Faire vivre le culte des Déesses-Mères via les laques poncées

Faire vivre le culte des Déesses-Mères via les laques poncées

Une exposition de 20 laques poncées inspirées du rituel « dao mau » du peintre Tran Tuan Long, intitulée « Vân Du », a été récemment organisée. Elle a permis au public de découvrir l’originalité de la cérémonie de hau dong au Vietnam sous l’aspect de la peinture.

Un coin de l’exposition de Vân Du

« Van Du » signifie se déplacer sur les nuages et les tableaux de la collection « Van Du » décrit des rites et nuances des « gia dông» du rituel hau dong. L’exposition a fasciné le public en l’amenant dans le monde magique des croyances au sein des temples. Tran Tuan Long est un peintre talentueux qui a réalisé ces 25 dernières années des peintures sur le rituel hau dong.  

Ce rituel comporte 36 actes appelés « gia dông», chacun parlant d'une divinité. Lors d’une séance d’hâu dông, les chamans ne réalisent jamais tous les 36 «gia dông», mais seulement un certain nombre. A chaque « gia dông» correspondent des costumes particuliers, des danses différentes telles que danses de projection d'eau, danses d’offrande de cadeaux, danses aux lanternes, danses aux éventails, danses avec des épées...


 Le rituel hâu dông, encore appelé hâu bong ou lên dông, rite religieux de la Déesse-Mère (Dao Mâu), est une activité religieuse populaire à la dimension à la fois spirituelle et artistique. C’est un rituel utilisé pour se connecter à l'esprit de la Déesse-Mère et d'autres divinités, afin de leur communiquer ses préoccupations et ses prières pour être en bonne santé et ne pas manquer d’argent.

Les médiums ont le rôle d’intermédiaires. Ils sont censés être en mesure de communiquer directement avec les esprits pour que les participants de la cérémonie (le public) puissent entrer en contact avec les esprits et leur demander leur bénédiction.
 


Le rituel hau dong est un trait culturel du culte des Déesses-Mères du Vietnam depuis mille années qui a laissé de grands impacts sur la vie spirituelle des Vietnamiens. Il est difficile d’expliquer à d’autres ce culte des Déesses- Mères ou le rituel du hau dong, cependant on peut les imaginer en les pratiquant ou via les photos vivantes soigneusement choisies de l’exposition « Van Du ».

Le culte des Déesses-Mères est une croyance purement vietnamienne inspirée du taoïsme et du bouddhisme. La Déesse-Mère la plus importante est Liêu Hanh, une fée qui, selon la légende, est descendue sur terre pour mener une vie humaine et se convertir au bouddhisme. Surnommée la « Mère de l’Univers », elle compte parmi les quatre immortels du panthéon vietnamien. C’est au 16e siècle que le culte des Déesses-Mères s’est répandu au sein des populations, y compris les minorités ethniques. C’est une pratique typiquement vietnamienne.  Le culte des Déesses-Mères des Vietnamiens s’est formé et développé sur le terreau de la croyance en les divinités féminines, où la nature est considérée comme une mère, une divinité suprême ayant le pouvoir de créer, de gérer et d’aider les humains, de leur apporter une bonne santé et d’autres dons dans la vie terrestre.

Œuvre « Après-midi au temple Tây Hô »
Œuvre « Temple Vua Ba » (province de Quang Yen)

 La collection « Vân Du » réunit des   natures mortes et des portraits. Il y a des portraits représentant des médiums, des personnages en costume du rituel hau dong tels que les mandarins Hoang Bay, Hoang Muoi dont le costume met en relief leur pouvoir. 

 Il y a des peintures représentant des pagodes, temples ou des scènes « chầu đệ nhị thượng ngàn », « chầu lục cung nương », « chầu lục chấm đồng » ... qui sont décrites avec la couleur rouge des lampes ou des bougies, la couleur symbolique du rituel hau dong. 


 



Les peintures de Trân Tuân Long sont authentiques, reflètent de façon fidèle le thème de la peinture. Ses trois peintures de paysage intitulés « Matin au temple Tây Hô », « Après-midi au temple Tây Hô » et « Temple du Roi Ba » à Quang Ninh invitent les spectateurs dans des lieux où se déroulent le rituel hau dong.

Tran Tuan Long nourrit un souhait acharné, celui de préserver et perpétuer, via ses   laques, le culte des Déesses-Mères qui a été officiellement reconnu Patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par l'UNESCO en décembre 2016./.

Texte : Bich Vân – Photos: Khanh Long. Traduction: Diêu Vân


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