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Sur les sentiers des villages horticoles de Hanoi ce Têt

La fête du Têt traditionnel de la Chèvre débutera dans une dizaine de jours. Et les Vietnamiens commencent à la préparer. Dans les jardins de kumquats de Tu Liên, arrondissement de Tây Hô, Hanoi, les arbres sont, eux, déjà prêts. Leurs fruits commencent à mûrir.

Comme les autres familles de Tu Liên, celle de Dinh Viêt Diên s’active ce week-end où le soleil baigne les jardins de kumquats. M. Diên accueille Angélique Rime, volontaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Arrivée au Vietnam il y a deux mois, elle découvre le métier de cultivateur de kumquats dans le village de Tu Liên.

«J’avais déjà entendu parler des kumquats, mais je n’en avais jamais vus. Ces arbres ne se trouvent pas facilement en Suisse. Près du fleuve Rouge, il y en a vraiment beaucoup. Avec toutes ces couleurs, cet endroit est magnifique», partage-t-elle, Angélique Rime.

Tu Liên compte environ 20 hectares de champs de kumquats, cultivés par 400 familles. Grâce aux riches terrains alluviaux, les villageois vivaient traditionnellement de la sériciculture, de la culture du mûrier, du maïs et de la patate douce.

Dans les années 1980, ils ont commencé à cultiver le kumquat et d’autres arbres d’ornement. Ils sont vendus principalement à l’occasion du Têt. Les Hanoiens apprécient particulièrement le kumquat de ce village, car il reste beau et vert pendant des mois.

Le kumquat de Tu Liên est connu non seulement dans la capitale, mais aussi dans l’ensemble du pays. Les cultivateurs ont accumulé une grande expérience et parviennent à produire des arbustes ayant à la fois des fruits verts, des fruits mûrs et des bourgeons. Une caractéristique très importante, qui symbolise la famille plurigénérationnelle vietnamienne et, par extension, le bonheur familial.

Bien que leur métier soit pénible, les cultivateurs de kumquats de Tu Liên sont décidés à le poursuivre. D’une part pour gagner leur vie, mais aussi car ils sont passionnés par leur profession.

«La culture du kumquat est difficile, car elle dépend du climat. Les soins sont très compliqués et le climat actuel n’est pas aussi stable qu’auparavant. Quand il pleut, il faut couvrir le pied de l’arbre avec une bâche en nylon, sur laquelle on dispose une motte de terre. Cela évite que l’eau ne se propage jusqu’aux racines», a indiqué Dinh Viêt Diên, cultivateur de kumquats.

Fleurs de pêcher, un label réputé de Hanoi

Nhât Tân est un autre village horticole très connu de Hanoi. On y cultive des pêchers, célèbres pour leurs fleurs roses aux grands pétales.

Grâce à une météo favorable, les pêchers de Nhât Tân se sont bien développés cette année. Tout comme les fleurs. Certaines ont jusqu’à 24 pétales. Selon les anciens de Nhât Tân, le pêcher préfère les terrains sableux. Le sol de Nhât Tân est donc tout à fait adapté. Un pêcher similaire ne grandirait pas aussi bien ailleurs.

À Nhât Tân, Angélique Rime a rencontré Nguyên Công Vu, un cultivateur réputé. Les habitants de Nhât Tân vivent principalement, et depuis longtemps, de la culture de pêchers. La famille de monsieur Vu pratique ce métier depuis cinq générations.

Forts de leur expérience, les cultivateurs font grandir des pêchers dont les bourgeons s’épanouissent pour le Nouvel An traditionnel. Ce savoir-faire se manifeste par une grande variété des pêchers, obtenus par les greffes et les soins attentifs qui leur sont apportés.

«C’est un métier difficile car la qualité des arbres est dépendante de la météo. Mais nous mettons tout en œuvre pour nous adapter aux conditions climatiques et offrir les meilleurs soins possibles aux plante», a fait savoir Nguyên Công Vu, cultivateur de pêcher.

«Je me rends compte du grand savoir-faire des cultivateurs, que ce soit pour les pêchers ou pour les kumquats. Ils savent s’adapter aux aléas de la météo. J’ai aussi remarqué qu’ils étaient fiers de perpétuer ce métier traditionnel», a souligné Angélique Rime.

Le pêcher, annonciateur du printemps, est un arbre incontournable pour le Têt. À Hanoi, chaque famille en achète un pour décorer sa maison. «C’est la première fois que je viens au Vietnam et donc la première fois que je vivrai le Têt ici. Je me réjouis de voir comment les familles vietnamiennes célèbrent cette fête et aussi de pouvoir partager avec eux ce moment très important», a ajouté Angélique Rime. – CVN/VNA/VI


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