adaptées ; et les startups, sources d’innovation et de solutions nouvelles en matière de sécurité numérique.

 

L’universitaire a également souligné l’importance de prendre en compte l’impact des technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle (IA), la blockchain ou encore l’informatique quantique. Ces outils, porteurs d’opportunités mais aussi de risques, nécessitent des lignes directrices claires pour une utilisation sûre et responsable, ainsi qu’un renforcement de la coopération internationale dans la recherche et la gouvernance du cyberespace.

 

Selon lui, la Convention de Hanoï offre à la communauté mondiale une occasion rare de bâtir un cadre juridique commun pour répondre aux menaces dans le cyberespace. Elle permettra d’unifier les définitions juridiques, les normes d’échange de preuves électroniques et les mécanismes de coopération transfrontalière. Plus particulièrement, elle représente une opportunité précieuse pour les pays en développement, tels que le Vietnam et l’Inde, de renforcer leurs capacités, de partager leur expertise technique et leurs données d’intelligence collective. Une telle coordination contribuera à réduire les écarts juridiques, à accroître la confiance mutuelle et à jeter les bases d’un écosystème numérique mondial plus sûr et plus collaboratif.

 

Évoquant la coopération bilatérale, le Dr Manish Kumar Singh a souligné que le partenariat stratégique intégral entre le Vietnam et l’Inde offrait un potentiel considérable dans le domaine de la cybersécurité. Les deux pays peuvent renforcer leurs programmes de formation en criminalistique numérique, d’enquêtes électroniques, et d’échanges d’expériences en matière de protection des données et de lutte contre la cybercriminalité. Ils peuvent également collaborer à la construction de normes régionales de cybersécurité, à travers l’ASEAN et d’autres forums multilatéraux, contribuant ainsi à un cyberespace plus résilient dans la région Indo-Pacifique.

 

Par ailleurs, le chercheur a encouragé le développement d’échanges académiques et de partenariats public-privé entre les deux nations, afin de renforcer leur capacité commune à faire face aux défis cybernétiques émergents.

 

Quant à la perspective d’avenir, le Dr Manish Kumar Singh estime que la Convention de Hanoï dispose d’un potentiel majeur pour devenir un cadre juridique mondial dans la lutte contre la cybercriminalité. Toutefois, son succès dépendra du degré de transparence, de coopération et d’engagement politique durable de la part des États signataires.

 

Dans la phase de mise en œuvre, le Vietnam – fort de son expérience en matière de gouvernance numérique – pourrait assumer un rôle de coordinateur et de facilitateur, en soutenant la coopération entre pays en développement et en partageant ses propres bonnes pratiques de transformation numérique.

Selon l’expert, l’enjeu essentiel consiste à faire en sorte que la Convention de Hanoï ne reste pas un texte symbolique, mais qu’elle se traduise par des actions concrètes et des résultats tangibles : un cyberespace équitable, sûr et centré sur l’humain.

 

En se positionnant à la fois comme acteur responsable et passerelle mondiale, le Vietnam a donné une impulsion forte à une nouvelle ère de coopération internationale pour la sécurité numérique – une ère fondée sur la confiance, la solidarité et le progrès partagé. - VNA/vi 


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