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Hanoi, future ville "verte, culturelle, civilisée et moderne"

Déjà 60 ans depuis la libération de la capitale vietnamienne, le 10 octobre 1954. La Hanoi d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de la première moitié du XXe siècle. Une nouvelle Hanoi est née, sûre de sa force et ambitieuse au possible !

En 60 ans de lutte, d’édification et de développement, le visage de la capitale de Hanoi a largement progressé à tous points de vue. L’expansion de ses limites administratives en 2008 - avec le rattachement de la province de Hà Tây, du district de Mê Linh de la province de Vinh Phúc, et de quatre communes du district de Luong Son de la province de Hoa Bình - a été un véritable tournant en contribuant à promouvoir son développement sur le plan politique, économique comme socioculturel, lui conférant une nouvelle modernité digne d’une capitale de stature mondiale.

Depuis, Hanoi ne justifie que davantage son statut de "locomotive" économique du pays, selon Nguyên Thê Thao, président du Comité populaire municipal. Et en dépit de cette conjoncture économique mondiale morose qui se répercute sur l’économie nationale, elle conserve ses opportunités et choix de développement. Leur exploitation est prévue par la résolution N°11 du politburo du Parti communiste du Vietnam (PCV) portant sur les orientations et tâches de développement de la capitale pour la période 2011-2020, le plan directeur de développement socioéconomique de la capitale pour 2020 et sa vision pour 2030, ainsi que la planification générale de la capitale pour 2030 et vision pour 2050, lesquels sont les fondations de son futur essor.

La capitale entend devenir une ville "verte, culturelle, civilisée et moderne", et dans son plan d’aménagement général pour 2050, l’objectif est de faire figurer Hanoi sur la liste des villes du monde s’inscrivant dans une logique de développement durable.

Développement des infrastructures

Créée sur un site naturel remarquable il y a plus de mille ans par le roi Lý Thái Tô "pour dix mille générations à venir", c’est-à-dire pour l’Éternité, la capitale aura vu plus d’une fois son nom et son statut changer.

Qu’on en juge, du Thăng Long des origines en 1010, soit le Dragon qui prend son essor, elle est devenue Đông Đô (capitale de l’Est) en 1400, puis Đông Kinh (capitale du grand empire des Kinh) en 1428, Trung Đô (capitale du grand empire central) en 1466, avant de retrouver Thăng Long (ville de la "prospérité") en 1805, à l’époque où Huê devint capitale, et, enfin, Hanoi en 1831, date à laquelle elle retrouve son statut de capitale. Du XVIIe au XXe siècle, elle fut aussi connue sous le nom de Ke Cho (le "marché", les "gens du marché"), soulignant la renommée de sa cité marchande. De multiples baptêmes qui soulignent sans peine les vicissitudes de l’histoire de Hanoi.

Son paysage urbain aussi a été marqué par son histoire singulière et ses particularités, a commencé par cette «intime intimité» entre l’agglomération et tous les villages de ses alentours, physiquement comme spirituellement, perpétuels jeux de va et vient quotidiens comme non-quotidiens qui la rendent unique à bien des égards.

Hanoi est en effet au coeur du delta du fleuve Rouge, dans une plaine alluvionnaire caractérisée par sa densité de groupements de villages qui ont joué un énorme rôle dans la formation comme dans l’évolution de la capitale, de la capitale impériale à capitale de la République socialiste du Vietnam. Tout à la fois éléments générateurs et constitutifs de Hanoi, ils lui ont donné cette physionomie unique de fusion de l’univers villageois et de l’univers urbain, une urbanité qui se veut la quintessence de la culture des villageois vietnamiens du delta du fleuve Rouge, transparaissant dans l’omniprésence des cultures au sein de la ville, dans la diversité de ses architectures comme de ses modes de production, lesquels perdurent.

Hanoi entre tradition et modernité

Hanoi est aujourd’hui devant le défi majeur de concilier maîtrise du développement économique, préservation de son patrimoine et affirmation de son identité culturelle. Son identité culturelle a des origines multiples et profondes marquées par son enracinement dans le lointain passé de Thăng Long, la diversité et la vitalité des habitants de ses quartiers marchands, le mariage de la ville et de l’eau avec ses canaux et ses lacs, un patrimoine architectural exceptionnel et particulièrement riche, faisant l’admiration de ses visiteurs.

Ce patrimoine est constitué de plusieurs zones juxtaposées, chacune possédant son identité propre résultant d’une période de la longue et complexe histoire du développement urbain de Hanoi. Selon leur ancienneté, on trouve les vestiges de la Citadelle (la cité impériale), le "quartier des trente-six rues et corporations" (l’ancienne cité marchande), le quartier colonial où ses ouvrages d’intérêt patrimonial sont nombreux, enfin son quartier des années 1930 (mi-villas, mi-collectifs).

En tant que métropole de 3 millions d’habitants d’un pays en voie de développement, Hanoi a un énorme besoin d’infrastructures pour se moderniser. L’amélioration de ses réseaux de communication routiers comme ferroviaire est cruciale pour éviter leur encombrement. La multiplication des moyens de transport personnels engendre une circulation effroyable qu’il est encore très difficile d’ordonner. Et son développement économique apporte son lot de zones industrielles qui encercleront bientôt la ville. Des dizaines de projets sont en cours, et ce n’est pas près de s’arrêter ! – VNA /VI


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