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Le chèo sous les feux de la rampe à l’Université d’Harvard

Des pièces de chèo, art populaire vietnamien de mise en scène musicale et ayant pour thèmes la paix et la bonté, ont été présentées aux États-Unis par les artistes du Théâtre vietnamien de chèo. Face au succès rencontré, la directrice du théâtre et Artiste émérite, Nguyên Thi Thanh Ngoan, se réjouit et raconte.

Au début du mois de juin, un programme culturel de deux semaines, organisé par l’association du Forum mondial de Boston (Boston global forum) fut l’occasion pour les américains de découvrir de nouvelles cultures et notamment la culture vietnamienne.

Avec pour pièces phares Quan Âm Thi Kính (La déesse de la miséricorde Kwan Yin) et Xuy Vân (Xuy Vân la folle), il permit en effet de faire connaître l’art musical du chèo, chants traditionnels mis en scène, principalement aux érudits de l’université, intéressés par les différentes cultures du monde.

Pièce anonyme remontant aux XVe-XVIIe siècles, Quan Âm Thi Kính, un grand classique du théâtre populaire vietnamien, conte la tragédie chantée et mimée d’une jeune femme vertueuse qui, pour échapper à l'injuste courroux de son mari, se déguisa en bonze et se cacha dans une pagode.

Quelques temps après, le jeune bonze fut accusé d'avoir engrossé une fille du village et condamné à vivre sous le portique de la pagode. À sa naissance, l'enfant lui fut confié mais, contraint de mendier pour le nourrir, sa santé déclina peu à peu et il mourut.

"Après avoir joué devant les intellectuels de l’université de Harvard et avoir échangé avec eux sur ce type de musique, nous pensons que le chèo pourrait être présenté dans des lieux luxueux et que l’on a de vrais trésors à faire découvrir aux autres", confie Thanh Ngoan.

D'autres arts traditionnels à l’affiche

La troupe participant au programme est composée de dix artistes professionnels qui, au-delà du chèo, ont impressionné les spectateurs avec leurs airs traditionnels de hat van (chant des sorcières) et de hat xâm (chant des aveugles).

Quant au public, après avoir assisté aux spectacles, il souhaitait en savoir plus. Comment préserver ce type de musique traditionnelle, comment est-il né, comment l’enseigner, etc. La troupe a par exemple pu en expliquer davantage sur les personnages, surtout sur l’héroïne représentant les femmes vietnamiennes et l’humanité dans la pièce Quan Âm Thi Kinh. Le compositeur Larry Bell de l’école privée de musique New England Conservatory a alors exprimé son désir d’introduire le chèo dans ses prochaines œuvres.

«Je crois avec confiance que la culture vietnamienne dont le chant chèo fait partie doit être préservée. Actuellement, les cultures se rencontrent et s’échangent, mais le chant chèo est proprement vietnamien et n’existe qu’au Vietnam. Nous envisageons d’organiser des programmes de plus grande envergure dans un proche avenir aux États-Unis», a terminé la directrice du théâtre. – VNA /VI


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