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Art traditionnel: un programme pour honorer le hat xâm à Hanoi

Le Centre d'études, de préservation et de valorisation de la culture traditionnelle et de la musique traditionnelle ont organisé dans la soirée du 20 janvier un programme artistique intitulé «Xâm et la vie » pour honorer cet art à l’Opéra de Hanoi. 

En assistant à cette soirée artistique, les amoureux de l'art du "hat xâm" ont été baignés dans une ambiance originale de hat xam avec des numéros représentés par d'artistes reconnus comme Mai Tuyet Hoa, Nguyen Quang Long, Khuong Cuong, Dinh Dung, Van Tuan, l’Artiste du peuple Xuan Hoach, l’Artiste émérite Thanh Ngoan, Thuy Ngan, le saxophoniste Phan Anh Dung, la chanteuse Ha Linh..., sur une scène reconstituant une Hanoi d’antan, taciturne. 

Ce programme, qui comprenait trois parties que sont le xâm d’antan, le xâm contemporain, et le xâm associé à d'autres genres musicaux, devrait devenir annuel. Il a pour objet de réaffirmer la place importante du "hat xâm" dans la musique traditionnelle du Vietnam. 

Selon le professeur Hoang Chuong, directeur du Centre d’études, de préservation et de valorisation de la culture traditionnelle et réalisateur de ce programme, honorer le hat xâm est une nécessité. 

Lors de cette soirée, le Comité d’organisation a remis des bourses à des jeunes qui ont beaucoup oeuvré à la préservation et la valorisation de l’art du hat xâm dans la vie quotidienne. 

Le hat xâm est un art populaire traditionnel très répandu dans de nombreuses localités du Nord, notamment à Hanoi, au début du 20e siècle. Mais pendant les années 1970, il a commencé à décliner. 

Selon la légende, il y a plus de 700 ans, sous le règne du roi Trân Nhân Tông (1279-1293), à cause d’une lutte de succession, le prince héritier Trân Quôc Dinh, rendu aveugle par son propre frère Trân Quôc Toan, fut emmené par ce dernier dans une forêt afin de servir de proie aux fauves. Accablé, il n’arrêtait pas de crier sa détresse qui parvint aux oreilles de Bouddha. Touché par ses pleurs, celui-ci lui apprit des airs mélancoliques, capables d'adoucir des cœurs durs. Guéri, le prince aveugle refusa de revenir au palais pour y passer le reste de sa vie préférant apprendre à ses proches cet art musical. Au fil du temps, l’art devint le gagne-pain des malvoyants. C’est de là que vient le mot "hat xâm" (chant des aveugles). 

Techniquement, le "hat xâm" est un genre folklorique dont la mélodie se joue sur le pied de 6-8. Les chanteurs ne sont pas des mendiants mais des artistes ambulants. Il a atteint son apogée à la fin du 19e et au début du 20e siècle. De nombreuses troupes de chanteurs ambulants animaient alors la vie culturelle de Hanoi. Avec un "dàn nhi" (violon à deux cordes), ils se produisaient souvent en plein air, dans les marchés, les stations de tramway ou aux carrefours, et récupéraient les sous offerts par les spectateurs touchés par les mélodies. 

Les paroles du "hat xam" sont très faciles à mémoriser et à chanter. Elles parlent de sujets divers : amour de la nature, patriotisme, paix et abolition du régime féodal et de la classe exploiteuse qui entravait le développement socioéconomique et culturel. – VNA/VI


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