Potentialités locales

L’élevage des cà cuông, une filière rentable

La ferme de cà cuông (nom scientifique: Lethocerus indicus) de Lê Thanh Tùng, au hameau de Ben Do 2, commune de Tan Phu Trung, district de Cu Chi (Hô Chi Minh-Ville), s’affirme après deux ans de création comme un modèle économique des plus rentables.
Le cà cuông est une espèce de nèpe (ou « scorpion d'eau ») géante native du Sud-est asiatique. On en tire une essence qui, du fait de la rareté de l'insecte,  atteint des prix très élevés et est notamment utilisée en cuisine. Sa saveur  ressemble  à celui de la cannelle et quand ont mange des bánh cuốn (raviolis au porc), on les trempe dans une sauce à laquelle on ajoute  une goutte d’essence de cà cuông avec du nuoc mam.
 

Un coin de la ferme de Lê Thanh Tùng, au hameau de Ben Do 2, commune de Tan Phu Trung,
district de Cu Chi, Hô Chi Minh-Ville.



Lâcher de cà cuông dans le bassin…


L’heure du repas pour les cà cuông.


Les cà cuông exigent une nourriture riche et diversifiée.


Pour l’épanouissement des cà cuông, il faut créer un espace d’élevage proche des conditions naturelles.


Le cà cuông  aime bien grimper sur la jacinthe d’eau qui pousse dans le bassin.


Les bassins de la ferme de Lê Thanh Tùng satisfont aux normes techniques d’élevage.

Le cà cuông (Lethocerus indicus) est un insecte de la famille des Belostomatidae  dont le corps est mince, en forme de feuille de couleur jaune sombre ou noire foncé, de 7 à 8 cm de long en moyenne, voire de 10 à 12 cm. L’essence de cà cuông a une saveur proche de  la cannelle et est recherchée pour ses vertus aphrodisiaques.
Auparavant, Lê Thanh Tùng avait élevé nombre d’insectes : grillons, géophiles, scorpions… et surtout les grillons pour la reproduction  et  la viande destinés au marché de Hô Chi Minh-Ville et des environs.  Puis, il s’est lancé dans les cà cuông après avoir constaté qu’il n’existait aucun lieu de vente de specimens de reproduction. Il a d’abord fallu attraper les ca cuong dans la nature. En un mois, il n’en a trouvé que… cinq.

Tung a investi près de 300 millions de dongs dans l’élevage des cà cuông, notamment la construction de bassins de 20 à 30 cm de haut. Comme le ca cuong vit le jour dans l’eau et s’envole le soir, il a dû couvrir les bassins. Il a mis 20 à 25 têtes par bassin pour les cà cuông de reproduction et de 80 à 100 têtes pour les cà cuông destinés à la consommation. Selon Lê Thanh Tùng, le lieu d’élevage doit être spacieux pour que les insectes puissent se développer suffisamment.

La nourriture du cà cuông est variée : crevettes, rainettes, petits poissons, grillons, têtards….  Il se développe rapidement. Un cà cuông peut donner de la viande à l’âge de 1,5 mois.

Cinq cà cuông à l’origine, mais désormais la ferme de Lê Thanh Tùng en compte plus de 8.000 ! Il en vend chaque jour une centaine à des restaurants à Hô Chi Minh-Ville au prix de 35.000 à 40.000 dong/insecte. Un cà cuông de reproduction coûte 300.000 dongs.



Un jeune cà cuông de la ferme de Lê Thanh Tùng.


Le cà cuông peut donner de la viande à l’âge de 1,5 mois.


Un cà cuông se vend de 35.000 à 40.000 dongs.


Le cà cuông est un insecte rare recherché pour son essence parfumée.


 
L’élevage des cà cuông est un modèle économique rentable qui sert aussi à protéger ce rare insecte. 

Lê Thanh Tùng fait aussi l’élevage des grillons qui servent de nourriture aux cà cuông. Il aime partager ses expériences d’élevage pour multiplier cet insecte rare et permettre à d’autres éleveurs comme lui de faire fortune./.


 

Quand on parle du cà cuông, on pense à un insecte typique du Nord qui a des usages différents, notamment son essence. De nos jours, cette espèce est devenue rare. Selon Lê Thanh Tùng, beaucoup de restaurants de banh cuôn à Hanoi utilisent de l’essence de cà cuông, mais pas sous forme d’extraits purs.


 
Texte: Nguyên Vu Thành Dat – Photos: Thông Haï


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