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Les pas difficiles de la biotechnologie au Vietnam

Par manque d’investissement, la biotechnologie a du mal à prendre son essor au Vietnam. Et pourtant, le secteur connaît des grandes avancées prometteuses dont pourrait bénéficier le pays, et ce dans de nombreux domaines.

En combinant la biotechnologie et les rayons gammas, l’Institut de génétique agricole du Vietnam a réussi à développer le soya noir DT2008DB, plus résistant aux maladies que les variétés ordinaires. Et qui plus est, il offre un rendement bien supérieur, entre 25 à 35 quintaux par hectare, et permet de garantir une valeur nutritive des plus riches.

Un exemple parmi tant d’autres. Ces dernières années, la biotechnologie joue un rôle de plus en plus important, notamment dans la production. Et pourtant, peu de personne ne s’y intéresse.

Des résultats pourtant concluants

Selon les spécialistes vietnamiens, la biotechnologie a permis d’améliorer la qualité des plantes et des semences, mais également le profil génétique des animaux.

Dans le domaine de la santé, l’Université de médecine de Hanoi a réalisé un grand pas dans la détection précoce des mutations génétiques responsables des cancers, permettant dès lors de les traiter plus rapidement.

Malgré ces résultats, le niveau du Vietnam a du mal à rivaliser celui des autres pays. «Notre biotechnologie n’a pas enregistré de grands progrès. Elle n'a pas créé de produits cruciaux pour l'économie, et elle n'est pas capable de rejoindre celles des autres pays", constate Trân Quôc Khanh, vice-ministre des Sciences et des Technologies.

En fait, à l'échelle mondiale, les produits déjà existants issus de la biotechnologie moderne sont légion, mais le Vietnam n'arrive pas à avoir y accès. Par exemple, des établissements utilisent la technologie des cellules souches, mais aucun institut ne réalise de véritable recherche sur la question. La biotechnologie pourrait aussi servir à réduire les importations de produits qui se trouvent finalement impropres et dangereuses à la consommation, comme le riz, alors que le pays possède toutes les conditions pour les produire.

Des investissements nécessaires pour le développement
Faute de moyens financiers, la biotechnologie a du mal à se développer au Vietnam. Selon les statistiques, le total des investissements dans le domaine, et ce dans tous les secteurs pendant ces dix dernières années, a atteint la valeur de 175 millions de dollars. Alors qu’à titre de comparaison, certains pays investissent 2 milliards de dollars dans un seul projet de semis.

«Il faudrait, dans le temps à venir, considérer la biotechnologie comme un secteur clé à la fois économique et technique. Il y a un besoin de concrétiser les directives et politiques de développement de la biotechnologie, et surtout faire augmenter les investissements dans ce secteur», ajoute Trân Quôc Khanh.

Dans le cadre du renforcement de la branche, le Premier ministre vient de promulguer la planification du réseau des instituts, centres de recherches et des laboratoires, et ce jusqu’à l’horizon de 2025. Ainsi, trois nouveaux centres technologiques seront construits et équipés de façon suffisante et moderne dans les trois régions du pays. Ils compteront chacun entre 200 et 500 cadres scientifiques. De plus, il est prévu d’améliorer la qualité des dix laboratoires biotechnologiques de pointe déjà existants. -CVN/VNA/VI


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