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COVID-19 : les hôtels de Hanoï font face aux répercussions de la crise

À cause de l'épidémie du nouveau coronavirus (COVID-19), les touristes nationaux et étrangers annulent tour à tour leurs réservations. De nombreux établissements hôteliers de Hanoï ont ainsi dû baisser leurs tarifs, voire ont été obligés de fermer leurs portes.

À moins de 200 m du petit lac de Hoàn Kiêm, Lo Su est la rue la plus touristique de l’arrondissement de Hoàn Kiêm, au cœur de la capitale. Avant l’épidémie du COVID-19, les hôtels du coin affichaient tous complets. Mais depuis le début de l’endémie, la rue est désertée. À la fin du mois de février, certains hôtels ont même dû suspendre voire cesser leurs activités.

Selon Pham Thi Hang, propriétaire de l'hôtel Hanoi Emerald Waters Hotel, "après les deux premiers mois de l’année 2020, nous avons été obligés de fermer l’hôtel. Les pertes de l'entreprise dépassent les 20 milliards de dôngs (près d’un million d’USD)".

"Les recettes ne s’élèvent qu’entre 1 et 3 millions de dôngs, tandis que la facture d'électricité s'élève à plus de 400.000 dôngs/jour. Pendant 22 ans de métier, je n’ai encore jamais été dans une telle situation. Actuellement je dois utiliser mes derniers deniers pour payer les salaires du personnel", a-t-elle confié.

Chambres vides et électricité coupée

Pour sa part, l'hôtel Hanoi Antique Legend a également publié une annonce de fermeture temporaire de son établissement à partir du 28 février. À l'intérieur, les chambres sont vides et l'électricité, coupée. On garde seulement deux réceptionnistes pour s’occuper de l’hôtel. Les autres employés ont tous été suspendus de leur contrat de travail en l'absence de clients.

Certains hôtels des rues avoisinantes de Câu Gô, Dinh Lê, Hàng Buôm, Bao Khanh et Hàng Bông (arrondissement de Hoàn Kiêm) ne paient pas non plus de mine. Afin d’éviter la fermeture de leur commerce, certains établissements  réduisent leurs tarifs de 50 à 60%. Du jamais vu.

Au cours des deux premiers mois de 2020, Hanoï a accueilli 3,56 millions de touristes, soit une baisse de 25% par rapport à la même période de 2019, à cause de l’épidémie de COVID-19.

En février, le nombre de visiteurs dans la capitale était de 1,3 million, en baisse de 45,4%. Les recettes touristiques de Hanoï ont également diminué de 32% par rapport à la même période de l'année précédente.

D’après un gestionnaire hôtelier de la rue Hàng Bông, 90% des clients de son établissement sont Japonais, Sud-Coréens et Chinois. Ces trois pays sont actuellement confrontés de plein fouet à l'épidémie de COVID-19. Toutes les réservations ont donc été annulées.

"Dans cette situation très difficile, nous voulons fermer l’hôtel mais il nous arrive d’accueillir encore quelques hôtes européennes. Si nous fermons, nous perdons notre réputation", a déclaré Pham Thi Mai Linh, cheffe de la réception de l'hôtel Capella dans la rue Lo Su.

Selon elle, avant l'épidémie de COVID-19, du lundi au jeudi, les réservations s’élevaient à 70% et pouvaient atteindre 100% le week-end. Mais à l’heure actuelle, les chambres sont désertées et le week-end l’occupation des chambres atteint 50% au mieux. Avant l'épidémie, le tarif le plus bas était de 650.000 à 700.000 dôngs/nuit, maintenant, les prix ont baissé jusqu’à 380.000 dôngs/nuit.

"Réduire le personnel afin de diminuer les coûts est une solution immédiate de la crise, mais on ignore quand l’épidémie sera entièrement contenue. Actuellement, outre la réduction de nos tarifs, notre hôtel propose également des promotions sur des sites de voyage tels que Traveloca, Agoda ou Mytour...", a expliqué Pham Thi Mai Linh.

Créer une coalition nationale pour stimuler le tourisme

Selon un récent rapport du Service du tourisme de Hanoï, l'occupation moyenne des chambres à Hanoï est estimée à 51,4% en février, soit une baisse de 25,8% par rapport à la même période de 2019. Dans l'ensemble, les réservations internationales sont réduites à cause des annulations à tour de bras des tours et des circuits touristiques de la part des voyageurs.

En effet, la plupart des clients optent désormais pour la prudence et ne voyagent plus ou peu. Les hôtels doivent ainsi compter sur la clientèle locale pour faire face aux répercussions de la crise causée par le COVID-19.

Parallèlement aux mesures de prévention de l’épidémie, le Service du tourisme de Hanoï a également renforcé la promotion du tourisme, afin d'attirer des voyageurs d’autres marchés étrangers.

En mars, ce service coordonnera avec la compagnie aérienne du Vietnam Vietjet Air pour accueillir une délégation indienne d'entrepreneurs et de journalistes, afin de chercher des opportunités de coopération et promouvoir l'échange de passagers entre Hanoï et d'autres grandes villes de l'Inde.

D’après Dô Thi Hông Xoan, présidente de l’Association des hôtels et restaurants du Vietnam, outre Hanoï, de nombreuses autres localités du pays ont également été touchées par l'épidémie de COVID-19. Dans la ville balnéaire de Nha Trang au Centre, par exemple, un hôtel d’une capacité de près de 1.000 chambres n’a reçu que deux personnes en deux mois à cause du virus.

"Pour faire face à l'épidémie, à la fin du mois de février, l’Association du tourisme du Vietnam et l’Association des hôtels et restaurants du Vietnam ont créé une alliance de relance du tourisme, avec la participation des entreprises aéronautiques, hôtelières, logistiques ainsi que les restaurants et les voyagistes... Ses participants doivent afficher une réduction précise des prix, une assurance de qualité des services et créer des promotions pour les circuits touristiques de groupe", a ajouté Dô Thi Hông Xoan. -  CVN/VNA/VI


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